Les
mobilités urbaines ont profondément évolué
en peu d’années, offrant une plus grande diversité
de services. Au diptyque voiture personnelle-transports en commun,
se substitue désormais un riche panel de propositions de déplacements
permettant de réaliser
des gains de temps significatifs pour parcourir de courtes distances.
Avec une mobilité très forte - 8,8 millions de déplacements
internes
à Paris en 2018 - et des portées courtes - 72 % des déplacements
font moins de 2 kilomètres, 92 % moins de 5 kilomètres -,
Paris représente
un espace d’expérimentations de premier ordre pour les nouvelles
mobilités. Les premiers résultats de l’Enquête
Globale de Transport
de 2018 viennent d’ailleurs renforcer cette observation en soulignant
l’intensification des déplacements internes à Paris
depuis 2010 :
+ 10 %. Forts de ces constats, les opérateurs privés ont
ainsi déployé dès 2016, avec Cityscoot d’abord,
une offre en mobilités
alternatives et surtout en free-floating, sans station d’attache.
Introduction
Le
vélo en flotte libre a conquis rapidement les grandes
métropoles, rencontrant un besoin non comblé d’offres
en déplacements alliant le libre-service, l’absence
de contingences liées à l’entretien, au
risque de vols et de dégradations, la non-nécessité
de disposer d’un local dédié à l’accueil
de l’engin. Autant d’atouts qui ont démontré
leur importance dans les grandes métropoles en séduisant
un public plutôt composé de jeunes actifs ou d’étudiants,
provenant majoritairement, mais pas toujours, de milieux sociaux
aisés et diplômés du supérieur.
Leur forte connectivité et leur aisance numérique,
associées à des outils de téléphonie
mobile de plus en plus performants, permettent un accès
et un usage faciles et intuitifs à des applications puissantes
et ergonomiques. Ces applications rendent possibles la localisation,
la réservation et le déverrouillage des engins
de déplacements en un clic. Si les objets en question
ne sont pas si nouveaux, à l’exception de quelques
engins précis - gyroroue, hoverboard… -, le procédé
en revanche l’est : s’approprier un engin à
un moment pour un besoin donné sans en être propriétaire
et le repositionner sur l’espace public pour le mettre
à disposition d’un nouvel usager.
La
motorisation électrique a également favorisé
le recours à ces engins, car il permet d’atteindre
des vitesses de déplacements 5 à 6 fois plus rapides
que la marche : 25 km/h maximum pour 4 à 5 km/h en milieu
urbain pour la marche et 12 km/h pour un vélo classique.
On assimile les engins de glisse urbaine à une forme
de marche augmentée, une autre façon
de dire qu’on se déplace en surface, sur voirie,
seul et vite. Cette allure de déplacements, associée
à la flexibilité d’accès, contribue
à rendre ludique l’utilisation de ces moyens de
locomotion.
Dès
lors, l’irruption massive et rapide d’opérateurs
privés de micro-mobilités partagées dans
le paysage parisien introduit de nouvelles façons de
faire en matière de déplacements et d’usages
des espaces publics.
L’Apur, dans le cadre de son programme partenarial,
a souhaité mieux documenter ces usages et utilisateurs.
Ce rapport est composé de deux grands chapitres :
-
La première partie documente les pratiques en s’appuyant
sur les expertises de chercheurs et les résultats d’enquêtes
livrés par des bureaux d’études et des
organismes institutionnels.
-
La deuxième partie présente l’analyse
de l’enquête menée par l’Apur auprès
des usagers de ces engins de déplacements personnels
- e-EDP - à Paris pour mieux documenter leur profil,
les freins et les attentes associés à ces offres.
Cette enquête a été conduite en lien avec
les opérateurs.
Rue
Saint-Honoré, mars 2020, Paris (Ier)
- © Apur
Au-delà de ces caractéristiques, cinq variables
viendront enrichir le référentiel de connaissances
en matière de nouveaux engins de déplacements
personnels : les motifs, portées et durées des
déplacements, la multimodalité, l’accidentologie,
les effets de substitution. Des informations sur les avantages,
les inconvénients, les pistes d’amélioration
de ces micro-mobilités complètent l’ensemble.
Cette
étude fournit aux décideurs publics, aux gestionnaires
de voirie, aux opérateurs, des éléments
factuels et objectivés sur lesquels s’appuyer pour
agir.
Elle
a pu bénéficier du concours d’une partie
des opérateurs actifs dans la capitale. Huit d’entre
eux, sur onze, ont accepté de mettre en ligne un lien
vers le questionnaire comportant une quarantaine de questions.
