Pendant
le confinement, les spécialistes de l’Agence régionale
de la biodiversité Île-de-France vous ont proposé
d’observer les oiseaux
sans bouger de chez vous afin que même les plus urbains d’entre
nous, ceux qui n’ont pas la chance de pouvoir profiter d’un
jardin ou
même d’un balcon, puissent se reconnecter à la nature.
Maxime Zucca, naturaliste et ornithologue, vous invite à
apprendre à connaître
ou reconnaître les différents oiseaux présents dans
notre région, à partir de ses observations, réalisées
en début de printemps 2020.
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Plus
gros que le Pigeon de ville (= biset), on le reconnaît à
coup sûr par :
- la
large tache blanche au cou
-
l’œil et le bec jaunes,
-
la poitrine gris-lilas,
-
les ailes gris unies sans barres noires,
-
en vol, une large bande blanche en travers de l’aile.
Il
commence à chanter dès
maintenant.
©
Maxime Zucca/ARB ÎdF
Le
mâle signale aussi en ce moment son territoire par un vol
alternant des montées en claquant des ailes, avant de redescendre
en vol plané, puis remonter en claquant des ailes, etc,
plusieurs fois de suite.
Plusieurs
milliers de couples nichent à Paris. Un ornithologue avait
compte 92 nids occupés dans le seul jardin du Luxembourg.
Il est en augmentation.
Il
niche dans les arbres d’alignement, mais aussi parfois même
dans les jardinières. Il
niche même sur les poutres métalliques de la Tour
Eiffel !
Les
ramiers parisiens se nourrissent fréquemment à l’extérieur
de la ville : chaque matin, on peut compter les oiseaux en vol
vers la périphérie. Ils vont se nourrir dans les
champs tout autour de la capitale : Seine-et-Marne, Oise, Essonne...
On le sait grâce aux marques posées par l’OFB
(ex ONCFS) sur les ramiers des Tuileries.
©
Jacques Coatmeur
Sinon
les Pigeons ramiers de Paris sont assez sédentaires, mais
la ville peut être survolée - plus en altitude -
par des vols de ramiers migrateurs, y compris en cette saison,
au mois de mars. Les chasseurs du sud-ouest les appellent les
Palombes, ils chassent les migrateurs avant leur survol des
Pyrénées. En réaction, les pigeons adoptent
une migration en plus grands groupes, pour limiter les pertes.
Ah
oui : c’est lui le responsable des charmantes fientes blanc-vert
qui décorent nos voitures au printemps, lorsqu’ils
se gavent de bourgeons : se garer sous les arbres d’alignement
est dangereux à cette époque ! |
Le
rouge-queue noir |
De
la taille d’un moineau, mais plus svelte, il sautille de
toit en toit et quand il se tient perché, balance régulièrement
son corps dans une sorte de hoquet nerveux.
C’est à son chant
très particulier qu’on le détecte, habituellement.
Il se compose de deux séries de 4-5 notes aiguës entrecoupées
par un étrange bruit de papier qu’on froisse. Son
cri est un fit aigu répété quelques
fois à 2-3 secondes d’écart. Il se perche
bien en vue pour chanter : cheminée, antennes.
Pour
dénombrer les rouges-queues noirs, l’idéal
est de parcourir les rues avant le lever du soleil, c’est
là qu’ils chantent le plus. Mais ils peuvent chanter
par intermittence toute la journée. Il y a au moins 200
à 300 couples à Paris ; effectif qui semble stable.
C’est
principalement au XIXe siècle que le rouge-queue a colonisé
la plupart des milieux urbains. Il serait apparu à Paris
à la fin de ce siècle. On le trouve désormais
partout, en centre urbain, dans les zones pavillonnaires, les
villages : il adore les bâtiments, qui lui rappellent ses
milieux rocheux d’origine. Il niche en nombre dans les pierriers
d’altitude, en montagne.
©
DR
En
ville, il construit son nid sous les toits, dans un trou de mur,
dans les caveaux funéraires des cimetières. Il n’hésite
pas à nicher dans les bâtiments s’ils sont
ouverts en permanence. Un couple a même niché dans
le préau d’un collège à Paris.
J’en
ai vu un qui nichait dans la cage d’escalier du bâtiment
de l’Unesco. Boîtes aux lettres et vieilles chaussures
ont déjà aussi servi de nid ! On peut poser des
nichoirs pour essayer de les faire venir. Bon, j’en ai mis
un chez moi à Pantin, personne ne vient ! Je pense qu’il
a largement suffisamment de trous dans les vieux murs alentours.
La femelle construit le nid et couve seule, le mâle l’approvisionne.
Les
jeunes passent 2-3 semaines au nid avant de s’envoler, en
juin ; il y a souvent une deuxième nichée ensuite.
