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DVD
Schéma
d'insertion de la voie olympique en héritage, coupe sur
le secteur Paris / Saint-Mandé, où le BP est à
niveau :
En haut, le Boulevard périphérique
dans son état actuel
En bas, le BP aménagé à horizon 2024 :
insertion de la voie dédiée et modification des
abords de l’infrastructure

Le
Boulevard périphérique au niveau de la porte de
Charenton, Paris XIIe ©
Apur, JC Bonijol
L’amplification
du corridor boisé
La
végétalisation des portes en places
Plusieurs
grandes opérations vont venir transformer et renforcer
des zones plantées préexistantes. L’ambition
est triple :
-
une
diversification des espèces plantées permettant
en outre une meilleure résilience face aux maladies
et réduisant les risques pour la santé : allergie
;
-
la
création d’espaces de fraîcheur en ville
résiliente face au changement climatique ;
-
l’évolution
du paysage en s’appuyant sur le contexte urbain et paysager
préexistant particulier à chaque porte.
Prenons
l’exemple de la Porte Maillot : les choix de végétalisation
accompagnant la transformation de cette porte s’appuient
très fortement sur les essences présentes dans
le bois de Boulogne. Le parti pris paysager est en effet d’amener
le paysage du bois de Boulogne jusqu’en lisière
du futur tramway et de l’axe majeur : faire de la Porte
Maillot l’entrée du bois de Boulogne.
Toutefois le choix des essences a fait l’objet d’une
vigilance accrue pour tenir compte :
-
de
leur capacité à se développer en milieu
urbain, plus sec qu’un milieu boisé : certaines
essences ont ainsi été écartées,
tel que le hêtre commun ;
-
de
leur sensibilité à des maladies ou parasites
en limitant le nombre de sujets pour certaines essences sensibles.
Ainsi,
les pins et les chênes, sensibles à la chenille
processionnaire, ne seront plantés qu’à
hauteur respective de 10 % et 30 % pour limiter le risque sur
la santé humaine. Le choix d’espèces différentes
au sein de chaque essence est également recherché
pour renforcer la résilience de l’aménagement
et créer un paysage plus riche : 5 à 6 espèces
différentes de chênes seront ainsi plantées,
ce qui est également vrai pour les érables…
L’ensemble de la canopée qui sera créée
à terme par la plantation de 630 nouveaux arbres viendra
transformer le paysage, créer un véritable îlot
de fraîcheur en continuité du square Alexandre
et René Parodi, et sera le vecteur d’un développement
de la faune et de la flore directement en lien avec le bois
de Boulogne.
Le
renforcement des plantations des talus, délaissés
et abords
Le
Boulevard périphérique est actuellement bordé
de 43,8 ha de talus végétalisés. On dénombre
sur ces talus 3,6 ha de plantations d’arbustes et 34,8
ha de plantations herbacées et 5,4 ha de surfaces minérales
ou en chantier. Entre les 6 500 arbres comptabilisés
en 2019 et les 18 167 arbres plantés sur les talus du
Boulevard périphérique depuis 2020, on mesure
bien la réserve de plantations que constituent ces talus.
D'ici 2026, on estime que 50 000 nouveaux arbres auront été
plantés sur le Boulevard périphérique.
Planter
plus régulièrement le terre-plein central
Aujourd’hui
le terre-plein central est planté de 66 arbres, sur 4
portions : porte de la Chapelle, bois de Vincennes, porte de
Saint-Cloud et porte de Clichy.
Terre-plein
central planté en 2022 entre Paris et Gentilly,
vue depuis la passerelle du Cambodge
©
Apur
Ces
plantations totalisent une longueur de 700 m, soit 3 % des 22
km durant lesquels le terre-plein central est de plain-pied,
c’est-à-dire ni en viaduc ni en souterrain. Ce
linéaire représente un potentiel intéressant
pour y développer un alignement de près de 2 000
arbres, sous réserve d’une étude de faisabilité
établissant le potentiel réel de plantation de
cet espace au regard des contraintes d’exploitation et
d’implantation.
Cet
alignement d’arbres de grand développement, en
réduisant la vaste ouverture vers le ciel propre aux
infrastructures routières de grande vitesse, permettrait
de transformer le paysage de l’infrastructure pour l’inscrire
dans un paysage plus urbain. Cette canopée assurerait
de plus un ombrage important de la chaussée, participant
à la réduction de l’effet d’îlot
de chaleur. L’augmentation de la surface foliaire pourrait
également avoir un impact positif sur la qualité
de l’air en fixant les microparticules dégagées
par le trafic routier.
Permettre
une végétation des murs le long du Boulevard périphérique
Le
Périphérique est bordé de 14 km de murs,
qu’il s’agisse de murs de soutènement ou
de murs antibruit. Concernant les murs de soutènement,
ces ouvrages de factures et d’époques très
différentes, peuvent avoir un aspect peu urbain, peu
attrayant. S’ils jouent un rôle technique qu’il
ne s’agit pas de remettre en question, leur matérialité
peut être mieux appréhendée pour améliorer,
d’une part, l’expérience des automobilistes
qui empruntent le Boulevard périphérique et, d’autre
part, celle des riverains et usagers de la voie latérale,
qui longent ces ouvrages quotidiennement.