Deux de plus ont fourni des éléments sur leur
activité depuis leur arrivée à Paris :
|

©
Joséphine Brueder Mairie de Paris


©
Apur
|
L’état
des lieux de ces services de mobilité |

Station Vélib’, août 2007, Place Mohammed V,
Paris (Ve) - © Apur
|
Les
prémices du passage de la propriété au partage,
Vélib’, Autolib’
Le
contexte historique a contribué à l’arrivée
dans la ville de nouvelles formes de déplacements et de
nouveaux acteurs. Le recul de la voiture à Paris qui se
traduit par une diminution des ventes de voitures neuves et d’occasion,
par la baisse des taux de motorisation, par le recul du trafic
routier, et par la réduction de la chaussée réservée
aux véhicules carbonés, ne sont pas des phénomènes
conjoncturels. Ils s’inscrivent dans le temps long. Ce recul
coïncide notamment avec une demande sociale en matière
de préservation de l’environnement, demande sociale
qui s’est amplifiée avec les communications désormais
régulières sur le changement climatique global -
rapports très médiatisés du GIEC - et sur
les pollutions locales : mesures permanentes réalisées
par les 70 capteurs d’Airparif répartis en Île-de-France,
puis plus récemment, mesures des nuisances sonores à
partir des 170 stations de mesure déployées par
BruitParif. Ces messages émaillent dorénavant le
quotidien des populations.
La
somme de connaissances désormais réunies sur la
question du changement climatique, de ses origines et ses impacts,
a convaincu les acteurs publics en Europe, en France, et notamment
à Paris, de conduire des actions en faveur de la réduction
de ces effets.
Depuis
une quinzaine d’années, la Ville de Paris intervient
pour réduire les sources d’émissions polluantes.
De nombreux dispositifs et plans encadrent et concrétisent
ces orientations : Plan Climat, Plan de Santé Environnementale
et plus récemment, mise en place d’une Zone à
circulation Restreinte, intégration à la Zones à
Faibles Émissions métropolitaine. Ils inscrivent
de façon concrète et durable l’interdiction
progressive des véhicules les plus polluants. Ces dispositifs
convergent avec des plans établis à l’échelon
national et régional, notamment le Plan de Déplacements
Urbains d’Île-de-France et le Plan de Protection de
l’Atmosphère.
Si les mesures de restriction pèsent de manière
forte sur le transport carboné, dans une métropole
où le nombre de déplacements quotidiens, qu’ils
soient contraints ou choisis, est intense, des solutions alternatives
sont proposées.
C’est ce que les dispositifs Vélib’, Autolib’
et plus largement l’autopartage, se sont employés
à faire.
Ces
offres ont accompagné la montée en puissance des
préoccupations environnementales, tout en proposant de
la desserte sur-mesure en complément du réseau
public de transports en commun lourds. Elles s’inscrivent
dans un contexte d’accélération de la montée
des déplacements en Île-de-France. Cette intensification
se vérifie avec les Enquêtes Globales de Transport,
conduites depuis 1976 en Île-de-France.
En
2018, on compte 43 millions de déplacements journaliers
en Île-de-France, dont 8,8 millions internes à Paris.
Ces volumes étaient respectivement de 35 millions et 7,1
millions en 2001, soit des augmentations de 23 % et 24 %. Dans
le même temps, les déplacements en transports en
commun ont augmenté de 38 %, une demande qui s’avère
très élevée et qui conduit à une saturation
de certains réseaux, malgré une hausse de l’offre
commerciale : + 19 % de trains x km sur le réseau francilien.
L’augmentation du nombre de déplacements journaliers
s’est donc accélérée, passant de 0,6
% en croissance annuelle moyenne entre 1976 et 2001 à 1,2
% entre 2001 et 2018. Les liaisons Paris-Paris se sont fortement
accrues entre 2001 et 2018 - + 34 % -, après un coup de
frein enregistré entre 1976 et 2001.
Paradoxalement,
les déplacements des résidents parisiens ont augmenté
de 9 % entre 1976 et 2010, alors même que la population
municipale diminuait légèrement - - 2,5 % entre
les recensements de 1975 et de 2010 -, témoignant d’une
hausse des besoins de déplacements au cours d’une
journée.
De
nouveaux modes de transports émergent, destinés
à accélérer la démotorisation des
ménages, en offrant de la souplesse dans les réponses
:
-
L’autopartage, consistant en une mise en commun de flottes
de voitures à destination de tous.
-
Le vélo en libre-service en stations
|
Le système Vélib’
Lancé
en 2007 à Paris et dans 30 communes riveraines, le système
Vélib’ a fait l’objet d’une Délégation
de Service Public entre le groupe Decaux et la Ville de Paris
pour une période de 10 ans, le terme étant fixé
à février 2017. Il a permis de déployer 1
240 stations fixes proposant ensemble un bouquet de 19 000 vélos.
Au moment du renouvellement du marché, on recensait 40
millions de locations annuelles et près de 300 000 abonnés
longue durée.
