Après avoir financé près de 1 300 autobus hybrides,
qui combinent moteur diesel et batteries électriques, ces dernières
entrant en action
à l’arrêt et à faible vitesse, Île-de-France
Mobilités s’est engagée en 2018 dans le programme
le plus ambitieux d’Europe pour atteindre la décarbonation
totale de l’ensemble de ses transports en commun. Ainsi, plus aucune
commande de véhicules diesel, y compris hybride,
n’est passée. Seuls des véhicules circulant au biométhane
ou électriques sont désormais acquis. Le choix d’un
mix composé à 70%
de biométhane et 30% d’électrique vise à garantir
la meilleure souveraineté énergétique. Objectif :
Équiper 100% de la flotte
en véhicules propres dès 2025 en zones urbaines denses,
et 2029 pour l’ensemble de la Région.
État
des lieux - Les enjeux |
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L’Île-de-France
dispose d’un des réseaux de transports en commun
les plus riches du monde - 1900 lignes de bus, 14 lignes de métro,
13 lignes de tramways et 13 lignes de trains et RER - qui permet
aux Franciliens de réaliser près de 9,5 millions
de déplacements chaque jour.
La
part des déplacements en transports en commun a d’ailleurs
connu une hausse importante ces dernières années
- + 14% entre 2010 et 2018 -, avec en parallèle, pour la
première fois depuis l’après-guerre, un recul
de l’utilisation des véhicules personnels de 5%.
Cette tendance devra toutefois être confirmée dans
les années à venir en fonction des répercutions
de la crise sanitaire.
Si cette utilisation massive des transports en commun est par
elle-même une réponse efficace aux enjeux d’amélioration
de la qualité de l’air, et que 95% des trains et
RER, 100% des tramways et des métros fonctionnent grâce
à l’électricité, la motorisation d'environ
10 500 autobus et autocars, dont la technologie est issue de la
même filière que les poids-lourds, est longtemps
restées basée sur l’utilisation d’énergies
fossiles. Par ailleurs, quelques trains en Seine-et-Marne sont
encore obligés d’utiliser un moteur diesel sur une
partie de leurs parcours. |
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Bus
à énergie propre : Un plan très ambitieux |
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410 véhicules propres circulaient
en Île-de-France au 1er juillet 2024 dont :

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La
Région a décidé d’accélérer
partout la transition énergétique des bus et des
cars, faisant ainsi de l'Île-de-France une référence
mondiale du transport public urbain routier très bas carbone.
3,9 millions de déplacements quotidiens sont réalisés
pour toute ou partie en bus.
Et
de renouveler massivement la flotte francilienne de bus et de
cars, pour développer un réseau de bus propres,
et réduire ainsi très fortement les émissions
de polluant atmosphériques locaux et de gaz à effet
de serre.
Pour atteindre ces objectifs, Île-de-France Mobilités
acquiert depuis 2020 les autobus et autocars neufs biométhane
et électriques qu’elle met à disposition des
opérateurs de transport. Ces technologies ont été
retenues pour leur robustesse, éprouvée depuis 30
ans en ce qui concerne le biométhane, et pour leur amélioration
continue en ce qui concerne les batteries électriques.
L'établissement public a mis en place une stratégie
de transition énergétique reposant en priorité
sur la conversion des centres opérationnels bus. Cette
conversion est la condition sine qua non pour engager le renouvellement
du matériel roulant.
Les
différentes énergies propres
Biométhane
Le
GNV - Gaz Naturel pour Véhicules - peut être soit
d’origine fossile après extraction dans le sol, soit
obtenu à partir de la méthanisation de matières
organiques, telles que les déchets agricoles, industriels
ou ménagers.
La méthanisation consiste à laisser les matières
organiques humides dans une atmosphère privée d’oxygène
pendant une trentaine de jours. Le processus permet alors l’obtention
de biogaz et de digestat utilisé pour l’épandage
par les agriculteurs. Le biogaz obtenu après la méthanisation
se compose de 50% de biométhane et de 50% d’autres
gaz ; notamment du CO2
qui aurait été émis par l’incinération
du déchet où sa fermentation naturelle. C’est
ce biométhane ainsi obtenu qui est utilisé dans
les bus propres.
Lorsque le GNV est obtenu à partir du retraitement des
déchets via le processus de méthanisation, il s’agit
de biométhane.