La
végétalisation est un des outils qui peut être
mobilisé soit, comme l’a fait Paris, en guidant
des plantes grimpantes sur ces murs via des câbles tendus,
soit en développant des murs végétalisés
plus techniques, comme sur le projet à l’étude
pour la requalification de l’avenue Paul Vaillant Couturier
à Gentilly. De nombreuses autres techniques de végétalisation
pourraient être mises en œuvre, au regard notamment
des recherches en cours sur les façades végétalisées,
pour s’adapter aux conditions propres à chaque
mur..
..
|
Vers
une voie covoiturage, bus, taxis, en héritage de la voie
olympique
Sur
le Boulevard périphérique, la voie covoiturage,
bus, taxis, héritage de la voie olympique, concerne les
25 kml de voirie aménagée pour 2024 - représentant
50 kml sur les deux files du Périphérique intérieur
et du BP extérieur -, et intègre le tronçon
compris entre la porte de Sèvres et l’échangeur
de Bercy, et non exploité dans le cadre des jeux olympiques
et paralympiques.
Afin de garantir la fonctionnalité et l’efficacité
du temps de transport de la voie covoiturage, bus, taxis - notamment
sur les trajets de plus 1,8 km -, celle-ci serait aménagée
sur la voie de gauche.
Les premières enquêtes menées par la Direction
de la voirie et des déplacements de la Ville de Paris en
2020 auprès de 4 000 usagers du Boulevard périphérique
permettent de nourrir les réflexions à venir sur
les ayant-droit à cette voie, qui doit pouvoir justifier
d’un usage intensif tout en évitant la congestion
qui la rendrait moins attractive. Aujourd’hui, 82 % des
véhicules sont utilisés par leur seul conducteur.
Diminuer l’autosolisme, favoriser les transports en commun
et le covoiturage, et ainsi réduire le nombre de véhicules,
sont les premiers objectifs de la Ville de Paris. Favoriser le
covoiturage est notamment un objectif du plan de protection de
l’atmosphère 2018-2025 actuellement en vigueur, plan
porté par l’État et la Région Île-de-France.
Les échanges, conduits lors des 6 ateliers, ont ainsi suggéré
que l'héritage de la voie olympique se traduise par une
voie réservée :
-
aux
véhicules en covoiturage - véhicules occupés
par au moins deux personnes - représentant environ
20 % des véhicules circulant sur le Boulevard périphérique
; dans l’enquête des usages, 41 % des personnes
interrogées ont déclaré qu’elles
feraient plus souvent du covoiturage s’il existait une
voie réservée sur le Boulevard périphérique
; dans cette même enquête, seulement 4 %
des personnes interrogées déclarent covoiturer
au moins une fois par semaine, le potentiel de covoitureurs
est donc conséquent.
-
aux
bus ;
-
aux
taxis : environ 19 000 taxis dans Paris et petite couronne
dont taxis parisiens 17 137 en 2013 pour 2,268 millions d'habitants
à Paris selon l'Insee ;
-
aux
VTC en course - chauffeur + 1 passager minimum - ; 30 000
VTC circuleraient actuellement en France, dont plus de 70
% en région Île-de-France, soit 21 000 VTC.
-
aux
transports PMR - PAM et sociétés de transport
-, considérés comme des transports collectifs
;
-
aux
véhicules des services de secours, notamment les véhicules
hospitaliers, des services de police, de gendarmerie, et des
services d'incendie ; de l’ordre de 1 500 véhicules
référencés par la Préfecture de
police.
Le
contrôle de la voie covoiturage, bus, taxis sera assuré
par un système
composite :
- de
caméras qui permettront de repérer notamment
le covoiturage - deux dispositifs sont actuellement en test
-,
-
de caméras de reconnaissance de plaques associées
à un dispositif d’interrogation de liste blanche,
- de
caméras de reconnaissance de forme de véhicule
Le
contrôle/sanction automatique n’est aujourd’hui
pas possible compte tenu du contexte législatif et réglementaire,
mais la Ville de Paris accompagnera les évolutions en ce
sens pour que ce contrôle automatique soit rendu possible
dans les meilleurs délais.
La
gestion dynamique de cette voie laissera cependant une grande
souplesse dans la gestion du dispositif, que l’on pourra
activer ou désactiver sur des plages horaires données
ou sur demande en cas de congestion, d’incident ou d’accident.
Les Jeux seront incontestablement un levier et une opportunité
exceptionnels pour la transformation de la ville, l’évolution
des transports collectifs et le changement des comportements en
termes de mobilité.
La
réduction du trafic à 50 km/h
La
mise en place de la voie covoiturage, bus, taxis s’accompagne
de la limitation de vitesse à 50 km/h pour l’ensemble
des usagers. Cet abaissement de la vitesse limite est recommandé
par le CEREMA, pour des motifs de sécurité, tenant
à l’amélioration de la visibilité,
à la réduction des distances de freinage et à
la limitation du différentiel de vitesse entre la voie
covoiturage, bus, taxis et les files de circulation générale.
Cette mesure pourrait permettre un recalibrage des files de circulation
- une étude est actuellement en cours avec le CEREMA en
ce sens -, et faciliterait ainsi la création de la voie
covoiturage, bus, taxis légèrement plus large que
les voies actuelles, pour être au gabarit bus.
Enfin cet abaissement de la vitesse engendrera une meilleure fluidité
du trafic, et une réduction de la pollution sonore. |
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