Un
état des lieux écologique pour une Charte et un
Contrat
Dans
une optique de préservation et de restauration des milieux
naturels sur le bassin versant, un état des lieux des
trames vertes et bleues du territoire était nécessaire.
Pour rappel, la Trame verte et bleue désigne les réseaux
de continuités écologiques terrestres et aquatiques
composées de réservoirs de biodiversité
et de corridors écologiques. Elle permet aux espèces
animales et végétales de communiquer, circuler,
s’alimenter et se reproduire.
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Le
maintien de cette trame est donc essentiel pour éviter
l’érosion de la biodiversité, préserver
les services écosystémiques et améliorer
notre cadre de vie notamment au sein des espaces urbains franciliens.
Ainsi, en premier lieu à partir de 2015, un premier état
des lieux accompagné d’une réflexion sur la
gouvernance de la Trame verte et bleue de 29 communes de l’Ouest
parisien a été engagé par l’association
Espaces. En parallèle du diagnostic, les groupes de travail
et ateliers de concertation ont permis d’élaborer
une Charte Trame verte & bleue reposant en partie sur les
résultats et enjeux identifiés par l’étude
sur l’Ouest parisien. |

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Par
ailleurs, en vue de l’élaboration du Contrat Eau,
Trame verte & bleue, Climat 2020-2024, la démarche
d’état des lieux et l’application de la Charte
Trame verte & bleue ont été étendues
en 2017 à l’ensemble du bassin versant des Plaines
et coteaux de la Seine centrale urbaine.
Communes
du bassin versant & département d’appartenance
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Le
diagnostic Trame verte & bleue |
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Sept
objectifs d’identification et de stratégie territoriale
de restauration des milieux naturels
La
cellule d’animation, de l’association Espaces a réalisé
de 2017 à 2019 un diagnostic de la Trame Verte & Bleue
du bassin versant Plaines et coteaux de la Seine centrale urbaine.
Son élaboration a été soutenue par le Conseil
régional d’Île-de-France, la Direction Régionale
et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie
et Eau de Paris.
Il avait plusieurs objectifs :
-
identifier les continuités écologiques du bassin
versant et leurs obstacles.
-
préserver et développer un réseau écologique
fonctionnel et cohérent à
l’échelle du bassin versant.
-
répondre aux enjeux de restauration des milieux aquatiques
et humides du XIème programme de l’agence de
l’eau Seine-Normandie.
-
répondre
aux enjeux de la stratégie régionale de la biodiversité
et de lutte contre la carence en espaces verts de la Région
Île-de-France.
-
décliner le Schéma Régional de Cohérence
Ecologique d’Île-de-France à l’échelle
du bassin versant.
-
définir une stratégie territoriale de préservation
et de restauration des milieux naturels sur le bassin versant.
-
identifier les enjeux écologiques de renaturation des
milieux naturels mais également les enjeux urbains
pour développer une Trame verte & bleue multifonctionnelle
sur le bassin versant à intégrer au Contrat
Eau, Trame verte & bleue, Climat 2020-2024.
L’objectif
est de préserver et restaurer milieux aquatiques,
espaces verts et milieux humides.
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Les
déplacements d’espèces entre les réservoirs
limités par les routes
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Les
5 étapes de cartographie de la TVB
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Les réservoirs de biodiversité
Les
réservoirs pris en compte sont les réservoirs régionaux
identifiés dans le Schéma Régional de Cohérence
Ecologique et un réseau de réservoirs locaux. Ces
espaces naturels d’une superficie variable accueillent néanmoins
une importante biodiversité à l’échelle
du territoire. Les réservoirs locaux sont issus de différentes
études locales de Trame verte et bleue réalisées
sur certaines parties du bassin versant, notamment l’étude
TVB de la Ville de Paris et le diagnostic TVB sur l’Ouest
Parisien. Enfin, comme certains secteurs n’ont pas fait
l’objet d’études TVB locales, des compléments
ont été apportés en appliquant la méthodologie
d’analyse des cœurs de nature dans l’étude
des continuités écologiques des Hauts-de- Seine
effectuée en 2010 par Biotope.
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Les zones de corridors potentiels par sous trames
Afin
de cartographier le réseau de corridors écologiques
du bassin versant, plusieurs espèces ont été
identifiées comme bien représentées et ayant
des habitats spécifiques dans les milieux naturels du territoire.
