18 ans après une première expédition au pôle
Nord, à bord de la goélette Tara, les équipes de
la Fondation Tara Océan ont imaginé et conçu un nouveau
programme scientifique d’une toute autre ampleur en Arctique pour
accélérer la recherche sur le climat et la biodiversité.
La construction de Tara Polar Station, nouvelle base scientifique dérivante,
a commencé en septembre 2023 et a été achevée
en avril 2025 par les Constructions Mécaniques de Normandie à
Cherbourg, en France. Climatologues, biologistes, physiciens, écologues,
glaciologues, océanographes, médecins, journalistes, artistes
et marins embarquent dans une nouvelle aventure hors norme pour étudier
l’Arctique et son évolution au cours des deux prochaines
décennies. Dans cet environnement hostile et très difficile,
ces nouveaux explorateurs vont repousser les limites de la recherche arctique,
notamment dans l’obscurité de l’hiver polaire.
Étienne Bourgois, Président, Tara Ocean
Foundation - Romain Troublé, Directeur Général, Fondation
Tara Océan
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questions à Gerhard Krinner
Gerhard Krinner,
Directeur de recherche CNRS, climatologue à l’Institut
des Géosciences de l’Environnement
et co-auteur du 6ème rapport d’évaluation
du GIEC
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Le
GIEC, dans son rapport sur les bases physiques du climat publié
en août 2021, rappelait que le réchauffement observé
est particulièrement fort en Arctique. Qu’en est-il
?
Sur
les 50 dernières années, l’Arctique s’est
réchauffé trois fois plus vite que la moyenne globale.
Ce phénomène d’amplification du réchauffement
en Arctique était prédit depuis 50 ans déjà,
et les raisons sont en fait assez bien connues. Nous sommes aussi
quasiment certains qu’au cours du XXIe siècle, le
réchauffement en Arctique sera plus fort qu’en moyenne
globale. Les conséquences sur la glace de mer et les écosystèmes
arctiques seront par conséquent très fortes.
En
quoi l’Arctique est-il une sentinelle du dérèglement
climatique ?
C’est
justement parce que le changement climatique prédit et
observé est particulièrement fort en Arctique ;
on voit un environnement unique disparaître sous nos yeux.
En plus, le changement climatique en Arctique a des conséquences
globales : la fonte de la calotte de glace du Groenland sera irréversible
et causera, à long terme, une forte augmentation du niveau
des mers ; le dégel de larges zones de permafrost en Sibérie
et au Canada pourrait générer de fortes émissions
supplémentaires de gaz à effet de serre, ce qui
amplifierait encore le réchauffement.
Quelles
sont les connaissances, dans votre domaine, les plus décisives
que vous espérez consolider avec Tara Polar Station et
ses observations à long terme ?
Les
observations telles qu’elles peuvent être faites avec
une station dérivante sont extrêmement précieuses
pour les études de processus encore mal compris dans l’atmosphère,
dans la glace de mer et dans l’Océan. Par exemple,
la saison de plus en plus longue libre de glace va mener à
des changements dans les écosystèmes marins, qui
pourront avoir des conséquences sur la composition chimique
de l’atmosphère. Mais on connaît mal ces processus.
Les observations à toute saison sont importantes pour combler
ces lacunes de connaissance.
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Fondation Tara Océan |
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Tara
Polar Station : un véritable défi humain, technique
et scientifique |
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Le
programme de recherche Tara Polaris |
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Tara
Polaris : Consortium
Comité
exécutif
Marcel
Babin, océanographe polaire, CNRS/Université Laval
(France/Canada)
Chris Bowler, biologiste du phytoplancton, ENS/CNRS (France)
Lee Karp-Boss, océanographe biologique, Université
du Maine (États-Unis)
Romain Troublé, directeur général, Fondation
Tara Océan (France)
Clémentine Moulin, responsable des opérations, Fondation
Tara Océan (France)
Thomas Linkowski, ingénieur océanographique, Fondation
Tara Océan (France)
Coordinateurs
glace de mer, océan, atmosphère, approches moléculaires
et pollution
Benjamin
Rabe, océanographie physique, Institut Alfred Wegener (Allemagne)
Eric Pelletier, spécialiste en génomique, Genoscope
(France)
Igor Polyakov, océanographe physicien polaire, Université
d’Alaska Fairbanks (États-Unis)
Jean François Ghiglione, microbiologiste marin, CNRS/Sorbonne
(France)
Jody Deming, microbiologiste de la glace de mer, Université
de Washington (États-Unis)
Julia Schmale, scientifique de l’atmosphère (microphysique),
EPFL (Suisse)
Kathy Law, scientifique de l’atmosphère polaire (pollution),
LATMOS-CNRS (France)
Marcel Nicolaus, physicien de la glace de mer, Institut Alfred
Wegener (Allemagne)
Martin Vancoppenolle, physicien de la glace de mer, CNRS/Sorbonne
(France)
Mathieu Ardyna, océanographe polaire, Université
Laval/CNRS (Canada/France)
Maxime Geoffroy, ichtyologiste polaire, Université Memorial
de Terre-Neuve (Canada)
Michel Flores, spécialiste du microbiome, Institut Weizmann
des sciences (Israël)
Pierre Galand, écologie microbienne, CNRS/Sorbonne (France)
Silvia G. Acinas, microbiologiste marine, ICM-CSIC (Espagne)
Søren Rysgaard, biogéochimiste de la glace de mer,
Université d’Aarhus (Danemark)
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Thomas Larrat · Fondation Tara Océan

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Fondation Tara Océan |
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.Tara
Polar Station La Fondation Tara
Océan retourne en Arctique
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Avec la base scientifique polaire
dérivante Tara Polar Station, dont le chantier
a été lancé à la fin de
l’année 2022, c’est une exploration
scientifique de plus de 20 ans qui démarre
au cœur de l’océan Arctique, piégé
dans la banquise. Climatologues, biologistes, physiciens,
écologues, glaciologues, océanographes,
artistes, médecins, journalistes, et marins
vont embarquer dans une nouvelle aventure hors norme,
jamais réalisée : étudier l’Arctique
et ses évolutions sur le long terme jusqu’en
2045.
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La
Fondation Tara Océan est la première fondation
reconnue d’utilité publique consacrée
à l’Océan en France. Depuis plus
de 20 ans, elle aspire à une révolution
pour préserver le Vivant, convaincue que l’Océan
est essentiel à l’équilibre de notre
planète. Explorer l’Océan et partager
les découvertes scientifiques pour susciter une
prise de conscience collective est au coeur de la mission
de la Fondation. Elle mène des expéditions
scientifiques, en partenariat avec le CNRS et des laboratoires
de recherche internationaux d’excellence, pour
étudier la biodiversité marine et comprendre
les impacts du changement climatique et des pollutions.
Elle sensibilise les citoyens ; des jeunes générations
aux décideurs politiques. Grâce à
son statut d’Observateur Spécial à
l’ONU, la fondation participe activement à
la gouvernance internationale de l’Océan.
fondationtaraocean.org
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