Déployé
en 2007, le système est venu rejoindre le cortège
des villes qui avaient déjà mis en place des vélos
en libre-service : Rennes - 1998, abandonné en 2009 -,
Grenoble - système de location mis en place en 2004 -,
Lyon,(200), La Rochelle, 2005, Orléans, 2007, Montpellier,
2007, et Aix-en-Provence, 2007, abandonné en 2011. Depuis,
de nombreuses autres villes et agglomérations sont venues
grossir les rangs des collectivités proposant ce type de
service.
Un nouvel opérateur a été désigné
le 12 avril 2017, au terme de la première Délégation
de Service Public : Smovengo. Le changement de gestionnaire a
eu lieu le 1er janvier 2018. Le périmètre opérationnel,
jusqu’alors limité à Paris et à une
bande de 1,5 kilomètre autour de Paris s’est élargi.
Il comprend désormais 56 communes. Le nouveau système
introduit également une part de vélos à assistance
électrique. Il prévoit la mise en service de 20
000 vélos - 16 000 aujourd’hui -, dont 30 % à
assistance électrique.
Le nombre d’abonnés atteint, au début de l’année
2020, 340 000 individus. |

Station Vélib’, août 2019, Pont Renault,
Boulogne-Billancourt (92) - © Apur – Sarah
Cantaloube |
Une sortie programmée des motorisations thermiques qui favorise
ces offres alternatives. |
Vélib’, Autolib’ et autopartage, des succès
qui ont généré
de nouveaux besoins
C’est
sur cette toile de fond du combat en faveur d’une amélioration
de la qualité de l’air que se sont déployées
de nouvelles options.
Dans la Métropole du Grand Paris, Vélib’ et
Autolib’, ainsi que les services en autopartage, ont ouvert
la voie à une nouvelle dimension du déplacement
personnel : l’usage, sans la possession, et le service en
trace directe plutôt qu’en boucle, retour à
la station de départ. Ces deux innovations majeures ont
bouleversé la pratique des citadins.
Vélib’,
puis Autolib’, ont nourri une expérience innovante
de la mobilité en ville. Proposant au plus grand nombre,
en divers points de l’espace public, une offre en mobilité
propre, ils ont ouvert le champ à des pratiques qui ont
transformé le paysage du déplacement et ont permis
l’arrivée de nouveaux opérateurs.
Trois
principes président à l’émergence de
ces dispositifs et au soutien des pouvoirs publics :
-
L’idée d’aboutir à moins en offrant
plus : c’est le pari du report modal. En proposant des
vélos en libre-service et de l’autopartage, on
table sur un abandon des véhicules personnels.
-
L’objectif de répondre aux ambitions du Plan Climat
en accordant une place privilégiée aux motorisations
non thermiques et aux modes doux. Cet enjeu a conduit à
développer l’offre en bornes de recharges électriques
aux véhicules Autolib’, puis aux prestataires d’autopartage.
-
Enfin, le mobilier urbain et les emplacements de stationnement
associés à ces offres permettent d’optimiser
des emplacements de surface jusqu’ici réservés
aux véhicules carbonés. Le dispositif Mobilib’
permet ainsi à la Ville de Paris de contrôler la
gestion de sa voirie en octroyant des places en surface aux
postulants à l’autopartage. Elle entend ainsi garder
la maîtrise du maillage des flottes et encourager la location
en boucle qui favorise les emprunts de longue durée.
Le
cadre juridique évolue également à grande
vitesse pour faciliter la mise en place de ces outils : les lois
n°2010-788 du 12 juillet 2010 - dite Grenelle 2 - et n°2014-58
du 27 janvier 2014 - dite MAPTAM - ont créé le label
autopartage et lui ont associé des facilités.
Ces dispositions étendent également les compétences
des autorités organisatrices de mobilité en matière
d’organisation.
Le
free-floating a fait son apparition en 2016 à
Paris avec les scooters, rapidement suivis par d’autres
opérateurs sur de nouveaux segments de marché.
|
©
Apur
|
Le système Autolib’
En
2011, une Délégation de Service Public est conclue
avec le groupe Bolloré pour déployer un système
de voitures électriques en libre-service et en trace directe,
d’un point A à un point B : Autolib’. Le système
est venu compléter, à grande échelle, une
offre en autopartage relativement modeste, au statut privé,
et fonctionnant en boucle. Il a assoupli ces dispositifs en mettant
à disposition des citadins des véhicules électriques,
de petite taille, dont la réservation n’est pas nécessaire
et qui ne doivent pas être obligatoirement ramenés
à la station de départ.
