Restauration des milieux et protection de la biodiversité

Un enjeu du bassin versant des Plaines et coteaux de la Seine centrale urbaine

Le diagnostic Trame verte & bleue
Les enjeux : écologiques et urbains



Le périmètre du bassin versant des Plaines et coteaux de la Seine centrale urbaine correspond à un bassin hydrographique de la Seine et
de ses affluents - ru de Buzot, ru de Marivel… - délimité par la confluence avec la Marne à l’amont et par la confluence avec l’Oise à l’aval. Ce
sous bassin versant du fleuve Seine constitue la portion la plus urbanisée de la vallée de la Seine. Il regroupe en tout ou partie 82 communes
et concentre près de 4 millions d’habitants au sein d’un périmètre d’environ 520 km². Ainsi, l’enjeu de restauration des milieux naturels
et de la protection de la biodiversité est un enjeu majeur sur ce territoire.

Un état des lieux écologique pour une Charte et un Contrat

Dans une optique de préservation et de restauration des milieux naturels sur le bassin versant, un état des lieux des trames vertes et bleues du territoire était nécessaire. Pour rappel, la Trame verte et bleue désigne les réseaux de continuités écologiques terrestres et aquatiques composées de réservoirs de biodiversité et de corridors écologiques. Elle permet aux espèces animales et végétales de communiquer, circuler, s’alimenter et se reproduire.

 
Le maintien de cette trame est donc essentiel pour éviter l’érosion de la biodiversité, préserver les services écosystémiques et améliorer notre cadre de vie notamment au sein des espaces urbains franciliens.
Ainsi, en premier lieu à partir de 2015, un premier état des lieux accompagné d’une réflexion sur la gouvernance de la Trame verte et bleue de 29 communes de l’Ouest parisien a été engagé par l’association Espaces. En parallèle du diagnostic, les groupes de travail et ateliers de concertation ont permis d’élaborer une Charte Trame verte & bleue reposant en partie sur les résultats et enjeux identifiés par l’étude sur l’Ouest parisien.

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Par ailleurs, en vue de l’élaboration du Contrat Eau, Trame verte & bleue, Climat 2020-2024, la démarche d’état des lieux et l’application de la Charte Trame verte & bleue ont été étendues en 2017 à l’ensemble du bassin versant des Plaines et coteaux de la Seine centrale urbaine.

Communes du bassin versant & département d’appartenance

 
Le diagnostic Trame verte & bleue  

Sept objectifs d’identification et de stratégie territoriale de restauration des milieux naturels

La cellule d’animation, de l’association Espaces a réalisé de 2017 à 2019 un diagnostic de la Trame Verte & Bleue du bassin versant Plaines et coteaux de la Seine centrale urbaine. Son élaboration a été soutenue par le Conseil régional d’Île-de-France, la Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie et Eau de Paris.

Il avait plusieurs objectifs :

  • identifier les continuités écologiques du bassin versant et leurs obstacles.
  • préserver et développer un réseau écologique fonctionnel et cohérent à
    l’échelle du bassin versant.
  • répondre aux enjeux de restauration des milieux aquatiques et humides du XIème programme de l’agence de l’eau Seine-Normandie.
  • répondre aux enjeux de la stratégie régionale de la biodiversité et de lutte contre la carence en espaces verts de la Région Île-de-France.
  • décliner le Schéma Régional de Cohérence Ecologique d’Île-de-France à l’échelle du bassin versant.
  • définir une stratégie territoriale de préservation et de restauration des milieux naturels sur le bassin versant.
  • identifier les enjeux écologiques de renaturation des milieux naturels mais également les enjeux urbains pour développer une Trame verte & bleue multifonctionnelle sur le bassin versant à intégrer au Contrat Eau, Trame verte & bleue, Climat 2020-2024.

L’objectif est de préserver et restaurer milieux aquatiques,
espaces verts et milieux humides.
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Les déplacements d’espèces entre les réservoirs limités par les routes
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Les 5 étapes de cartographie de la TVB

1 Les réservoirs de biodiversité

Les réservoirs pris en compte sont les réservoirs régionaux identifiés dans le Schéma Régional de Cohérence Ecologique et un réseau de réservoirs locaux. Ces espaces naturels d’une superficie variable accueillent néanmoins une importante biodiversité à l’échelle du territoire. Les réservoirs locaux sont issus de différentes études locales de Trame verte et bleue réalisées sur certaines parties du bassin versant, notamment l’étude TVB de la Ville de Paris et le diagnostic TVB sur l’Ouest Parisien. Enfin, comme certains secteurs n’ont pas fait l’objet d’études TVB locales, des compléments ont été apportés en appliquant la méthodologie d’analyse des cœurs de nature dans l’étude des continuités écologiques des Hauts-de- Seine effectuée en 2010 par Biotope.