La
fiabilité de cette technologie
Cette motorisation est utilisée depuis 30 ans, et elle
a donc d’ores et déjà été testée
et approuvée par les différents acteurs du secteur.
Les bus au biométhane disposent d’une forte autonomie,
identique à celle d’un bus diesel, permettant d’effectuer
un service complet sans recharge.
D’un
point de vue économique
Si leur prix est d’environ 120 % du prix d’un véhicule
diesel (source Centrale d’achat du transport
public - CATP), une diminution des coûts de consommation
de 35 % facilite l’introduction de ces véhicules.
D’un
point de vue environnemental
L’utilisation du biométhane permet de développer
une économie circulaire, puisqu’une production locale
est possible grâce à la méthanisation de matières
premières organiques. Au-delà des ressources
nécessaires, l’utilisation du biométhane entraîne
une baisse des émissions de gaz à effet de serre
de l’ordre de 80 % par rapport au diesel, par km
parcouru.
Électrique
La
technologie électrique est plus récente du transport
lourd. L’électricité peut être d’origine
fossile, nucléaire ou renouvelable. La technologie par
charge lente au dépôt est la principale utilisée
aujourd’hui par Île-de-France Mobilités.
Un autre mode de recharge par opportunité, c’est-à-dire
en connectant le véhicule directement au réseau
électrique à certains points d’arrêts
et au terminus, a été mis en service sur les Tzen
4 fin 2024 puis Tzen 5. Les véhicules utilisent le temps
d’échange des passagers pour recharger les batteries.
Cette technologie permet d’augmenter l’autonomie du
véhicule et de réduire le volume et le poids des
batteries.
Hydrogène
Île-de-France
Mobilités expérimente des bus à hydrogène
depuis 2020. Les deux véhicules exploités depuis
2024 seront rejoints par 47 autres d’ici 2027. Ils fonctionnent
grâce à une pile à combustible d’environ
70 KWh. La pile à combustible permet de convertir en électricité
l’hydrogène gazeux stocké sur le bus, et ainsi
propulser le bus. L’autonomie de ces véhicules est
d’environ 350 km, et ils peuvent faire le plein d’hydrogène
en quelques minutes. |
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Autobus articulé biométhane, livré depuis
l’été 2024
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La
Région Île-de-France soutient la filière
biométhane
L’Île-de-France
comptait 57 installations de méthanisation au 1er janvier
2024, comprenant les unités agricoles, les unités
territoriales, les Installations de stockage de déchets
non dangereux, les stations d’épuration ainsi que
les unités traitant les biodéchets et les ordures
ménagères.
75 % des installations sont des unités à la ferme,
tandis que 50 % des projets en cours sont des projets agricoles.
Les ressources agricoles - matières végétales
et effluents d’élevage - sont encore peu mobilisées
au regard du gisement potentiel mobilisable qu’elles représentent.

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Des
bus propres pour toutes les lignes
Depuis
2020, Île-de-France Mobilités acquiert elle-même
des bus propres pour tenir ses engagements de décarbonation
des transports en commun franciliens.
Plusieurs
commandes massives de bus et de cars biométhane et électriques
ont d’ores et déjà été passées.
Une fois acquis, les véhicules sont mis à disposition
des opérateurs de transport. Cette nouvelle démarche
d’achat centralisée vise à standardiser le
matériel francilien, pour que les voyageurs puissent bénéficier
des mêmes bus sur tout le territoire, quelles que soient
les lignes empruntées.
Pour mener à bien cette politique d’acquisition,
Île-de-France Mobilités s’appuie sur la Centrale
d’Achat du Transport Public - catp.fr
-, qui dispose d’une forte expertise, et permet de maîtriser
les coûts d’achat grâce à la massification
des volumes. |
Un
volume de livraisons sans précédent
Île-de-France
Mobilités a d’ores et déjà investi
près d’un milliard d’euros hors taxes entre
2020 et 2023 pour mettre en circulation plus de 3000 autobus et
autocars biométhane et électriques. Ce rythme s’est
accéléré dès 2024, avec la livraison
de 1150 véhicules propres,
860 au biométhane, et 290 électriques. Pour la période
courant de 2025 à 2028, le Conseil de l'établissement
public a voté une convention d’achat avec la CATP
portant sur la livraison de 3200 véhicules neufs - 2 700
biométhane et 500 électriques -, auxquels s’ajouteront
850 autres - 650 biométhane et 200 électriques -
ayant déjà fait l’objet des décisions
nécessaires. Ce sont donc plus de 5200 autobus et autocars
propres supplémentaires qui seront mis en service dans
toute la région Île-de-France d’ici à
la fin 2028, soit un investissement de plus de 2 milliards d’euros
hors taxes, qui s’ajoutent aux 3 000 véhicules propres
déjà exploités. Un tel engagement est unique
en Europe.