Couvrant
665 km² fin 2016 - soit un peu moins que la surface de la
Métropole du Grand Paris -, le système proposait
près de 4 000 véhicules électriques répartis
dans 1 100 stations. Malgré un succès populaire
important - 155 000 abonnés en mai 2018 contre 37 700 en
2012 -, le système a été abandonné
à l’été 2018, en raison de coûts
d’exploitation trop lourds. La disparition d’Autolib’
a laissé deux héritages majeurs : 6 000 bornes de
recharge électriques sur l’espace public - dont 3
300 à Paris - et une pratique de l’autopartage qui
a rencontré un vivier d’utilisateurs important. Dans
un premier temps neutralisée, une partie de ces bornes
de recharge électrique a été réactivée
et la réutilisation des autres est en discussion. Un appel
d’offres, organisé par la Ville de Paris, désignera
dans le courant du deuxième semestre 2020 un opérateur
pour déposer 1 900 bornes parisiennes et les remplacer
par des bornes plus puissantes destinées à tous
les véhicules électriques, tous modèles de
voitures et deuxroues électriques. De son côté,
le SIPPEREC réactive des bornes Autolib’ et en installe
de nouvelles dans la Métropole du Grand Paris, sur son
territoire de compétence.
Les usagers ont la possibilité de se tourner vers d’autres
offres, puisque la Ville de Paris continue de promouvoir l’autopartage
en encourageant les installations d’opérateurs privés
: ShareNow, anciennement Car2Go (Daimler et BMW), Moov’in
(Renault), Free2Move (PSA), et Mobilib’, proposé
en mai 2019 à 4 opérateurs : Ada, Communauto, Drivy
et Ubeeqo, tous 4 en boucle, c’est-à-dire avec un
retour à l’emplacement de départ. Au total,
1 213 places de stationnement en voirie ont été
affectées à ce bouquet d’opérateurs,
dont 713 correspondent à d’anciennes places Autolib’.
Free2Move,
novembre 2019, avenue Philippe Auguste, Paris (XIe) - ©
Apur |
Des
dispositifs qui ont ouvert la voie aux flottes libres de véhicules
partagés
Le
recul dont on dispose aujourd’hui permet d’attester
que ces systèmes ont trouvé et fidélisé
leur public. Avec 155 000 abonnés Autolib’ en mai
2018 et 300 000 abonnés Vélib’ au terme de
la première Délégation de Service Public,
on peut affirmer que ces acteurs historiques ont préparé
le terrain à l’arrivée des systèmes
sans station d’attache. Autolib’ et Vélib’
ont noué une relation de fidélité suffisamment
forte avec leurs abonnés pour alimenter un besoin qui a
pu être comblé, avec la fin du service Autolib’
et le changement du marché Vélib’, par l’offre
de flottes partagées en free-floating.
Enhardis
par le succès de ces dispositifs - Autolib’, Vélib’,
VTC, ventes de trottinettes et engins de déplacements personnels
-, les opérateurs privés ont saisi la balle au bond
et se sont glissés dans le paysage des mobilités
urbaines.
Une galaxie d’exploitants s’est ainsi introduite dans
l’espace public parisien dans un intervalle de temps très
court, déployant au plus fort de l’activité
pas moins de 20 000 trottinettes, 35 000 vélos en libre-service
- opérateurs privés et Délégation
de Service Public pour le Vélib’ - et 6 000 scooters.
Les
premiers services de mobilité partagée sont associés
à l’existence d’une station d’attache.
Une décennie plus tard, ils ont été rejoints,
voire distancés, par des dispositifs d’un genre nouveau
: la flotte libre - ou free-floating -, qui dispense
l’usager de raccrocher l’engin à une borne.
Les premiers entrants sur le marché international du vélo
sont deux sociétés chinoises : Ofo en 2014, puis
Mobike en 2015.
Ces
premières ruptures dans les pratiques de déplacements
ont été rapidement suivies par l’arrivée
des trottinettes électriques, avec Bird puis Lime en 2017,
deux opérateurs originaires de Californie. |
Vélib’
et Autolib’
ont popularisé les
mobilités partagées. |


|
L’état des lieux des différentes flottes et
opérateurs
Cityscoot,
leader privé du scooter en free-floating, est présent
à Paris dès juin 2016.
Pour les vélos, Gobee Bike, puis Obike et enfin Ofo, inondent
le marché parisien en moins de trois mois à partir
d’octobre 2017 avec 6 500 vélos environ.
Côté trottinettes, c’est d’abord Lime
qui, le premier, s’installe sur les trottoirs parisiens.
Le service sera suivi de près par d’autres opérateurs,
et on comptera rapidement 12 exploitants de trottinettes à
Paris en moins de 12 mois.
Très
vite, les flottes se déploient dans l’espace public.
Le parc de trottinettes a atteint jusqu’à 20 000
unités. En mai 2019, la Ville de Paris estime à
environ 15 000 le nombre d’entre elles en service dans la
capitale, et on comptabilise, début 2020, 18 000 trottinettes
en free-floating. À ce parc, il convient d’ajouter
environ 8 500 vélos et 4 000 scooters en flotte libre ainsi
que les 16 000 Vélib’ aujourd’hui.