Parmi une base de données de 225 espèces, 45 espèces
représentatives des différents milieux ont été
retenues pour la phase de modélisation. Ces données
sur les espèces et leur capacité de dispersion sont
issues des bases de données CETTIA et INPN. Ainsi, la modélisation
des déplacements potentiels de chaque espèce a été
réalisée avec le logiciel Graphab. Enfin, une compilation
des cartes de zone de dispersion de chaque espèce a été
faite avec la technique de tesselation, soit l’analyse par
maille du logiciel QGIS. Cette technique a permis de mettre en
valeur les superpositions des chemins les plus empruntés
par les espèces et ainsi les zones de corridors potentiels
par sous trames.
3
La cartographie des corridors écologiques du bassin versant
Ensuite,
les sous trames herbacée et arborée ont été
réunies en sous trame terrestre. À partir des zones
de corridors potentiels préférentielles, les corridors
écologiques - terrestres et aquatiques - ont été
tracés pour toutes les zones qui reliaient deux réservoirs
de biodiversité.
Afin de valider et de préciser les résultats de
modélisation, les données des études TVB
locales utilisées précédemment pour l’identification
des réservoirs ont été ajoutées. À
part si ces études précisaient la fonctionnalité
des corridors, les corridors issus d’études locales
ont été considérés comme fonctionnels
soit empruntés par toutes les espèces. En revanche,
ceux issus de la modélisation sans confirmation par une
étude ont été considérés à
fonctionnalité réduite, soit empruntés par
une partie des espèces.
4
La fragmentation des corridors
Les
cartes des trames vertes et bleues ont enfin été
complétées avec les éléments fragmentants
mis en évidence par les études TVB locales et par
une interprétation des photographies aériennes.
Les éléments fragmentants ont été
répartis en trois catégories :
-
Infrastructures linéaires
-
Urbanisation dense
-
Éléments fragmentants de la Trame bleue : passage
busé, obstacles à l’écoulement…
5
Les grands linéaires végétalisés
La
cartographie n’a pris en compte que les corridors écologiques
soient les couloirs de biodiversité qui relient les réservoirs
de biodiversité entre eux. Or, pour une amélioration
des continuités écologiques du bassin versant des
Plaines et coteaux, il a été jugé important
également d’intégrer les grandes voies végétalisées
comme le long des lignes de transport. |
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Une
carte évolutive de la Trame verte et bleue du bassin versant
Plaines et coteaux de la Seine centrale urbaine
Un
clivage apparaît entre le cœur et l’aval de l’agglomération
sur le bassin versant. En effet, le sud-ouest du territoire concentre
les réservoirs de biodiversité et les corridors
écologiques terrestres et aquatiques alors que le nord-est
s’avère plus carencé en espaces verts et en
milieux aquatiques et humides. Ainsi, les possibilités
de déplacements d’espèces entre réservoirs
sont plus limitées. |
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Les
déplacements d’espèces entre les réservoirs
limités par les cours d’eau busés
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Ces
trames - réservoirs, corridors - sont fragmentées
par 3 types d’obstacles :
-
des infrastructures linéaires : autoroutes, grandes
avenues, routes départementales et lignes ferroviaires
;
-
l’urbanisation dense ;
-
les éléments fragmentant la Trame bleue de manière
générale, comme les obstacles à l’écoulement
et autres obstacles ou seuils référencés
par le SRCE ÎDF ou certaines études locales.
De
manière générale, les corridors terrestres
sont affectés par les infrastructures linéaires
et l’urbanisation dense. Mais il apparaît également
que les corridors aquatiques et humides sont impactés par
les infrastructures linéaires et la canalisation des cours
d’eau, notamment le ru de Buzot. Certains milieux aquatiques
et humides ne sont pas cartographiés car peu de déplacements
d’espèces n’ont lieu dans l’état
actuel de ces milieux. C’est par exemple le cas pour le
ru de Marivel qui traverse les villes de Versailles à Sèvres.
À
cause de l’importance de la superficie du territoire, les
résultats n’ont pas été vérifiés
avec une phase de terrain. Cette première approche de la
Trame verte et bleue est destinée à être enrichie
au fil des actualisations que connaîtra le territoire en
matière de validation de données et de connaissances
écologiques par les acteurs locaux ainsi que d’un
suivi des actions de restauration ou de renaturation de la TVB.
Cette carte de la Trame verte et bleue du bassin versant est ainsi
évolutive.
Il
apparaît que le bassin versant Plaines et coteaux de la
Seine centrale urbaine est confronté à des problématiques
de restauration et d’amélioration de son réseau
écologique. L’adhésion de l’ensemble
des acteurs du territoire est primordiale pour apporter plus de
cohérence aux actions en faveur des continuités
écologiques et des projets de développement urbain
sur le bassin versant.
