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.La salle de classe est une petite maison.
L’architecture peut donner les conditions d’une plus grande liberté..
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Concevoir une école plus libre

L’école maternelle comprend quatre classes pour les tout petits au rez-de- chaussée et neuf à l’étage pour les moyennes et grandes sections. Certains programmes viennent compléter l’équipement : le centre de loisirs, la bibliothèque, la restauration collective et le local marché. Tous situés au rez-de-chaussée, ils peuvent fonctionner de manière indépendante et mutualiser le projet communal.
La bibliothèque possède une entrée indépendante et peut ainsi être occupée par d’autres usagers et/ ou les scolaires. À la demande de la commune, le local du marché appartient également au bâtiment de l’école mais son fonctionnement est dissocié. Il permet le stockage du matériel nécessaire à l’installation du marché.
Au rez-de-chaussée, chaque classe est imaginée comme une unité autonome. C’est une petite maison avec ses propres sanitaires et un accès direct à son jardin. Celui-ci forme un préambule à la cour de récréation dont il est bordé par des bancs de béton blanc. Ce dispositif s’inspire du schéma de l’urbanisme pavillonnaire « extérieur – maison – jardin – extérieur ». Ainsi, il favorise l’appropriation de l’espace par l’enfant et l’apprentissage de l’émancipation, de la propreté et de la nature.

L’architecture offre un champ des possibles plus grand et des conditions de liberté dans la pédagogie pour les enfants et les professeurs. Par exemple, le petit jardin peut servir de potager, de classe extérieure ou de coin lecture.
Les classes sont dimensionnées et pensées pour faciliter l’appropriation par les occupants et permettre différents agencements.
Ces terrasses sont ombragées et sécurisées grâce à une pergola fleurie le long des classes. À l’étage, elles s’organisent sur le même schéma avec des grandes terrasses comme espaces extérieurs.

Ce projet phare pour la commune de Montfermeil est le pilote de nouvelles pratiques intergénérationnelles, transversales, sociales, et le symbole d’une autre façon de créer et de s’approprier les équipements publics.
C’est aussi un joli message en direction de la jeunesse.

Apprendre avec la nature

La nature inspire l’aménagement et la conception du projet, elle est omniprésente. C’est un des piliers principaux du triptyque conceptuel des architectes : autonomie collective, nature et mode constructif biosourcé et géosourcé. Elle traduit aussi une volonté forte d’orienter l’apprentissage des enfants vers la pédagogie de la nature.
Le premier travail a été de faire l’état des lieux de la santé des arbres existants, dans la perspective d’en garder le plus possible. Quatre sont conservés, et de nouveaux sujets plantés avec une sélection minutieuse de différentes essences.
Le dessin de la cour s’inspire des tableaux de Joan Miró, à base de formes géométriques majoritairement circulaires. L’ensemble révèle une ambiance ludique et poétique, très propice à la petite enfance.
Un espace central multifonctionnel permet aux enfants de courir, s’amuser et créer. Tout autour, des niches protégées sont réservées pour des activités plus calmes et solitaires.
Là encore, la dualité autonomie et collectivité trouve sa place dans l’espace extérieur.
Le dessin de la cour n’a pas qu’une vocation graphique, il accompagne la gestion des eaux de pluies. Les revêtements sont perméables pour leur infiltration maximale à la parcelle. En cas de pluies fortes ou centennales, le nivellement du sol assure leur ruissellement, et les bancs blancs jouent alors le rôle de muret de rétention lorsque l’eau monte. La mise en scène du chemin de l’eau participe à un travail pédagogique pour les enfants.
Des plantes grimpantes en pleine terre, montent du rez-de-chaussée au r+1, recouvrent les pergolas, et apportent de l’ombre aux terrasses ensoleillées. Ici, le même modèle que celui du rez-de-chaussée se décline : chaque classe a son propre jardin sous forme de petit cocon.
Sur le toit, un champ photovoltaïque de 450 m² produit l’énergie de l’école, une partie de celle du centre Françoise Dolto, et des futures bornes de recharges pour vélos qui seront installées sur la place des Marguerites requalifiée.

La cour de récréation

Construire avec la terre, la paille et le bois

L’engagement total des architectes dans leurs projets trouve une continuité logique dans le mode constructif, le choix des matériaux et leurs mises en œuvre. De nouveau, ils ne sont pas économes de formations, d’apprentissage, d’expérimentations, d’essais et d’innovations pour questionner de nouveaux dispositifs. En parallèle, ils mènent un travail permanent de prospective et de recherche.