La
période de latence est ainsi extrêmement courte -
moins de 10 ans - entre le partage avec stations - Vélib’,
2007 - et le partage sans station : CityScoot, 2016. C’est
un intervalle très bref au regard des révolutions
en matière de transport.
Le
secteur du free-floating est en phase de consolidation : la valse
des opérateurs se déroule en 3 temps
Les
trottinettes
Au
foisonnement initial qui a vu jusqu’à 12 opérateurs
et 20 000 trottinettes cohabiter sur les trottoirs parisiens,
au moment du pic de déploiement, succède désormais
une phase de consolidation qui se traduit par l’abandon
spontané de plusieurs opérateurs, ou des fusions-acquisitions.
Cette volonté de conquête du marché parisien
montre la mobilisation d’investisseurs pour un segment jugé
prometteur, voire lucratif à terme.
La
concurrence que se livrent les opérateurs pour atteindre
une taille critique et dominer le marché se traduit par
la disparition des entreprises les plus fragiles. Les investissements
nécessaires au bon fonctionnement du système nécessitent
de solides capacités financières. L’espérance
de vie moyenne d’une trottinette partagée est courte,
estimée à 6 mois, les flottes doivent être
entretenues et renouvelées en permanence, leur localisation
régulée, leur batterie alimentée, les épaves
récupérées…
Bolt, B-Mobility, Wind, Hive et Ufo ont suspendu leur service
à Paris. Voi et Tier sont revenus après une interruption
de quelques mois.
On compte début 2020 à Paris 7 opérateurs
de trottinettes en activité et une flotte qui compte environ
18 000 engins.
Le
passage entre les deux phases, très rapide, s’est
traduit par la disparition d’environ la moitié des
exploitants.
Cette période de consolidation intervient dans un contexte
de renforcement de l’arsenal juridique à l’égard
du free-floating. La modification du Code de la route et l’octroi
de nouvelles compétences aux maires pourraient également
se traduire par une nouvelle vague de retrait des opérateurs.
Ces mesures s’accompagnent de l’instauration d’une
redevance pour occupation de l’espace public et de frais
d’enlèvement d’engins lorsque ces derniers
finissent en fourrière : 5 300 trottinettes électriques
envoyées en fourrière à Paris en 2019.
Le temps de la régulation va modifier encore la morphologie
de l’offre, en réduisant le nombre d’opérateurs
de trottinettes en free-floating à 3 et en fixant un plafond
de 15 000 engins.
Les
3 temps des trottinettes se sont déroulés dans un
calendrier très serré :
-
L’apparition des premières flottes et la phase
de déploiement ont eu lieu entre juin 2018 et avril 2019.
-
La phase de consolidation a débuté en juin 2019,
avec le retrait de Wind, puis d’autres opérateurs.
La
régulation, dont le point de départ débute
avec l’appel d’offres lancé par la Ville
de Paris le 20 décembre 2019. Les opérateurs ont
eu jusqu’au 11 mars 2020 pour déposer leur candidature.
La
Ville a désigné les lauréats au mois de
juin. Trois opérateurs, qui pourront déployer
jusqu’à 5 000 trottinettes chacun, pourront exploiter
leur flotte pendant une durée de 2 ans.
Les
opérateurs de trottinettes interviennent sur un territoire
opérationnel limité à Paris, sauf pour Lime,
qui opère également dans le quartier d’affaires
de la Défense.
En moins d’une année, le nombre d’opérateurs
a été divisé par 1,7 et le parc de trottinettes
par 1,1.
Les
vélos
Apparus
plus tôt que les trottinettes, les vélos en free-floating
ont subi également une forte contraction de l’offre.
Mobike s’est installé en janvier 2018 à Paris,
suivi, dans les semaines ultérieures, par 6 autres opérateurs.
Au total, 7 opérateurs proposaient un ensemble 16 000 vélos.
Aujourd’hui,
seuls demeurent sur le marché le leader américain
Jump et l’acteur chinois Mobike, avec une flotte totale
d’environ 8 000 vélos, hors Vélib’.
En moins d’une année, le nombre d’opérateurs
a été divisé par 3,5 et le parc de vélos
par 1,7.
Les
scooters
Lancés
en juin 2016, les scooters partagés CityScoot ont été
rejoints par 2 autres opérateurs : Coup et Troopy.
Dans l’ensemble, les flottes sont plus modestes que celles
des vélos et trottinettes et l’opérateur historique
reste en position de leader de marché. Au pic du déploiement,
on comptait 6 000 scooters en free-floating à Paris. Le
principal concurrent de CityScoot, Coup, placé aussi sur
le segment de la mobilité électrique, a cessé
son activité à la fin de l’année 2019,
après 15 mois de présence.
