Plasticienne
et ingénieure environnement, Nicole King est pionnière de
la peinture militante écologique. Après avoir sillonné
la planète
en tant qu’experte Eau et Pollution pour le Fond Mondial pour la
Nature - WWF International - et pour l’industrie pétrolière
- avec des missions
en Inde, en Terre de feu, en Mer du Nord et à Bornéo où
elle découvre un copépode - crustacé du zooplancton
-, qui porte son nom, elle témoigne de son inquiétude sur
l’état des écosystèmes aquatiques dans sa recherche
artistique. Désormais artiste peintre reconnue, elle a choisi
de se mettre au service de la cause écologique, en constituant
un corpus d’images à même de rendre compte de l’ampleur
des plus grands désastres environnementaux de notre époque.
Présentation
de l'artiste |
Depuis
2018, Nicole King enseigne le Récup’art
- Arts plastiques à partir de matériaux de récupération
- en milieu scolaire, et se mobilise pour sensibiliser le jeune
public sur l’urgence écologique. Elle propose régulièrement
des conférences et des ateliers afin de partager son
parcours d’éco-artiste et son travail sur l’interdisciplinarité
entre art et science.
Elle a animé, en juin 2022, des ateliers de Récup’art
à la Ville du Vésinet, qui
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ont eu beaucoup de succès. Invitée par le service
Culture de la Mairie du Vésinet, elle reproduira ce type
d’ateliers en octobre 2022 dans le cadre du mois du développement
durable de la ville. Sociétaire du Salon d’Automne
de Paris, elle expose aussi aux Salon des Artistes Français
et Salon du Dessin et de la Peinture à l’eau au Grand
Palais. Elle a été la seule artiste-peintre à
exposer 35 toiles au Congrès Mondial de la Nature de l’UICN
à Marseille en septembre 2021.
Installée au Pecq (78) depuis plus de 37 ans, Nicole King
y vit et travaille actuellement. Cette ville, traversée
par la Seine, vivant au fil de l’eau, a toujours été
pour elle un lieu d’inspiration et d’expérimentation.
Nicole King y exposera pour la première fois une sélection
de ses œuvres récentes. Cette fois-ci la priorité
sera donnée aux œuvres de petits et moyens formats.
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En 2019, Nicole King, Artiste en Résidence à l’Internat
d’Excellence de Marly-le-Roi, a fondé un atelier
d’arts plastiques sur des questions d’écologie,
qui s’intitule l’Eco-école de Nicole.
Il est prolongé pour l’année scolaire 2022-2023.
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Quelques
œuvres édifiantes… et inspirantes |
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Nicole
King, 2015, La Mer est ton miroir,
108 x 73 cm, peinture à l’huile.
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Cette toile, dédiée à la COP 21 de Paris
en 2015, cristallise l’inquiétude de Nicole King
au sujet de la production pétrolière offshore,
qui a lieu dans des conditions de plus en plus dangereuses pour
la planète et l’océan. Les nouveaux champs
pétroliers sont découverts de plus en plus loin,
dans des couches géologiques profondes de plusieurs kilomètres,
sous l’eau et sous la mer, avec des pressions et des températures
de plus en plus élevées, au point de devenir incontrôlables
en cas d’accidents.
La pollution atmosphérique et le réchauffement
climatique sont symbolisés en haut de la toile dans la
sous-couche, et la fonte des glaces est suggérée
au centre sous l’aspect de glaces flottantes blanches.
L’artiste a déconstruit la plateforme sur la gauche
pour dénoncer les risques associés aux industries
des énergies fossiles toutes-puissantes.
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La
complexité de l’écosystème des récifs
coralliens est illustrée dans ce tableau coloré
: toute la chaîne alimentaire de la vie marine, du prédateur
supérieur, le requin, aux différents poissons
en passant par le poisson-grenouille, la méduse, les
algues, l’éponge, les coquillages…
Les scientifiques ont encore beaucoup à découvrir
avant de pouvoir décrire tous les liens entre les nombreuses
espèces qui vivent ensemble. Mais nous savons que si
l’une d’entre elles venait à manquer, toute
la chaîne alimentaire pourrait s’effondrer. La biodiversité
complexe et magnifique est mise en valeur par la richesse des
couleurs de ce tableau.