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Des
bus toujours plus modernes et innovants
Afin
d’améliorer le confort et la sécurité
de voyage, Île-de-France Mobilités équipe
ses autobus et autocars de la climatisation, de prises USB, d’un
éclairage intérieur renforcé, d’une
caméra de recul, et de la vidéoprotection.
La
sécurité a été également doublement
renforcée depuis 2024 : les nouveaux autobus sont dotés
de rétrocaméras à la place des rétroviseurs
miroirs. Grâce aux deux écrans de retour au tableau
de bord, le conducteur bénéficie d’une visibilité
renforcée, de jour comme de nuit, par temps clair comme
par brouillard ou forte pluie.
à
gauche : Caméras de rétrovision
à droite
: Détecteur d’angle mort et d’obstacle
L’autre
innovation de sécurité, exigée par l’Union
européenne, porte sur divers systèmes de détection
de franchissement de ligne, de détection de sommeil du
conducteur, de détection de présence de piétons,
de cyclistes, ou de tout autre obstacle dans les angles morts
frontaux et latéral droit. Île-de-France Mobilités
a décidé d’aller plus loin que les textes
en étendant ces dispositifs de détection d’angles
morts au côté gauche des autobus. L’objectif
est clairement de réduire les conflits d’usage sur
l’espace public, et bien entendu de diminuer l’accidentologie
et la gravité des collisions.
Une nouvelle accélération à la transition
énergétique a été donnée en
2024 avec l’adoption d’un carburant alternatif au
gasoil : le HVO. Après une première expérimentation
fructueuse en 2023 sur 250 véhicules, l'établissement
public a décidé d’approvisionner les 6.500
autobus et autocars diesel et hybrides restant sur sa flotte avec
cette huile végétale hydrogénée, qui
réduit les émissions de gaz à effet de serre
par rapport au gasoil.
Enfin, il a testé, depuis l’été 2024,
l’installation de racks à vélos sur les autocars
de la ligne Express Magny-en-Vexin - Cergy. Les voyageurs peuvent
accrocher leur vélo à l’arrière des
véhicules, grâce à un système pratique
et sécurisé, puis voyager en toute tranquillité,
avant de reprendre leur vélo et poursuivre leur trajet.
Écrans
de retours au poste de conduite
La
conversion énergétique des Centres Opérationnels
Bus (COB)
Elle
est un préalable indispensable à la mise en service
de véhicules propres. Concrètement, il s’agit
de d’abord relier le Centre opérationnel Bus au réseau
de gaz local, ou de renforcer la puissance électrique disponible,
puis d’amener l’une ou l’autre des deux énergies
à chaque place de stationnement des autobus et des autocars.
Des chargeurs permettent ensuite d’alimenter les véhicules.
Dès 2015, Île-de-France Mobilités a lancé
la conversion des premiers Centres Opérationnels Bus, d’abord
ceux exploités par la RATP, puis ceux exploités
par Transdev, Keolis et Lacroix-Savac. Il s’agit d’opérations
complexes, longues et onéreuses. Les aspects sécuritaires
tiennent une place importante dans ces projets, et la règlementation
garantit une prise en compte poussée des risques.
16 Centres Opérationnels Bus ne nécessiteront pas
de travaux de conversion car leurs véhicules iront faire
le plein de biométhane à des stations publiques.
Enfin, 28 projets de conversion sont en cours d’étude.
L’ensemble de ces projets, achevés ou en cours, ont
déjà mobilisé plus de 900 millions d’euros
d’investissement, intégralement financé par
l'établissement public. L’achèvement de cet
ambitieux programme doit porter l’investissement à
environ 1,2 milliard d’euros.
La
création de Centres Opérationnels Bus durables
Île-de-France
Mobilités construit de nouveaux Centres Opérationnels
Bus pour faire face au développement du réseau
ou pour remplacer des installations vieillissantes.
Ces
sites assurent des fonctions essentielles à la bonne
exploitation des lignes : nettoyage et maintenance des bus,
recharge en énergie, administration des personnels. L'établissement
public attache une attention particulière à l’insertion
des sites dans leur environnement.
