Photoclimat
proposait un parcours à travers dix lieux en plein cœur de
Paris et six institutions du Grand Paris. Y étaient exposés
une trentaine d’artistes engagés dont les œuvres participent
à mettre en lumière des enjeux environnementaux et sociaux.
Les différentes expositions avaient pour objectif de sensibiliser
le public sur ces problématiques et de valoriser le travail mené
par les ONG et associations. Photoclimat promouvait également l’éco-conception
dans la production artistique, grâce à une scénographie
qui intègre le principe de l’économie circulaire et
du recyclage. La Biennale Photoclimat a accompagné la
révolution verte, en nous émouvant et en nous faisant rêver.
Elle nous a proposé
les outils d’un changement de vie tourné vers l’innovation
et le vivre ensemble, face à la crise climatique annoncée.
Le
parcours d'exposition
Place
de La Bastille
|

|
Alessandro
Puccinelli (Italie) - Mare & Plastic
Profondément
amoureux de l’océan et fortement influencé
par l’œuvre de William Turner, le travail d’Alessandro
rayonne par sa capacité à dépeindre la beauté
des océans et à aborder les principaux problèmes
causés par l’homme comme la pollution plastique.
Le
premier ensemble de travaux provient du projet Mare,
une série débutée en 2006 et toujours en
cours. Mare est une quête incessante de pouvoir, d’élégance,
de chaos et de liberté, qui parviennent, dans une harmonie
totale, à tous s’unir dans un même élément,
la mer.
Mare
351
©
Alessandro Puccinelli
Ces
concepts paraissent contradictoires à nos yeux mais sont,
en réalité, des données structurelles de
notre univers, dialectiquement liés les uns aux autres.
Les systèmes les plus chaotiques nous apparaissent pourtant,
observés de loin, réguliers et ordonnés.
Le
deuxième ensemble de travaux, I have crossed the seven
seas, traite de la pollution plastique.
Après
avoir rassemblé des objets en plastique échoués
sur différentes plages de Toscane, Alessandro les met en
scène et les photographie comme s’ils étaient
des objets de luxe. Il les magnifie comme des soldats, battus
et meurtris. Il idéalise leurs blessures et leur donne
l’aura de ceux qui ont survécu aux tempêtes,
au vent, à la pluie et au sel de la mer.
Il
glorifie ces objets délaissés pour attirer l’attention
du public sur ce paradoxe ironique. Alessandro est convaincu que
les récits, les histoires, les représentations des
actions humaines affectant tant l’univers et nos vies, peuvent
changer les bases sur lesquelles nous bâtirons un nouveau
pacte social et de nouveaux horizons économiques, dans
le but de préserver notre planète.
Mare
431
© Alessandro Puccinelli
Alessandro
Puccinelli
Motivé par son désir d’un contact étroit
avec la mer et fortement inspiré par l’œuvre
de William Turner, entre la Toscane, Lisbonne et les grandes vagues
de la côte sud du Portugal, Alessandro Puccinelli tente
de donner un concentré de la force, l’élégance,
la simplicité et l’infini émerveillement naturel
qu’offre l’océan. L'impact visuel, l'intensité
dramatique et le sentiment de crainte voire de vulnérabilité
que dégage son travail lui valent d’obtenir de nombreux
prix, les Hasselblad Masters. |
|
Cette
exposition est présentée par : Surf
Rider Foundation Europe
Fondée
en 1990, Surfrider Europe est une association qui agit pour la
protection des océans. Elle intervient principalement sur
3 thématiques : les déchets aquatiques, la qualité
de l'eau et la santé des usagers, l'aménagement
du littoral et le changement climatique. Surfrider Europe mène
régulièrement des projets d'éducation et
de sensibilisation auprès du grand public, et dirige des
actions de plaidoyer afin de rendre le cadre législatif
adapté aux enjeux de protection et préservation
de l'Océan. |
|
|
Jérémy Gobé (France)
Pour Photoclimat, Jérémy Gobé réalise
une modélisation d’un corail appelé Cerveau
de Neptune - Diploria labyrinthiformis - en tricot, en
collaboration avec l’atelier maille Emma.
Depuis
fin 2017, l’artiste mène le projet Corail Artefact
qui allie l’art, la science, l’industrie et l’éducation
pour sauver les barrières de coraux.
Accompagné
de son associée Claire Durand-Ruel et de ses partenaires,
Jérémy Gobé développe des supports
de régénération des récifs en dentelle,
un béton écologique pour reconstruire les récifs
disparus, un ensemble d’outils aquariologiques respectueux
de l’environnement, des contenants en biopolymères
pour remplacer les plastiques ainsi que des contenus de sensibilisation
et d’éducation auprès des scolaires et du
grand public.