Ne
demeurent aujourd’hui que deux opérateurs à
Paris : CityScoot et Troopy, nouveau venu sur le marché
- lancement en octobre 2018 -, qui se positionne sur une ligne
singulière avec son 3 roues motorisé à moteur
thermique.
En moins d’une année, le nombre d’opérateurs
et le parc ont été divisés d’un tiers.
Le
bilan des déplacements à Paris
Chaque
année depuis 1990, l’Observatoire des déplacements
de la Ville de Paris dresse un portrait chiffré des
usages de la voirie au travers d’une batterie d’indicateurs.
Initialement
centré sur le recueil de données sur les transports
en commun, la circulation et le stationnement, le bilan s’est
peu à peu étoffé avec l’introduction
de nouvelles thématiques : les deux-roues motorisés,
les vélos, le transport de marchandises. L’impact
de ces modes de transports sur la voirie légitime un recueil
régulier de données permettant de disposer d’un
baromètre propre à alimenter la réflexion
publique.
Des
comptages vélos sont opérés depuis le milieu
des années 90 à Paris sur un certain nombre de sites.
Le nombre de points de dénombrement a été
revu à la hausse en 2016 en lien avec le lancement du plan
vélo 2015-2020, qui prévoyait le doublement des
aménagements cyclables à Paris.
Les
comptages réalisés deux mardis par mois sur 6 sites
entre 8h30 et 9h30 puis 17h30 et 18h30 permettent d’obtenir
un indice d’évolution du nombre de cyclistes. Ils
permettent aussi d’analyser la composition du trafic des
vélos, en séparant les vélos en libre-service
des autres vélos, qu’ils soient personnels, en free-floating
ou en location longue durée. De janvier 2019 à février
2020, Vélib’ représente en moyenne 1 vélo
sur 5 sur les sites enquêtés. Après un pic
mesuré en août, octobre et novembre - entre 23 et
26 % de la composition du trafic vélo -, son niveau a chuté
à 15 % en décembre, 14 % en janvier avant de remonter
à 17 % en février. La grève longue durée
qui s’est installée dans la capitale a poussé
des usagers à s’équiper en achetant un vélo,
en louant pour une durée longue ou en recourant aux vélos
en free-floating. Conjoncturel, l’impact des grèves
dans les transports en commun marque un tournant dans la pratique
en installant de façon structurelle le vélo dans
les déplacements du quotidien.
Le
rapprochement entre évolution du linéaire cyclable
et évolution du nombre de vélos entre 1997 et 2018
procure une vision de la trajectoire des deux courbes.
2
évènements introduisent des changements majeurs
dans les courbes : le lancement de Vélib’ en 2007,
qui se traduit par une montée rapide du nombre de vélos,
et la forte augmentation du linéaire cyclable en 2010 résultant
de l’introduction des doubles sens cyclables dans les zones
30. L’offre en infrastructures constitue bien l’une
des composantes de la pratique du vélo.
Autre
modalité de recueil : le comptage, une journée par
an, entre 8h et 20h de l’ensemble des vélos sur un
échantillon de 39 sites : 6 sites et 33 ponts.
Entre octobre 2002 et octobre 2018, ces décomptes permettent
d’évaluer la trajectoire de l’usage du vélo,
selon les heures et par type.
La courbe obtenue révèle une trajectoire montante
à périmètre constant.
Sur les 39 sites enquêtés, le nombre de vélos
décomptés a été multiplié par
2,8, passant de 25 800 engins en 2002 à 70 100 en 2018.
Cette
progression n’est pas linéaire et connaît des
accidents, avec des chutes de fréquentation lors
des journées d’enquête de 2009, 2010 ou encore
2015. Ces écarts par rapport à la courbe ne sont
cependant pas de nature à modifier la trajectoire d’ensemble,
et ne gomment pas par exemple l’accélération
rapide intervenue entre 2009 et 2014, par rapport à une
période 2002-2008 plus tempérée en termes
de progression.
Cet
accroissement sur 39 sites est sans nul doute extrapolable à
l’ensemble de la capitale, dans des proportions qui restent
cependant à définir.
Depuis
le mois d’avril 2019, les opérations de comptage
réalisées 2 mardis par mois sur 6 sites parisiens
intègrent un décompte des trottinettes. Si le mouvement
sur 11 mois d’inventaire présente un profil accidenté,
il n’en ressort pas moins que la courbe de tendance est
ascendante et laisse entrevoir une projection orientée
à la hausse dans les conditions actuelles.
Le pic de janvier 2020 est largement attribuable au mouvement
social engagé au début du mois de décembre,
qui a affecté l’ensemble du réseau de transports
en commun en Île-de-France.