Une démarche Haute qualité environnementale est
ainsi engagée sur les nouveaux bâtiments, ainsi
qu’une démarche architecturale lorsque que le site
s’y prête. Des paysagistes et écologues sont
mobilisés pour la conception de ces Centres Opérationnels
Bus, afin d’associer exigences environnementales et techniques.
Les Centres Opérationnels Bus franciliens ont des tailles
très variables, de 12 à 300 véhicules.
Dans tous les cas, ils génèrent des emplois directs
et locaux, parfois plus de 500 emplois pour les plus importants
d’entre eux.
Île-de-France Mobilités a déjà réalisé
deux Centres Opérationnels Bus neufs ultra-modernes :
-
À Vaux-le-Pénil (77), un site arboré
de 2,2 ha accueille 100 autobus et autocars biométhane.
Le bâtiment R+1, qui offre confort et luminosité
naturelle pour les 300 employés, dispose également
d’un toit végétalisé et est labélisé
HQE.
-
À
Corbeil-Essonnes (91), sur une parcelle de 2,7 ha, le nouveau
Centre Opérationnel accueille les 30 bus d’une
longueur de 24 mètres de la ligne Tzen 4, ainsi que
46 bus électriques standards. Le bâtiment R+1
dispose d’un toit entièrement végétalisé,
tandis que le site comporte 20 % d’espaces verts et
un réseau d’eau en circuit fermé.
L'établissement public entamera prochainement la construction
de deux autres Centres Opérationnels Bus :
-
À
Choisy-le-Roi (94), une parcelle de 1,2 ha accueillera à
terme 28 bus d’une longueur de 24 mètres pour
la ligne Tzen 5. Son architecture soignée inspirée
de l’architecture industrielle du début du siècle
dernier s’intègrera parfaitement dans cette ville
au passé industriel riche.
-
À
Bondoufle (91), sur un site de 10 ha entièrement paysager
avec 40 % de la parcelle végétalisée,
200 bus biométhane seront exploités. L’harmonie
architecturale et l’intégration paysagère
des bâtiments seront assurés par le recours au
bois et à des plantations de grande ampleur.
D’autres
Centres opérationnels Bus seront également réalisés
pour le compte d’Île-de-France Mobilités
par les opérateurs de transports, dans le cadre de leur
contrat de service public.
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Belliard, Croix-Nivert, Point-du-Jour (75) ;
Dammartin-en-Goële, La Ferté-sous-Jouarre,
(77) ; Épône, Mantes-la-Jolie, Versailles (78) ; Asnières,
Fontenay-aux-Roses (92) ; Neuilly-Plaisance, Pantin, Saint-Denis,
Tremblay-en-France (93) ; Ivry, Vitry (94) ; Beauchamp, Domont,
Gonesse, Louvres, Persan (95). |
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.Transports
en commun : La transition énergetique se poursuit
en Île-de-France
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Avec près
de 3,9 millions de trajets quotidiens réalisés
en partie ou en totalité en bus, chaque jour,
sur 1 900 lignes, le réseau de bus d’Île-de-France
Mobilités est l’un des plus denses au
monde. Et bientôt, l'un des plus économes
en émissions de CO2.
Pour y parvenir, Île-de-France Mobilités
s’engage depuis 2018 - en collaboration avec
l'ensemble des opérateurs de transport - dans
le programme le plus ambitieux d’Europe pour
atteindre la décarbonation. L'objectif ? La
décarbonation totale des bus et des cars de
la région en 2029. Avant la décarbonation
de tous les modes de transports d'ici à 2050.
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Île-de-France
Mobilités intègre la vision environnementale
dans tous les projets qu'elle pilote
C’est
notamment le cas dans le cahier des charges des délégations
de service public où l’enjeu environnemental
est une question importante. Les candidats à
une délégation de service public doivent
répondre aux obligations définies par
l'entreprise. L’un
des critères pour le jugement des offres est
celui de la politique RSE - responsabilité
sociétale des entreprises - de la société.
Chaque candidat doit ainsi pouvoir justifier ses engagements
dans les différentes cibles de sa politique
RSE, dont certains s’inscrivent dans la transition
vers une économie circulaire : utilisation
durable des ressources - consommation d’énergie,
d’eau et de matières premières…
-, consommation durable, gestion des déchets.
iledefrance-mobilites.fr
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