Nicole
King, 2021,
Chaîne trophique du récif,
130 x 97 cm, technique mixte.
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Nicole
King, 2022,
Zone protégée, chemin érodé.
(Corse),
73 x 92 cm, peinture à l’huile à tempera.
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Zone
protégée, chemin érodé fait partie
d’une nouvelle série de peintures à tempera,
à travers laquelle Nicole King souhaite rappeler la nécessité
de protéger efficacement 30% de la planète - terre
et mer - avant 2030, motion votée au Congrès de
l’UICN 2021.
Cette toile représente l’un des endroits préférés
de l’artiste en Corse. Bien que protégée par
le Conservatoire du littoral, cette zone est soumise à
de grands risques de dégradation issue d’un manque
de surveillance sur le terrain.
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Nicole
King, 2022, L’enfant au phoque,
46 x 65 cm, peinture à l’huile, technique mixte
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Sur
ce tableau, l’enfant se trouve nez à nez avec un
phoque, espèce emblématique de la biodiversité
marine en danger.
Cette toile symbolise bien le désir actuel de l’artiste
de travailler avec les plus jeunes, et de transmettre aux enfants
l’importance de limiter l’érosion de la biodiversité
marine, principalement due à la surpêche. La peinture
trouve ici la puissance de son rôle pédagogique. |
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Ce
diptyque est inspiré par les deux missions de terrain que
Nicole King a effectuées pour Total, en Indonésie,
il y a plus de trente ans. La mangrove, l’un des écosystèmes
côtiers les plus importants pour les zones tropicales, sert
de nurserie pour nombre d’espèces marines, et disparait
à grande vitesse. Cette mangrove de Bornéo au singe
nasique fut d’abord défrichée par les pétroliers,
et est maintenant détruite par d’énormes bassins
d’élevage de crevettes, comme 15 millions d’hectares
de mangrove dans le monde.
Ecosystème
disparu, la mangrove,
142 x 130 cm |
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Caretta
fait partie des six espèces sur sept, de tortues marines
en voie de disparition : elles ingèrent des sacs plastiques
et sont faites prisonnières dans les énormes filets
dérivants des bateaux de pêche industriels.
Les plages où elles viennent pondre leurs œufs chaque
année ne sont pas suffisamment protégées.
Cette toile présente une notion très importante
en écologie : deux éco-phases, tortue juvénile
sortant de l’œuf et tortue adulte, représentent
deux âges de la vie de l’espèce, qui présentent
une sensibilité différente aux risques environnementaux.
Caretta,
deux écophases, 130 x 90 cm
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Les
énergies fossiles portent une responsabilité importante
vis à vis du réchauffement climatique et aussi
en matière de réduction de la biodiversité.
L'océan, symbolisé ici par les vagues emprisonnées
dans la structure porteuse, est pris en otage, comme lors des
explosions de Deepwater Horizon ou d'Elgin. Lors de missions
pour Total comme ingénieur environnement, j'ai travaillé
sur des plateformes pétrolières offshore comme
celles représentées ici , les conditions de vie
et de travail y sont très rudes pour les hommes et sont
occultées. J'utilise ici le report photo en noir et blanc
pour évoquer l'industrie, qui contraste avec la mer et
le ciel, peints en couleurs à l'huile.
Offshore
oil and men, 130 x 97 cm
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L'Ever-Given,
porte-conteneurs échoué dans le canal de Suez.
Le 23 mars 2021, un énorme cargo de 22 milles conteneurs
en provenance de Chine - 20 étages de hauts et 400m de
long - s’est échoué et bloque le canal de
Suez en Égypte.
Ce ne sont pas moins de 150 navires qui attendent le dégagement
de ce cargo.
