À
Kinshasa, au Congo, près de 20 000 enfants, rejetés par
leurs familles ou orphelins sans soutien, sont abandonnés. On les
appelle les shégués : parias des rues. Sans aucune
instruction, ils survivent de rapines et sont victimes de violences :
maltraitances, viols, prostitution… Souvent considérés
comme sorciers et jeteurs de sorts, ils sont pourchassés
et mis au ban de la société. Des Centres d'Accueil
leur sont ouverts, mais ceux-ci sont des structures caritatives sommaires
qui ne leur accordent qu’un maigre repas par jour, et la possibilité
de dormir. Dans la journée, livrés à eux-mêmes,
les enfants survivent dans la rue. Sans espoir ni perspectives, leur existence
est en sursis.
Présentation du projet d'espace Masolo |
Les
soutiens
En
l'absence de soutiens locaux, cette entreprise dépassait
largement les possibilités financières de ses membres
fondateurs. Sensibilisées par cette démarche, trois
associations européennes ont décidé de l'accompagner
:
-
Music Fund (Belgique)
-
Freundeskreis Masolo et le Brassband Belakongo (Allemagne)
-
Les Amis de l’Espace Masolo (France), association reconnue
d’intérêt général.
Hubert
Mahela, Malvine Velo et Lambert Musseka
L'accompagnement
L’Espace
Masolo est un lieu de jour qui reçoit essentiellement les
enfants abandonnés, hébergés dans les Centres
d’Accueil, et qui font la démarche volontaire
de s'adresser à lui. À son arrivée, l'enfant
est d'abord mis en confiance, dans un environnement protecteur
et ludique qui l'extrait de la violence de la rue. Peu à
peu, il apprend à exprimer ses angoisses au travers d'un
langage artistique - musique, théâtre, arts plastiques
-, jusqu'à pouvoir en éradiquer les aspects oppressants,
et à se projeter dans un devenir responsable et humain.
Commencent alors la période d'enseignement du français
et celle des apprentissages d'un métier. |
Pour ces enfants, trois artistes kinois, habitants de Kinshasa,
ont lancé l’idée de créer l’Espace
Masolo. |
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Portraits
d'artistes… |
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Amisi
: ex-enfant soldat
L'exemple
type d'une thérapie réussie
Premières
œuvres d’Amisi
Amisi
avait été capturé par une bande armée,
et contraint à son tour de semer la terreur parmi les populations.
À son arrivée à l’Espace Masolo, il
a été formé à la sculpture sur métal.
Ses premières œuvres, d’une brutalité
extrême, étaient en rapport direct avec son passé
violent.
Paysanne
et son bébé, assassinés par un enfant-soldat
Amisi
:
Le chemin de la résilience |
Justin
Kabangu, ex-enfant de la rue
À son arrivée à l’Espace Masolo, Justin
s’est orienté vers la peinture sur sable.
Ses
premières peintures, assez sombres, se sont colorées
au fur et à mesure de sa guérison.
Actuellement et après avoir obtenu le Baccalauréat,
il expose ses œuvres et vit de son art.
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Actuellement,
complètement apaisé, il gagne sa vie en tant que
comédien, et en vendant des sculptures où il n’est
plus fait aucune référence à la violence.
Sur
une période de trois ans, il est passé de l’expression
de la guerre…
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…
à celle de la culture ! |
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Nathalie |
Gabriel
Mabanzo
de la rue à l’enseignement supérieur |
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Pour
des raisons évidentes, la situation des filles abandonnées
dans la rue est encore plus terrible que celle des garçons. |
Orphelin
à 9 ans, jeté à la rue sans protection et
sans ressources, Gabriel a vécu pendant 4 années
dans un monde de violences. À 13 ans, il arrive à
l’Espace Masolo dans un état de profonde détresse
: Mabanzo est un surnom qui signifie pensées sombres. Pendant
4 mois, il suit les cours de remise à niveau scolaire,
puis entre en internat et obtient son bac en 2014. Travailleur
intelligent et acharné, il bénéficie ensuite
d’un soutien financier exceptionnel via les Amis de l’Espace
Masolo, afin de poursuivre des études supérieures
à l’Institut Supérieur Pédagogique
et Technique de Kinshasa. À 27 ans, en 2018, il obtient
son diplôme. Reconnaissant envers l’Espace Masolo,
il rejoint l’équipe, où il seconde Malvine
Velo à l’administration, et exerce en plus les fonctions
de coordinateur général des apprentissages, et du
suivi des enfants scolarisés. |
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Après avoir suivi la remise à niveau scolaire, un
apprentissage au sein de l’atelier couture, une formation
musicale dans la fanfare puis une initiation à la cuisine,
Nathalie est restée à l’Espace Masolo, où
elle s’occupe de la gestion des stocks alimentaires et de
la préparation des repas de midi, pour les enfants qui
y sont accueillis.