2 Les zones de corridors potentiels par sous trames

Afin de cartographier le réseau de corridors écologiques du bassin versant, plusieurs espèces ont été identifiées comme bien représentées et ayant des habitats spécifiques dans les milieux naturels du territoire. Parmi une base de données de 225 espèces, 45 espèces représentatives des différents milieux ont été retenues pour la phase de modélisation. Ces données sur les espèces et leur capacité de dispersion sont issues des bases de données CETTIA et INPN. Ainsi, la modélisation des déplacements potentiels de chaque espèce a été réalisée avec le logiciel Graphab. Enfin, une compilation des cartes de zone de dispersion de chaque espèce a été faite avec la technique de tesselation, soit l’analyse par maille du logiciel QGIS. Cette technique a permis de mettre en valeur les superpositions des chemins les plus empruntés par les espèces et ainsi les zones de corridors potentiels par sous trames.

3 La cartographie des corridors écologiques du bassin versant

Ensuite, les sous trames herbacée et arborée ont été réunies en sous trame terrestre. À partir des zones de corridors potentiels préférentielles, les corridors écologiques - terrestres et aquatiques - ont été tracés pour toutes les zones qui reliaient deux réservoirs de biodiversité.
Afin de valider et de préciser les résultats de modélisation, les données des études TVB locales utilisées précédemment pour l’identification des réservoirs ont été ajoutées. À part si ces études précisaient la fonctionnalité des corridors, les corridors issus d’études locales ont été considérés comme fonctionnels soit empruntés par toutes les espèces. En revanche, ceux issus de la modélisation sans confirmation par une étude ont été considérés à fonctionnalité réduite, soit empruntés par une partie des espèces.

4 La fragmentation des corridors

Les cartes des trames vertes et bleues ont enfin été complétées avec les éléments fragmentants mis en évidence par les études TVB locales et par une interprétation des photographies aériennes. Les éléments fragmentants ont été répartis en trois catégories :

  • Infrastructures linéaires
  • Urbanisation dense
  • Éléments fragmentants de la Trame bleue : passage busé, obstacles à l’écoulement…

5 Les grands linéaires végétalisés

La cartographie n’a pris en compte que les corridors écologiques soient les couloirs de biodiversité qui relient les réservoirs de biodiversité entre eux. Or, pour une amélioration des continuités écologiques du bassin versant des Plaines et coteaux, il a été jugé important également d’intégrer les grandes voies végétalisées comme le long des lignes de transport.

 

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Une carte évolutive de la Trame verte et bleue du bassin versant Plaines et coteaux de la Seine centrale urbaine

Un clivage apparaît entre le cœur et l’aval de l’agglomération sur le bassin versant. En effet, le sud-ouest du territoire concentre les réservoirs de biodiversité et les corridors écologiques terrestres et aquatiques alors que le nord-est s’avère plus carencé en espaces verts et en milieux aquatiques et humides. Ainsi, les possibilités de déplacements d’espèces entre réservoirs sont plus limitées.

 

Les déplacements d’espèces entre les réservoirs limités par les cours d’eau busés
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Ces trames - réservoirs, corridors - sont fragmentées par 3 types d’obstacles :

  • des infrastructures linéaires : autoroutes, grandes avenues, routes départementales et lignes ferroviaires ;
  • l’urbanisation dense ;
  • les éléments fragmentant la Trame bleue de manière générale, comme les obstacles à l’écoulement et autres obstacles ou seuils référencés par le SRCE ÎDF ou certaines études locales.

De manière générale, les corridors terrestres sont affectés par les infrastructures linéaires et l’urbanisation dense. Mais il apparaît également que les corridors aquatiques et humides sont impactés par les infrastructures linéaires et la canalisation des cours d’eau, notamment le ru de Buzot. Certains milieux aquatiques et humides ne sont pas cartographiés car peu de déplacements d’espèces n’ont lieu dans l’état actuel de ces milieux. C’est par exemple le cas pour le ru de Marivel qui traverse les villes de Versailles à Sèvres.

À cause de l’importance de la superficie du territoire, les résultats n’ont pas été vérifiés avec une phase de terrain. Cette première approche de la Trame verte et bleue est destinée à être enrichie au fil des actualisations que connaîtra le territoire en matière de validation de données et de connaissances écologiques par les acteurs locaux ainsi que d’un suivi des actions de restauration ou de renaturation de la TVB. Cette carte de la Trame verte et bleue du bassin versant est ainsi évolutive.
Il apparaît que le bassin versant Plaines et coteaux de la Seine centrale urbaine est confronté à des problématiques de restauration et d’amélioration de son réseau écologique. L’adhésion de l’ensemble des acteurs du territoire est primordiale pour apporter plus de cohérence aux actions en faveur des continuités écologiques et des projets de développement urbain sur le bassin versant.