Ce tableau montre le contraste entre la nature - le Vésuve
enneigé à l’arrière-plan - et notre
consommation effrénée et mondialisée, symbolisée
par deux navires géants : le paquebot de croisière
à l’arrière et le cargo-porte-containers.
Le
Cargo de la surconsommation,
65 x 50 cm
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Les
récifs coralliens font partie des écosystèmes
marins les plus riches en biodiversité et les plus menacés.
Couvrant seulement 0,1 % de la surface des océans, les
récifs sont habités par un tiers des 300 000 espèces
marines présentes dans les eaux du monde.
Le blanchiment alarmant des récifs coralliens - 50% de
la Grande Barrière de Corail en Australie - est causé
par l’acidification de l’eau de mer.
Les scientifiques prédisent la disparition totale des récifs
au XXIe siècle, si la production de gaz à effet
de serre n’est pas réduite de manière drastique.
Le
Blanchissement des coraux, année : 2019
Techniques : peinture à l'huile, technique mixte
Dimensions : 71 x 130 cm |
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. .Nicole
King, éco-artiste peintre
..........
. ........
La recherche artistique
: Art
et écologie
..........
En
tant qu’éco-artiste, Nicole King utilise
la peinture à l’huile, associée
à des techniques mixtes à l’eau.
Ce medium lui est apparu
comme
..........
le plus à même de servir son projet de
recherche artistique Art et écologie,
car elle permet, avec une économie de moyens
maximum,
..........
la
plus grande qualité de présence possible.
nicoleking.fr
..........
Les
missions scientifiques
..........
La
destruction des écosystèmes a incité
Nicole King à devenir ingénieur en environnement.
Nicole King est devenue expert en Eau et Pollution
..........
pour l’industrie pétrolière, avec
des missions en Inde, en Terre de feu, en Mer du Nord
et à Bornéo, où elle découvre
un copépode Acartiella nicolae
..........
-
crustacé du zooplancton - qui porte son nom.
nicoleking.fr
..........
Engagement
art et écologie
..........
L’expression
artistique a un rôle de révélateur
à jouer ; l’artiste donne à voir
les tensions de son époque. La nature, défigurée
par les activités
..........
industrielles
ne peut plus être peinte comme avant : pour éviter
tout paradoxe performatif, Nicole King choisit dans
ses images de représenter
..........
la technique avec le moyen technologique de la photographie
combiné à la peinture, geste écologique
naturel.
nicoleking.fr
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Maison
Pour Tous - Centre Culturel André Malraux, 3
bis, Quai Voltaire, Le Pecq (78)
Du
4 au 22 octobre 2022
Ouverture du lundi au samedi
de 9h à 12h et de 14h à 19h
Des
plateformes pétrolières aux vacances
à la mer, un parcours au fil de l’eau
nicoleking.fr
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La
vive peinture de Nicole King, généreuse
et éveillante, intègre une dimension scientifique
latente, subtile et percutante. Son œuvre plurielle
généreuse existe à différents
niveaux de lecture, et sa dimension écologique,
fine et allusive, est omniprésente et subtilement
implicante. Le pur impact esthétique est toujours
premier, parfois proche de l’abstraction, quand
la couleur vive s’aventure
pour vivre sa propre vie et envoûter l’étendue.
La présence animale, obsédante et touchante,
est
une superbe valeur ajoutée. Des structures fluides
d’arbres ou d’algues, imposent une atmosphère
fantastique aux fines allures de rêverie et de lâcher-prise
mental.
Christian Noorbergen, Critique d’Art
Si
le monde de l’industrie et de la technique est évoqué
dans la brutalité des catastrophes qu’il
a engendrées, sa représentation est encore
le support de compositions à la dimension onirique
puissante. Cette peinture ouvre le regard sur le monde
tel qu’il est, tel que les hommes du XXe siècle
l’ont travaillé, transformé et souvent
massacré : ce monde est encore celui de la nature
qui offre des ressources infinies de beauté. Regardez
sa peinture pour ce qu’elle est, une création
qui réjouit
l’œil et l’esprit.
Claire Vignes-Dumas, Historienne de l’Art
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