Les
déplacements d’espèces entre les réservoirs
limités par l’urbanisation |
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Les
enjeux : écologiques et
urbains |
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Les
enjeux écologiques
Des
enjeux relatifs au maintien de la qualité des habitats
et des corridors écologiques au sein des Plaines et coteaux
de la Seine centrale urbaine.
- Développer
les réservoirs de biodiversité et les espaces
relais dans les zones carencées comme le nord
du département des Hauts-de-Seine.
- Stopper
la disparition des zones humides, notamment dans les
réservoirs de biodiversité comme la forêt
de Versailles ou le domaine national de Saint-Cloud.
- Préserver
et restaurer les continuités terrestres et les espaces
relais.
Les corridors qui relient les réservoirs de biodiversité
comme celui qui connecte la forêt de Meudon au réservoir
local du Parc André Citroën, dans le XVème
arrondissement de Paris, ou les voies ferroviaires végétalisées.
- Préserver
et restaurer les corridors aquatiques et humides, notamment
les rus de Buzot, de Marivel et de Vaucresson, ainsi que les
milieux humides des réservoirs de biodiversité.
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Réservoir
de biodiversité ------------------
Zone carencée
--------------- Zone humide |
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Les
5 photos :
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Shutterstock
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Espace
relais
------- Corridor
aquatique
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Les
enjeux urbains
Des
enjeux relatifs aux problématiques sociales et économiques
incluant les populations humaines dans leurs rapports à
la nature et à sa gestion au sein du bassin versant.
Les
5 photos :
©
Shutterstock /
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-
Maîtriser les risques et rafraîchir les villes.
Afin de lutter contre les îlots de chaleur ou les risques
d’inondation, une des solutions est la désimperméabilisation
des sols, la création d’espaces verts de pleine
terre ou les toitures végétalisées. Cet
enjeu est un objectif majeur sur le bassin versant.
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Espaces
verts Désimperméabilisation
des
sols

Phytoépuration
Milieu
humide
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Exemples
d’actions à mener répondant aux enjeux écologiques
et urbains |
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TRAME
BLEUE
-
Limiter la canalisation et l’artificialisation des cours
d’eau et de leurs berges.
-
Réouverture et désartificialisation des cours
d’eau et de leurs berges.
-
Renaturer avec les techniques de génie végétal
les berges de la Seine et de ses affluents.
-
Restaurer la qualité des zones humides dégradées
ou en créer.
-
Lutter contre les espèces exotiques envahissantes.
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TRAME
VERTE
-
Désimperméabiliser et végétaliser
les sols et les toitures.
-
Adopter une gestion adaptée et différenciée
des espaces verts et naturels.
-
Limiter l’expansion de l’urbanisation sur les zones
naturelles.
-
Supprimer les obstacles dus aux infrastructures linéaires
par la mise en place de passages à faune ou la végétalisation
des trottoirs.
-
Développer des stratégies nature ou de TVB à
l’échelle locale.
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Restauration des milieux et protection de la biodiversité
......
Un enjeu du bassin versant des Plaines et coteaux de
la Seine centrale urbaine
.....
......
Le
périmètre des Plaines et coteaux de la
Seine centrale urbaine correspond au bassin hydrographique
de la Seine entre sa confluence avec la Marne,
......
à
l’amont, et avec l’Oise, à l’aval.
Depuis 2014, les maîtres d’ouvrage sont
engagés pour la préservation de la ressource
en eau et désormais la .......biodiversité
depuis
2020 à travers un Contrat 2020-2024. Il s’inscrit
dans une démarche pour la préservation
des ressources en eau, la protection et la .......restauration
de la biodiversité et de la nature en ville,
ainsi que l’adaptation au changement climatique.
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La cellule d’animation
Depuis
2009, l’association Espaces
porte un ou plusieurs chargés de mission d’élaboration
des outils d’engagement et d’actions, sensibilisation
et accompagnement des acteurs du bassin versant autour
de l’eau, l’aménagement et la biodiversité.
Regroupés
au sein de ce qui est appelé la cellule d’animation,
ces chargés de mission - actuellement deux - travaillent
principalement à l’animation des Chartes
et du Contrat, la concertation des acteurs locaux, et
l’accompagnement à la gestion des eaux pluviales.
La cellule d’animation de l’association Espaces
porte actuellement trois Chartes : de l'eau, TGB, et Objectif
Zéro phyto.
seine-centrale-urbaine.org |
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