©
Jérémy Gobé
L’installation
présentée dans le cadre de Photoclimat fait partie
de ce programme de sensibilisation : il permet au public de l’événement
de découvrir ce corail si particulier et également
de constater que l’on peut aujourd’hui créer
des oeuvres monumentales tout en respectant la nature. En effet
cette œuvre est composée de fibres contenant moins
de 1 pourcent de polyamide, de bois et de pneus recyclés.
Cette
installation est également l’occasion pour l’artiste
de faire le lien entre disparition du TISSU corallien et disparition
du TISSU industriel textile français, et de transmettre
au public tout ce que ces disparitions impliquent aujourd’hui
au niveau économique, social et environnemental.
Jérémy
Gobé
Le
travail de Jérémy Gobé, né en 1986,
traduit une vision d’un art dans la vie. Il va
à la rencontre des ouvriers sans ouvrages et des matières
sans ouvriers, des objets sans usage et des ouvrages non façonnés.
©
Jérémy Gobé
Au
fil de ses expositions en France - Palais de Tokyo, CENTQUATRE-Paris,
Fondation Bullukian… -, et à l’international
- Bass Muséum Miami, Hangzu China Muséum, Shanghai
Yuz Museum… -, ses œuvres proposent une reconnexion
avec la nature. À l’instar du verbatim d’Auguste
Rodin - un art qui a de la vie ne reproduit pas le passé,
il le continue -, Jérémy Gobé, s’inspirant
des savoir-faire anciens, imagine des solutions globales aux problématiques
contemporaines. Depuis 2017, il crée Corail Artefact, un
projet art science industrie pour sauver les barrières
de corail. |
|
Programmes associés |
|
|
Fondation
Goodplanet - Vincent Munier (France) : Les 3 pôles
En
cette période de crise écologique et humaine,
Vincent Munier nous offre ses images, reflets d’instants
rares et précieux vécus dans la nature.
Depuis
plus de 20 ans, il parcourt des paysages sauvages à l’écart
du tumulte de notre monde. Sa prédilection pour les conditions
rudes et les paysages blancs, nous amène à suivre
son voyage autour des pôles, déserts de glace et
de roche : l’Arctique, l’Antarctique et le troisième
pôle des hauts plateaux du Tibet.
En
totale autonomie, il donne vie à ses rêves d’enfant
en se lançant sur la piste d’animaux mythiques,
tel le loup arctique, la chouette harfang, l’ours polaire,
le manchot empereur et la panthère des neiges. De ses
quêtes longues et solitaires, il nous offre ces rencontres
exceptionnelles.
Vincent
Munier
Christian
Sardet et Les Macronautes - Noé Sardet et Sharif Mirshak
- ont navigué aux quatre coins de la planète pour
documenter le plancton et la vie marine. Tout a commencé
dans le cadre de l’expédition Tara Oceans, mission
inédite, qui a réalisé une photographie
d’ensemble de l’écosystème planctonique
mondial, ils ont poursuivi ce travail dans le cadre du projet
Chroniques du Plancton. La collaboration avec la Fondation
Tara Océan continue aujourd’hui avec la mission
Microbiomes partie en décembre 2020.
|

© Vincent Munier, Loup arctique, Île d'Ellesmere, Nunavut
(Canada), 2013 |
|

|
Parc zoologique - Tim Flach (Grande-Bretagne) :
Regard(s) fascinant(s)
Avez-vous déjà regardé un animal sauvage
dans les yeux ? Découvrez les portraits bouleversants de
Tim Flach. Sa maîtrise technique sert un regard tout en
nuances, à la fois amusé et tendre, bienveillant
et aiguisé.
Puissants
et surprenants, ses clichés au cadrage serré réinventent
la photographie animalière et invitent à la rencontre.
Au
plus près des animaux, Tim Flach capte non pas le représentant
d’une espèce, mais un animal unique, singulier. Quelles
émotions ressentirez-vous face à sa personnalité
?
Lemur
Leaf
Frog © Tim Flach
Pendant
la visite du zoo, la tranquillité des animaux est préservée
par la distance et l’abondante végétation.
Dans une intimité impossible autrement, Tim Flach nous
invite à regarder en face les animaux les plus vulnérables.
Le lien émotionnel qu’il cherche à provoquer
par ses images captivantes et souvent amusantes nous engage à
protéger ce monde aujourd’hui menacé.
La
scénographie imaginée pour l’exposition dans
les allées du Parc zoologique se veut un écosystème
protecteur de ces espèces. Telle une forêt qui s’enracine
au cœur des pierres imposantes de la Grande Prairie. Elle
évoque les arbres sacrés en Inde, l’univers
des esprits japonais, les baobabs africains ou encore l’imaginaire
du film Avatar.