Ils ressemblent aux femelles. Tous ont la queue orangée,
avec les plumes du centre plus sombre. Les femelles et les jeunes
mâles sont gris cendré, les vieux mâles plus
noirs, avec davantage de blanc sur l’aile.
©
Maxime Zucca/ARB ÎdF
En
ce moment, c’est le grand retour des rouges-queues. Je les
entends depuis quelques jours. Ils reviennent de leur site d’hivernage
autour de la Méditerranée. Il arrive que quelques-uns
hivernent plus au nord, y compris dans Paris. Ils consomment surtout
des insectes, qu’ils picorent sur les pierres, dans l’herbe
ou qu’ils chassent en vol en s’élançant
depuis leur perchoir.
Alors
qu’on avait posé des pièges photos pour détecter
des mammifères dans le cadre d’une étude sur
les passages à faune - époque Natureparif -, un
rouge-queue curieux est venu voir la caméra ! La photo
est floue, mais je la trouve marrante (ci-dessus, NDLR). |

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Un
nouvel oiseau facile à observer depuis vos fenêtres
d’appartement en ville : le Merle noir. Comme son nom l’indique,
il est noir, enfin, le mâle, avec seulement le bec et le
tour de l’œil jaune. Un bec très orangé
indique un mâle en bonne santé, peu parasité
et à bon système immunitaire : c’est donc
aussi un signal sexuel. Contrairement au mâle, la femelle
n’a pas le bec jaune, et est beaucoup plus brune, légèrement
tachetée.
©
Maxime Zucca/ARB ÎdF
En
ville, les merles sont moins parasités qu’en milieu
rural : ils ont moins de tiques et le paludisme aviaire y est
plus rare.
Ils
vivent en moyenne un an et demi de plus que les merles campagnards
! Le record de longévité connu est d’environ
20 ans.
Pour
atteindre votre niveau 2 dans l’identification : savoir
reconnaître un mâle dans sa deuxième année
civile, né au printemps 2019. Il est noir, mais il a les
plumes des ailes plus brunes, qui contrastent légèrement.
Les
merles sont à l’origine des oiseaux forestiers. La
première apparition de l’espèce en ville remonte
à 1820 en Allemagne. On l’évalue à
1850 à Paris. Il est présent dans la quasi-totalité
des villes françaises, exceptées plusieurs villes
méditerranéennes : Marseille, Montpellier.
Avec
pas loin de 2000 couples nicheurs, il s’agit de la 4ème
espèce la plus abondante à Paris, après les
Pigeons biset et ramier, et le Moineau. Il niche dans les buissons
et arbustes, les murs de lierre, mais aussi les jardinières.
Les œufs bleus sont caractéristiques.
©
Maxime Zucca/ARB ÎdF
En
ville, l’éclairage urbain perturbe l’horloge
interne des oiseaux. Les merles débutent parfois leur reproduction
dès le mois de janvier : on voit alors des jeunes à
l’envol en mars. Mais la plupart construisent leur nid en
ce moment. Il arrive parfois de trouver en pleine rue des jeunes
partis un peu tôt du nid : tous ne survivront pas...
Le
chant du merle est bien connu des citadins : il s’agit
de cet oiseau qui nous réveille parfois en chantant si
fort avant l’aube, sur des notes flutées !
Toujours
du fait de la pollution lumineuse, les Merles urbains débutent
leur chant matinal beaucoup plus tôt qu’à la
campagne. Les merles forestiers débutent leur chant 1h
avant le lever du soleil, contre 3 h en ville (cf étude
à Leipzig, publiée dans Plos One en 2013).
Il
fait aussi tout un tas de cris. On entend en particulier ces ping
répétés, souvent lancés juste avant
la nuit. Et ce cri
lorsqu’il s’envole.
Si
les merles parisiens sont sédentaires, ils sont rejoints
en hiver pas de nombreux merles du nord de l’Europe. Ils
migrent la nuit, et l’on peut entendre le
cri de migration, y compris en ce moment, si l’on prête
l’oreille dans le silence nocturne actuel. Montez le volume,
c’est discret !
©
LPO Île-de-France/D. Omarov
On
voit souvent les merles sautiller sur le gazon et fouiller dans
les feuilles mortes : ils y cherchent les vers de terre qui composent
une grande part de leur alimentation. Ils raffolent également
de toutes sortes de fruits et baies et ont d'une manière
générale une alimentation très opportuniste.
Chaque
année, les oiseaux muent. Normalement, ils remplacent leurs
plumes successivement, de manière à ne pas se retrouver
tous nus... Mais parfois, il y a des loupés, comme ce Merle
vautour se nourrissant dans la laisse de mer de l’île
de Sein ! |
L’accenteur
mouchet |
Je
continue avec un animal par jour visible depuis nos fenêtres
de confinés citadins. Aujourd’hui, un oiseau bien
discret, mais pourtant très commun : l’Accenteur
mouchet. Et oui, bien peu de monde le connaît celui-là
! Il est petit, brun, ressemble à un moineau, passe-partout,
se faufile au sol sous les buissons comme une souris, mais évitera
les trottoirs. Presque un furtif à la Damasio. Il diffère
du moineau par son bec fin, ses teintes plus chaudes et la tête
et le cou gris cendré.