Les déplacements d’espèces entre les réservoirs limités par l’urbanisation

 
Les enjeux : écologiques et urbains  

Les enjeux écologiques

Des enjeux relatifs au maintien de la qualité des habitats et des corridors écologiques au sein des Plaines et coteaux de la Seine centrale urbaine.

  • Préserver les réservoirs de biodiversité comme les forêts domaniales de Saint-Germain-en-Laye ou de Fausses-Reposes.
  • Développer les réservoirs de biodiversité et les espaces relais dans les zones carencées comme le nord du département des Hauts-de-Seine.
  • Stopper la disparition des zones humides, notamment dans les réservoirs de biodiversité comme la forêt de Versailles ou le domaine national de Saint-Cloud.
  • Préserver et restaurer les continuités terrestres et les espaces relais.
    Les corridors qui relient les réservoirs de biodiversité comme celui qui connecte la forêt de Meudon au réservoir local du Parc André Citroën, dans le XVème arrondissement de Paris, ou les voies ferroviaires végétalisées.
  • Préserver et restaurer les corridors aquatiques et humides, notamment les rus de Buzot, de Marivel et de Vaucresson, ainsi que les milieux humides des réservoirs de biodiversité.

Réservoir de biodiversité ------------------ Zone carencée --------------- Zone humide
 
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Espace relais ------- Corridor aquatique

   

Les enjeux urbains

Des enjeux relatifs aux problématiques sociales et économiques incluant les populations humaines dans leurs rapports à la nature et à sa gestion au sein du bassin versant.

  • Nature en ville et attractivité du territoire. Le développement d’espaces verts pour l’amélioration du cadre de vie concerne principalement les zones carencées du bassin versant, notamment dans le sud-ouest du département de la Seine-Saint-Denis.

Les 5 photos :
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  • Maîtriser les risques et rafraîchir les villes. Afin de lutter contre les îlots de chaleur ou les risques d’inondation, une des solutions est la désimperméabilisation des sols, la création d’espaces verts de pleine terre ou les toitures végétalisées. Cet enjeu est un objectif majeur sur le bassin versant.
  • Participer à l’amélioration de la qualité de la ressource en eau et des milieux aquatiques, par la mise en place d’espaces végétalisés et d’infiltration pour une phytoépuration de l’eau de pluie et l’arrêt de l’utilisation des produits phytosanitaires sur l’ensemble du territoire.
Espaces verts Désimperméabilisation des sols

Phytoépuration Milieu humide
 
Exemples d’actions à mener répondant aux enjeux écologiques et urbains
 

TRAME BLEUE

  • Limiter la canalisation et l’artificialisation des cours d’eau et de leurs berges.
  • Réouverture et désartificialisation des cours d’eau et de leurs berges.
  • Renaturer avec les techniques de génie végétal les berges de la Seine et de ses affluents.
  • Restaurer la qualité des zones humides dégradées ou en créer.
  • Lutter contre les espèces exotiques envahissantes.

TRAME VERTE

  • Désimperméabiliser et végétaliser les sols et les toitures.
  • Adopter une gestion adaptée et différenciée des espaces verts et naturels.
  • Limiter l’expansion de l’urbanisation sur les zones naturelles.
  • Supprimer les obstacles dus aux infrastructures linéaires par la mise en place de passages à faune ou la végétalisation des trottoirs.
  • Développer des stratégies nature ou de TVB à l’échelle locale.
 


Restauration des milieux et protection de la biodiversité
...... Un enjeu du bassin versant des Plaines et coteaux de la Seine centrale urbaine
.....
...... Le périmètre des Plaines et coteaux de la Seine centrale urbaine correspond au bassin hydrographique de la Seine entre sa confluence avec la Marne,
...... à l’amont, et avec l’Oise, à l’aval. Depuis 2014, les maîtres d’ouvrage sont engagés pour la préservation de la ressource en eau et désormais la .......biodiversité depuis 2020 à travers un Contrat 2020-2024. Il s’inscrit dans une démarche pour la préservation des ressources en eau, la protection et la .......restauration de la biodiversité et de la nature en ville, ainsi que l’adaptation au changement climatique.

 



La cellule d’animation

Depuis 2009, l’association Espaces porte un ou plusieurs chargés de mission d’élaboration des outils d’engagement et d’actions, sensibilisation et accompagnement des acteurs du bassin versant autour de l’eau, l’aménagement et la biodiversité. Regroupés au sein de ce qui est appelé la cellule d’animation, ces chargés de mission - actuellement deux - travaillent principalement à l’animation des Chartes et du Contrat, la concertation des acteurs locaux, et l’accompagnement à la gestion des eaux pluviales. La cellule d’animation de l’association Espaces porte actuellement trois Chartes : de l'eau, TGB, et Objectif Zéro phyto.

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