À
travers cette exposition, le Parc zoologique de Paris et le Muséum
national d’Histoire naturelle mettent en lumière
des espèces méconnues ou grandement menacées.
Une opportunité de changer notre regard sur ces animaux
fascinants et d'œuvrer à leur survie.
Vue de l'exposition Regard(s) Fascinant(s)
Directeur
Artistique : Nicolas Henry
Commissaire d’exposition : Florence Drouhet
Scénographie : Julien Peissel
Remerciements à 3PA et ADN+
Tim
Flach
Tim
Flach est diplômé en Photographie de la St. Martins
School of Art. Auteur de plusieurs livres, il publie également
dans les prestigieux National Geographic, New York Times, Stern,
et intègre les collections internationales des grands musées.
Lauréat de plusieurs prix dont The International Photography
Awards dans la catégorie Fine Arts, il est membre honoraire
de la Royal Photographic Society et a reçu un doctorat
honorifique de l'Université des Arts de Londres en 2013. |
|
État
de Acre, Brésil, 2016 //
© Sebastião Salgado
État
de Maranhão, Brésil, 2013 // ©
Sebastião Salgado
Frans
Krajcberg, Boules de Palétuviers, 1991 ©
photo : Claudia Rudge |
Espace Frans Krajcberg - Centre d'art contemporain Art et Nature
Sebastião
Salgado (Brésil) : Exposition temporaire Blessure
Lors
d’un entretien en juillet dernier, Sebastião Salgado
énonçait : ce qui est important aujourd’hui,
c’est de parler de la forêt amazonienne.
Pour
montrer le rôle essentiel de la forêt amazonienne
dans l’équilibre planétaire, Sebastião
Salgado a survolé cet immense territoire, révélant,
entre ciel et terre, un paysage peuplé de vie. Il a également
été témoin des gigantesques feux provoqués
par l’homme, plaies béantes dans la forêt,
qui ne cessent de s’agrandir.
C’est
cette blessure ouverte que Sebastião Salgado a choisi de
montrer pour la première fois à l’Espace Frans
Krajcberg, avec une sélection de neuf photographies.
Ces
photos inédites sont là pour nous alerter et rappeler
qu’une blessure sur laquelle on se penche peut guérir.
L’immensité
de l’Amazonie, sa force, sa vitalité, lui permettront
de survivre si nous prenons conscience des dangers qui menacent
cet étonnant écosystème, indispensable à
notre équilibre.
Sebastião
Salgado
Économiste
de formation, Sebastiao Salgado débute sa carrière
de photographe professionnel en 1973 à Paris et fonde avec
sa femme Lélia Wanick Salgado leur propre studio en 1994,
Amazonas images. Salgado voyage dans plus de 100 pays pour ses
projets photographiques, publiés de nombreuses fois dans
la presse internationale. Il complète ses prises de vues
sur l’Amazonie brésilienne et ses communautés
indiennes afin de montrer les menaces auxquelles la forêt
et ses Indiens font face : orpaillage et construction de barrages
hydrauliques, entre autres, et de plus en plus les effets du changement
climatique. Le couple Salgado crée en 1998 l’Instituto
Terra qui a pour mission la reforestation et l’éducation
environnementale.
Espace
Frans Krajcberg - Centre d'art contemporain Art et Nature
Frans Krajcberg (Pologne) : Exposition permanente
En
1955, installé dans le Paraná au Brésil,
Frans Krajcberg voit pour la première fois la forêt
partir en fumée. Sa propre maison est anéantie.
En 1985-1987 les grands incendies volontaires reprennent, notamment
dans le Mato Grosso. Bouleversé, il fait un long reportage
photographique et dénonce avec force ce crime de l’homme
contre la nature. Derrière l’objectif, il trouve
une nouvelle façon d'agir sur le plan artistique, pour
alerter. Il conserve une force d’émerveillement et
de révolte intacte, des yeux et une âme en alerte
perpétuelle. Définitivement entré en résistance,
il utilise ses œuvres pour réveiller nos consciences,
ne pouvant crier lui-même au risque d’être
pris pour un fou. Grâce à une œuvre aux
medium variés, il n’a de cesse de dénoncer
le pillage des ressources naturelles, tout en illustrant l’étonnante
capacité de résilience de la nature. Ses sculptures
et assemblages sont réalisés à partir de
bois rescapés des incendies de la forêt
amazonienne, de bouquets de lianes entrelacées, de troncs
polychromes ou de minerais de quartz. D’autre part, les
empreintes, assemblées et recouvertes de couleurs
sourdes, obtenues en mélangeant eau et pigments du Minas
Gerais, présentées sans cadre, sans date et sans
nom, symbolisent l’immense puzzle de la nature qui l’inspire
sans cesse.