C’est
l’un des oiseaux dont le chant résonne le plus au
mois de mars ! C’est d’ailleurs à cette époque
qu’il faut recenser les chanteurs, dès la mi-avril,
ce sera trop tard, ils ne chanteront plus qu’épisodiquement.
Le
chant est très aigu, rapide et dansant, lancé
depuis une antenne, un arbre, un toit.
©
Maxime Zucca/ARB ÎdF
Ce
chant est principalement émis par le mâle, mais peut
l’être par les femelles également. Les femelles
défendent leur territoire en usant de deux cris. Le premier,
une
courte trille, est émis presque uniquement par les
femelles en cette saison, et surtout pendant la phase de fertilité
: et vise à attirer les mâles et à les détourner
d’autres femelles.
Le
second, un tsiip,
est émis par les deux sexes, mais surtout par les femelles.
Il
s’agit plus d’un cri territorial, et une femelle qui
entend ce cri va s’approcher pour chasser la femelle qui
en est à l’origine.
Le
système social des accenteurs est original : mâles
et femelles ont chacun plusieurs partenaires. On parle de polygynandrie
! Les femelles défendent un territoire, et s’accouplent
généralement avec au moins deux mâles ; eux
même tentent de s’accoupler - ils y parviennent plus
rarement - avec deux femelles.
Les
mâles suivent la femelle partout pour éviter qu’elle
ne s’accouple avec un autre mâle du coin. La femelle
tente elle aussi de garder ses mâles. Il y a une
compétition au sein des sexes, mais aussi entre sexes !
Cela se passe en ce moment, essayez d’observer ça...
©
Arend Vermaseren
Avant
de s’accoupler avec une femelle, du coup, le mâle
picore le cloaque de sa partenaire pour essayer d’en extraire
le sperme d’éventuels concurrents ayant déjà
copulé avant lui. Ça ne marche pas très bien
: en moyenne les deux mâles sont chacun le père biologique
de la moitié des jeunes.
Les
deux mâles participeront au nourrissage des poussins, et
lorsque les jeunes s’envolent, chacun suit une moitié
d’entre eux pendant quelques jours. La majorité des
jeunes quitte le nid en mai et juin et il y a souvent une deuxième
nichée. Les œufs, bleus, ressemblent à ceux
du merle, en plus petits.
Au
printemps et en été, les accenteurs se nourrissent
surtout d’insectes et d’araignées. En automne
et hiver, ils deviennent granivores : graines d’orties,
de Rumex, de plantain, de renouées de poacées diverses...
En ville, ils se montrent parfois très peu farouches dans
les parcs.
Les
accenteurs connaissent un déclin très marqué
depuis une dizaine d’année. Il a été
montré en Grande-Bretagne qu’il s’agissait
d’une espèce particulièrement souvent tuée
par les chats, davantage que le taux de renouvellement des populations.
Mais cela ne suffit probablement pas à expliquer leur déclin
: les plantes indispensables à leur survie hivernale leur
font aussi défaut.
Lors
des deux grandes enquêtes menées à Paris,
les effectifs avaient été estimés à
700-1 000 couples en 2005-2008 et à seulement 350-450 couples
en 2015-2018. Ils
peuvent nicher dans les cours d’immeubles plantées
si la végétation est dense, voire certains balcons
! Le nid est placé dans un buisson ou un mur de lierre,
assez bas.
En
milieu rural, c’est un oiseau des haies, des lisières
forestières et des zones buissonnantes, qui est présent
jusqu’à la limite des arbres en montagne. |
© DR |
La
pie bavarde |
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Son
nid est impossible à confondre, et très visible
en ce moment car les arbres n’ont pas encore de feuilles
: c’est une sorte de très grosse boule de branchage,
fermée, avec une entrée latérale, mesurant
au moins 40 cm sur 40 cm, et parfois renforcée d’une
année sur l’autre, le plus souvent construit vers
la cime des arbres. En général elle le place dans
un arbre. Les cas recensés sur bâtiment ou autres
structures sont beaucoup plus rares mais arrivent parfois !
On m’a envoyé cette
vidéo hier.
©
LPO Île-de-France/J. J. Boujot
Elle
construit parfois plusieurs nids mais un seul sera utilisé.
Seule la femelle couve. Les nids de pie abandonnés sont
parfois occupés par des faucons, des hiboux. Elle est
en concurrence assez forte avec la corneille, autre corvidé
urbain. Elle n’a pas intérêt à nicher
trop près de cette dernière, qui n’hésite
pas à détruire son nid ou sa couvée.