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L’association
allemande Fundeskreis Masolo lui verse actuellement une indemnité
de 160 $ par mois.
Gabriel,
comme Nathalie, Amisi, Justin, et bien d'autres,
sont des exemples réussis de sauvetages
suivis de retours vertueux sur investissement.
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Présentation
de l'Association
Les Amis de l'Espace Masolo - Kinshasa
Association à but non lucratif, loi 1901
Pour
soutenir la construction de l’Espace Masolo :
Achetez
des briques ! |
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Elle a pour projet de créer un atelier de cuisine traditionnelle
qui s’ajouterait aux autres ateliers de réinsertion
déjà accessibles. |
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L’association
allemande Fundeskreis Masolo lui verse actuellement une indemnité
de 80 $ par mois. |
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Mais
qui sont Les Amis de l’Espace Masolo ? |
Quelques
personnes… |
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Quelques
résultats… |
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…
qui, depuis 2003 se sont constituées en association pour
soutenir la réinsertion sociale des enfants abandonnés
de Kinshasa. Grâce à des ateliers de formation encadrés
par des artistes et des artisans locaux, ces enfants retrouvent
une image positive d’eux-mêmes, et acceptent, petit
à petit, de se prendre en charge pour réaliser un
projet de vie personnel.
Les Amis de l’Espace Masolo interviennent dans ce projet
initié par trois artistes kinois, les habitants de Kinshasa.
Nous rémunérons un professeur, qui vient trois fois
par semaine, offrir à ces jeunes démunis des séances
ludiques de remise à niveau scolaire.
Nous soutenons la scolarité, en école ouverte, des
jeunes qui ont découvert ou retrouvé le désir
de s’instruire. Nous offrons un internat à ceux d’entre
eux qui souhaitent poursuivre une scolarité longue, et
ce, aussi longtemps que dureront leurs études.
Nous soutenons des projets de théâtre en français
afin de rendre cette langue - si difficile à apprendre
-, plus attractive.
Dans ce pays où le français est la langue administrative
officielle, un jeune qui ne le maîtrise pas n’a aucune
chance en terme de promotion sociale. |
Depuis
2003, une trentaine d’enfants sont ainsi sortis de la rue
:
- L’un
d’eux s’est installé comme couturier à
son compte.
- Un
autre enseigne la musique.
- Un
autre est réparateur en instruments de musique.
- Trois
autres ont monté une troupe de théâtre en
français et lingala : Baobab Théâtre.
- Cinq
d’entre eux ont intégré, avec un statut
de fonctionnaire, un organisme gouvernemental lié à
la musique.
- Une
dizaine de ces anciens enfants se sont constitués en
Fanfare - les jeunes Talents -, et se produisent
lors d’événements sociaux.
- Après
leur remise à niveau scolaire, treize enfants ont suivi
une scolarité classique, et ont atteint des niveaux d’instruction
qui vont de notre sixième au baccalauréat.
Le plus brillant et le plus pugnace d’entre eux a validé
un diplôme d’enseignement supérieur.
- Quatre
de ces anciens enfants consacrent à leur tour, la plus
grande partie de leur temps à la réinsertion sociale
des enfants de Masolo.
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......
L’Espace Masolo*
à Kinshasa : Refuge et espoir de l'enfance
abandonnée
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Des
ateliers artistiques
animent le quotidien
du centre
*
En lingala, masolo
veut dire dialogue,
entente, conte. |
...
Deux objectifs : rassurer et instruire
-
Rassurer les enfants, leur donner les
moyens de survivre, en leur apprenant d'une part un
métier, d'autre part le français. À
cet effet, plusieurs ateliers ont été
développés, divisés en deux groupes
:
-
ceux qui font partie intégrante du processus
de réadaptation sociale : plutôt
les activités artistiques,
-
d'autres qui correspondent à un travail
utile et rémunérateur dans leur
environnement culturel.
-
Leur fournir l'instruction scolaire, indispensable
pour s'intégrer de façon pérenne
dans la société.
Depuis
avril 2022, L’Espace Masolo est enfin propriétaire
d’un grand terrain de 736 m². Cet achat
le protège de l’emprise des loyers qui
augmentent soudainement, et garantit le bon déroulement
des activités au bénéfice des enfants
des rues de Kinshasa.
Trouver cette perle rare à un prix abordable
n’a pas été simple. Mais voilà,
l’obstination paie. Le terrain se situe dans un
quartier calme et propre, il est desservi par une route
goudronnée, il est donc facile d’accès.
De plus, dans ce quartier, l’eau et l’électricité
se paient en début de mois, aucune coupure n’est
donc à craindre. Pour Kinshasa, c’est inespéré.
Par contre ce terrain est nu. Aucune construction n’existe
encore et une clôture est à bâtir…
Nous lançons donc une opération briques
à vendre pour construire l’Espace
Masolo.
espacemasolo.org
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