C’est grâce à cette dynamique que les concepteurs élaborent ici une école passive, bioclimatique, sans chauffage, utilisant des matériaux biosourcés et géosourcés. Ce projet n’est envisageable qu’avec la complicité d’un maître d’ouvrage demandeur d’innovations et engagé dans une démarche vertueuse. Un travail collaboratif et coopératif avec la ville de Montfermeil s’est établi pour construire un bâtiment passif, de niveau Passi’Bat. Justement, elle a confié une mission d’accompagnement et d’observation de l’équipement pendant deux ans après sa réception. Des retours d’expérience et de légères adaptations pourront assurer sa durabilité. La commune et toute l’équipe de maîtrise d’œuvre ont reçu la mention Or en phase conception à la Commission des Bâtiments Durables Franciliens (BDF) pour ce projet.

La structure principale est préfabriquée avec un système de poteaux-poutres en bois massif et des planchers en CLT. L’enveloppe indépendante est constituée d’une double ossature bois avec des petites bottes de paille à l’intérieur : 35 x 45 x 120 cm. Elle forme une isolation très performante. Un enduit de chaux-plâtre couvre la façade extérieure.

La terre crue, matériau brut sans adjuvant ni cuisson, est un excellent régulateur d’humidité. Le matériaux capte ou restitue l’humidité de l’air en fonction de l’humidité ambiante. À l’intérieur, en enduit et en cloisonnement, il permet une régulation saine de la qualité de l’air et un maintien du confort hygrométrique.

Ces murs de cloisonnement sont composés de briques de terre crue ou de panneaux préfabriqués issus de la filière CycleTerre, filière utilisant les terres d’excavation des chantiers du Grand Paris.

Un système de ventilation double flux à récupération de chaleur complète le dispositif de choix techniques mis en œuvre par les architectes. Selon la saison, l’air vicié extrait va permettre de chauffer ou de refroidir l’air neuf froid ou chaud entrant.

Cette conception savamment menée et très innovante permet la construction d’une école sans chauffage, sans climatisation.

À l’intérieur, le confort des lieux sera assuré par le dimensionnement des classes, la modularité des agencements et les nombreux rangements intégrés. Les matériaux seront laissés bruts et naturels évitant les émissions de COV.
Toutes les classes seront éclairées naturellement, en éclairage direct ou en second jour. Le traitement des intérieurs avec des matériaux naturels - bois et terre de teinte ocre - créent un environnement sobre, qui, même enrichi des nombreuses couleurs apportées par les tenues et accessoires des enfants, permet de garder une ambiance apaisée et apaisante.

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L’agence Méandre etc’ (lire entre terre et ciel)

L’agence Méandre etc’ est pionnière de constructions engagées en termes de développement durable, ceci au prix d’un important travail de prospectives, d’expérimentations et de recherches.
D’une manière générale, elle envisage l’architecture comme une invitation à réinterroger les relations humaines, sociales et sociétales.
Dans ce contexte, l’école devient un terrain de jeu idéal. Les concepteurs ont nourri de leurs expériences personnelles un projet d’école plus libre, dans laquelle chacun devient l’acteur de son propre apprentissage.
L’architecture revêt une mission éducative particulièrement importante, notamment lorsqu’elle s’adresse aux tout-petits. Poursuivant leurs intentions, les concepteurs expérimentent à l’école de Montfermeil des innovations spatiales et constructives avec un bâtiment bois-terre-paille.

Architectes responsables œuvrant à la fabrique d’architectures contemporaines bioclimatiques confortables et frugales, les eutéciens sont rassemblés autour d’une vision commune de l’architecture, du paysage et de l’environnement. Nos différents parcours viennent enrichir l‘essence de l’agence, basée sur une créativité collective.

Méandre etc’ développe une démarche architecturale et environnementale depuis plus de 20 années. Notre retour d’expérience permet d’affirmer que la qualité architecturale ne saurait être atteinte sans dimension environnementale.

L’agence se distingue par sa propension à élargir le point de vue, pour englober les enjeux territoriaux, paysagers, sociaux : l’énergie grise, le bien-être des usagers, le cycle de vie des matériaux, les biosourcés, le réemploi, la mutualisation et les circuits courts, en vue de réduire l’impact environnemental.

Pour bien faire, nous sommes entourés de partenaires de maîtrise d’œuvre experts, avec lesquels se développent une synergie, une confiance et une efficacité, pour proposer une architecture de qualité, dans une démarche artistique et de développement durable.