Elle
n’est pas spécialement attirée par les objets
brillants contrairement à sa réputation. Les pies
mangent surtout des invertébrés, des graines et
des fruits, mais également des rongeurs, des lézards,
des jeunes oiseaux... Pour cette dernière raison, elles
sont, comme les corneilles fréquemment mal perçues.
Cependant
le rôle des prédateurs est important dans l’équilibre
des communautés. Et une
thèse conduite par François Chiron dans les
parcs du 93 a montré qu’en retirant la
majorité des pies d’un parc - en les capturant
et relachant très loin -, la reproduction des petits
passereaux n’était pas pour autant améliorée.
©
M.-C. Dubernardt
Malgré
cela, elle est considérée comme nuisible, surtout
parce qu’elle est susceptible d’entrer en concurrence
avec les activités de chasse en se nourrissant de jeunes
oiseaux gibiers. On en tue environ 150 000 par an en France,
pour... rien. La population française est estimée
à environ 500 000 couples.
Soyons
clair : en plus d’être cruel, c’est parfaitement
inutile.
D’ailleurs,
le Conseil d’État a récemment reconnu en
2014 puis en 2017 suite aux recours d’associations - H&B,
FNE, LPO… - que la pie ne pouvait plus être classée
nuisible dans 15 départements.
Mais
elle l’est encore dans beaucoup d’autres.
Probablement
en partie de ce fait, les populations de pie déclinent
dans les campagnes. Elles tendent par contre à augmenter
en ville. À Paris, elle est apparue au début du
XXe siècle. À Londres et Berlin, son entrée
dans la ville ne date que des années 1970 et la synurbanisation
n’a pas encore eu lieu dans plusieurs grandes villes.
©
www.videos-chasse- pêche.com
Entre
250 et 300 couples nichent dans Paris intramuros. La population
y est stable sur les 10 dernières années. La pie
n’a pas un chant à proprement dit. Un de ses cris
les plus habituels est celui-ci.
En
groupes, elles font ces
jacassements plus longs.
Les
pies sont très sédentaires, et se montrent assez
grégaires pour dormir en hiver - plus de 50 oiseaux dorment
parfois côte à côte en hiver, en haut d’un
grand arbre - mais également en cette saison, ce qui
semble jouer un rôle pour la conquête de nouveaux
territoires.
Les
jeunes pies sortiront du nid dès la mi-mai : on les reconnaît
aisément à leur queue beaucoup plus courte que
celle des adultes. Ceux qui ont recueilli des jeunes pies tombées
du nid peuvent témoigner des capacités cognitives
élevées de cette espèce.
©
Maxime Zucca/ARB ÎdF
Les
pies sont connues pour être parmi les oiseaux les plus
intelligents. Il s’agit d’un des rares animaux et
du seul oiseau - avec un perroquet - à avoir passé
le test du miroir : on leur colle une pastille sur leur plumage
à un endroit non visible (cou) et la découvrant
dans le miroir, la Pie cherche à la retirer. Voir
la vidéo.
Ceci
rend leur destruction d’autant plus questionnable. Prenons
plutôt le temps d’observer la beauté de ces
oiseaux et leur comportement.
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Chronique
Depuis ma fenêtre - Les oiseaux
....
Par Maxime Zucca, naturaliste et ornithologue,
pour l’Agence régionale de la biodiversité
en Île-de-France, qui a pour missions
.... d’évaluer
l’état de la biodiversité, de suivre
son évolution, d’identifier les priorités
d’actions régionales, de diffuser les bonnes
.... pratiques
et de sensibiliser le public à sa protection.
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Créée en 2018, l’Agence
régionale de la biodiversité en Île-de-France
(ARB ÎdF) est le fruit d’un partenariat
fort entre
la Région Île-de-France et l’Agence française
pour la biodiversité (AFB), avec l’Institut
d’aménagement et d’urbanisme
d’Île-de-France (IAU ÎdF) comme opérateur
et le soutien de l’État et de l’Agence
de l’eau Seine-Normandie. L’ARB ÎdF constitue
une plateforme de coopération renforçant les
missions de services publics de ces organismes. Née
de Natureparif et forte de
10 années d’action au service de la biodiversité,
l’objectif de l’ARB ÎdF est de renforcer
l’action engagée et de l’ancrer durablement
dans les territoires, tout en contribuant activement à
la Stratégie nationale pour la biodiversité.
Avec une nouvelle fonction d’ingénierie, l’Agence
travaillera aussi à l’émergence et l’essaimage
de projets vertueux. Portée par le département
dédié à la biodiversité de l’IAU
ÎdF, elle a été la première Agence
régionale de la biodiversité opérationnelle
sur le territoire français.
arb-idf.fr |
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