Les
éléments complémentaires enregistrés
lors de ces comptages montrent un abandon progressif de la circulation
sur les trottoirs au profit des pistes cyclables, une information
qui démontre l’intégration rapide par les
usagers de l’interdiction de circulation sur les trottoirs.
Combien
de déplacements en trottinettes à Paris ?
L’inventaire
du nombre d’usagers et du nombre de déplacements
à bord des engins proposés en free-floating reste
encore difficile à établir. En attendant la communication
des données - reporting - due par les futurs lauréats
de l’appel à projet publié par la Ville de
Paris, des éléments sont déjà consultables.
Lors de la dernière Enquête Globale de Transports
- résultats 2018 -, les répondants font état
de 130 000 déplacements en trottinette par jour.
Néanmoins, ce volume ne correspond pas à la totalité
des déplacements empruntant une trottinette car l’EGT
classe les déplacements trottinette + transports collectifs
dans la catégorie transports collectifs. Enfin,
le premier opérateur de trottinettes en free-floating,
Lime, s’est implanté en juin 2018 à Paris,
et la montée en puissance du système s’est
opérée à partir de cette date et de l’arrivée
d’autres exploitants : août 2018 pour Bird, puis septembre
2018 pour Bolt...
Du côté de 6-T, on évoque un nombre cumulé
d’usagers uniques de trottinettes Lime qui atteindrait 950
000 entre juin 2018 - date de mise à disposition des engins
à Paris - et avril 2019. Seuls les exploitants sont en
capacité de fournir des données précises,
issues de l’utilisation réelle de leur matériel.
Tous les opérateurs de trottinettes et de scooters en libre
accès ont accepté de nous procurer ces informations,
que nous traitons ici sous une forme agrégée en
raison de leur caractère confidentiel.
S’agissant des trottinettes, le nombre d’utilisateurs
recensés depuis l’arrivée des différents
exploitants - du plus ancien en juin 2018 au plus récent
en avril 2019 - atteint 4,5 millions de personnes.
Le nombre de trajets réalisés est de 26,4 millions
et le nombre de kilomètres parcourus est de 57,1 millions,
soit une portée moyenne de 2,2 kilomètres par
engin.
Ramenés à une moyenne sur 12 mois, le nombre de
trajets passe à 18,5 millions
et le nombre de kilomètres parcourus à 41,3
millions. Ce chiffre revient à 50 800 trajets
par jour, qu’il convient de comparer aux 8,8 millions
de déplacements quotidiens réalisés intra-muros
en 2018, soit 0,6 %. Une part qui résonne modestement,
mais une visibilité bien marquée en revanche car
ces déplacements sont réalisés en surface.
Les intensités d’usage des flottes sont très
variables selon les opérateurs. Les trottinettes Lime ont,
par exemple, parcouru près de 20 millions de trajets
et 34 millions de kilomètres depuis leur mise en service
à Paris. Selon les opérateurs, le ratio de déplacements
annuels par engin - nombre de trajets et de kilomètres
sur 12 mois et par engin - varie de 1 à 5, allant de 293
trajets par an et par engin en moyenne pour le plus faible à
1 551 pour le plus élevé.
Chaque engin réalise en moyenne près de 3 déplacements
par jour, avec des variations assez fortes entre les opérateurs.
À titre de comparaison, un Vélib’ est emprunté
en moyenne 4,3 fois par jour. L’intensité d’usage
serait donc globalement inférieure à celle d’un
vélo en libre-service sur station, mais c’est une
donnée à considérer avec prudence, car elle
résulte de prises moyennes sur une année et ne tient
pas compte d’une probable montée en puissance au
cours des derniers mois de l’année 2019. Par ailleurs,
cette moyenne de 3 déplacements par engin et par jour ne
rend pas compte des écarts existants entre opérateurs,
assez élevés. S’il est confirmé, ce
volume est assez faible pour atteindre des recettes substantielles,
une fois retranchés la durée de vie de l’engin,
les redevances versées à la collectivité
locale, les coûts de fonctionnement et d’investissement.
L’évolution de l’un ou l’autre de ces
paramètres impacte le résultat net. D’où
l’intérêt pour les opérateurs de rechercher
des gains en maximisant la durée de vie de leurs engins
et en réduisant les coûts de fonctionnement, tout
en optimisant le nombre de prises par engin.
La distance moyenne parcourue, 2,2 kilomètres,
correspond à un niveau inférieur à celui
enregistré lors de l’Enquête Globale de Transports
de 2010, qui indique 2,7 kilomètres de distance moyenne
pour les déplacements internes au territoire.
On
voit que la trottinette se situe à l’intervalle,
en situation intermédiaire entre le vélo et les
deux-roues motorisés. Ces opérateurs ont établi
par ailleurs 17 entrepôts de recharge et ateliers de maintenance
dans la métropole, dont 5 à Paris, 1 en grande couronne
et 11 en petite couronne.