Je
veux donner à ma révolte le visage le plus dramatique
et le plus violent qui puisse être exprimé. Si je
pouvais mettre des cendres partout, je serais au plus près
de ce que je ressens. Bientôt il ne restera qu’une
nature vaincue par l’homme, détruite par l’homme,
assassinée par l’homme… les feux continuent,
je suis un homme brûlé. Frans Krajcberg
Frans
Krajcberg
Frans
Krajcberg est né en 1921 en Pologne et mort au Brésil
en 2017. Connu pour son engagement pour la préservation
de notre planète qu’il nommait le grand combat
du XXIe siècle, c’est l’un des plus grands
artistes brésiliens. Sculpteur, peintre, photographe, Krajcberg
a mis son art au service de la Nature et appelait à une
nouvelle éthique de la création artistique.
Dénonciatrices du pillage des ressources naturelles par
l’homme, mais soulignant l’étonnante capacité
de résilience de la nature, ses œuvres sont un cri
d’alerte et d’espoir. Son travail semble poursuivre
une interminable quête : faire revivre ce qui est mort. |
|
Espace
Frans Krajcberg - Centre d'art contemporain Art et Nature
Une
sélection d’œuvres, d’archives et de films
emblématiques de sa carrière artistique et militante
sont présentées en exposition permanente à
l’Espace Frans Krajcberg.
21,
avenue du Maine, Paris (XVe)
Mardi, jeudi, vendredi et samedi : 14h-18h - Mercredi : 14h-20h
espacekrajcberg.fr |
|
..
.. .Biennale
Photoclimat
Un
projet porté par l’association Letourdunmonde
|
|
Letourdunmonde est une association qui crée,
produit et diffuse des projets artistiques engagés.
Son objectif premier est de questionner les grands enjeux
de la société à travers la création
artistique, mais aussi de bâtir des liens forts
entre l’art, la sphère associative et les
experts. Ses actions participent à sensibiliser
le grand public aux problématiques environnementales
et sociales, mais également à promouvoir
l’art engagé, grâce à une
valorisation de l’éco-conception dans la
production artistique. À travers son travail,
Letourdunmonde cherche à démocratiser
l’art, en le sortant des musées, en l’exposant
dans les rues, afin que chacun puisse en bénéficier
gratuitement.
|
|
Nos collaborateurs en éco-conception
|
|
|
M.
& Mme Recyclage partagent des connaissances sur
le recyclage de nos déchets, et luttent contre
le greenwashing (éco-blanchiment). Leur ambition
est de briser le mythe autour du recyclage du plastique
qui déculpabilise tous les acteurs, pas uniquement
le consommateur. Leur projet répond à des
enjeux sociaux-techniques, où l’ingénieur
est un maillon crucial de la démocratie technique.
M. & Mme Recyclage souhaitent prendre en charge une
demande sociale de participation citoyenne concernant
les grandes orientations techniques. L’ignorance
sur la gestion du plastique ne doit pas être entretenue.
Elle amène à des débats pauvres et
très polarisés, et des décisions
politiques erronées. |
|
|
L’association
3PA, créée en 2004, est un incubateur
de projets innovants autour de la transition écologique,
situé en zone rurale, à Lahage (31). 3PA
développe plusieurs projets autour de 2 axes, qui
fonctionnent comme un écosystème : l'humain
au cœur de la transition - Éducation-Formation-Insertion
-, et la transition au service des territoires : Culture-Tiers
Lieu-Alimentation. 3PA a créé la première
école pilote ETRE, l'École de la Transition
Écologique, en 2017, pour former les jeunes en
rupture scolaire aux enjeux de la transition écologique. |
|
|
ADN+
est un projet associatif de l'école d'architecture
de Versailles. Ses membres participent à la scénographie
de Photoclimat en apportant leur savoir-faire à
la création des plans de structures en 3D. Le renfort
de cette vingtaine d’étudiants à l’atelier
est une aide considérable pour l’équipe
de scénographie. L'association ADN+ a pour missions
d’effectuer des projets d'architecture et de design
à échelle 1:1, d’offrir un encadrement
et une formation pratique à l'utilisation des outils
de construction, de rechercher des modèles alternatifs
à la conception architecturale et à la pédagogie
de l’architecture, ou encore de promouvoir une culture
créative de coopération, solidarité,
transmission collective et vivre-ensemble. |
|
|
|
|
|
|
|
|
|