Trottinettes
Bird, octobre 2019, pont Charles-de-Gaulle, Paris (XIIe et XIIIe)
- © Bird
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Scooter
Cityscoot, Paris, 2016 - ©
Cityscoot |

Trottinette
VOI sur une zone de stationnement, Paris, 2020 -
©
2020 — VOI |

Vélos
personnels et Jump, rue de Tolbiac,
Paris (XIIIe), novembre 2019 - © ApurSCOOTERS |
Source
: Apur |
Une
phase de consolidation
qui se traduit par le retrait
de plusieurs exploitants
et par la captation du marché par une poignée d’opérateurs. |
Source
: Apur |
Source
: Apur |
Rue
Saint-Honoré, Paris (Ier) - ©
Apur
Sources
: Apur, données opérateurs et presse
Source
: l'Observatoire des mobilités émergentes # Vague
3 - Ville de Paris, septembre 2019

Source
: Apur, à partir des données fournies par les opérateurs
Trottinettes
en free-floating et vélos personnels, avenue de France,
Paris (XIIIe),
décembre 2019 - ©
Apur - Bruno Bouvier
Trottinettes
Lime, janvier 2020, Rue François Truffaut, Paris (XIIIe)

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Intégration dans l’espace public et bilan carbone
: La régulation des flottes et des pratiques |
En
France, interpellé maintes fois, le législateur
a pris plusieurs décisions de nature à modifier
les textes en vigueur pour s’adapter à ces nouvelles
formes de mobilité. Le décret du 23 octobre 2019
est venu combler l’absence de prescriptions en matière
de circulation des engins de déplacements personnels
motorisés, en ajoutant cette nouvelle catégorie
de véhicules au Code de la route. Ses articles R412-43-1
à R412-43-3 stipulent entre autres que les conducteurs
d’EDPM doivent circuler sur les bandes et pistes cyclables
en agglomération. En leur absence, ils doivent prioritairement
emprunter les routes. Le conducteur doit être âgé
d’au moins douze ans. La présence d’une deuxième
personne sur la trottinette est interdite. Le fait de contrevenir
à ces dispositions expose le fautif à être
redevable d’amendes.
La
Loi d’Orientation sur les Mobilités est parue
au Journal officiel le 26 décembre 2019. Elle fixe un
objectif de neutralité carbone des transports terrestres
d’ici 2050, avec une réduction de 37,5 % des émissions
de gaz à effet de serre d’ici 2030 et l’interdiction
de vente des voitures à énergie fossile d’ici
2040. Si la LOM fixe des orientations majeures, il revient aux
collectivités locales de traduire ces éléments
sur le terrain. Le texte propose un cadre de régulation
pour les offres de mobilité en libre-service : trottinettes,
vélos ou scooters sans station d’attache. Les autorités
organisatrices de la mobilité pourront instaurer des
cahiers des charges à respecter par les nouveaux opérateurs.
Les ordonnances et décrets d’application sont en
cours de rédaction.
©
KENZO TRIBOUILLARD / AFP/Archives
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Régulation des trottinettes en libre-service
: à Paris, fini la roue libre
Ils
furent jusqu’à douze à battre le pavé
parisien, ils n’y seront plus que trois. Le 23 juillet,
la ville de Paris a dévoilé le nom des trois opérateurs
de trottinettes en libre-service qui seront dès septembre
les seuls autorisés à y déployer leur flotte
: la société californienne Lime, la première
à s’être installée à Paris
en 2018, la start-up franco-néerlandaise Dott, et la
société allemande Tier Mobility, déjà
implantée dans une soixantaine de villes européennes.
Pour réguler leur activité, le choix a été
fait de recourir à une convention d’occupation
du domaine public. Longtemps entouré d'un flou juridique,
l'usage de ces engins a été encadré par
la Loi d'Orientation des Mobilités, dont l'article 41
subordonne ce service à la délivrance par la collectivité
compétente d'une autorisation préalable et d'un
titre d'occupation. Qui dit occupation dit redevance : les opérateurs
s'acquitteront d'une redevance à la ville de 45 euros
par an et par engin, soit
675 000 euros au total et 225 000 euros par an et par opérateur.
Notre volonté était claire, nous réduisons
le nombre d’engins à 15 000 - 5 000 par opérateur
- et les utilisateurs devront les restituer sur des aires de
stationnement dédiées sur la chaussée.
C’est donc la fin d’un modèle, celui du free-floating,
synonyme
de loi de la jungle et d’anarchie, a commenté
David Belliard, adjoint à la maire de Paris en charge
des transports. Pour les accueillir, 2 500 emplacements de stationnement
sont prévus, il en reste 300 à aménager.
L’appel d’offres parisien comportait par ailleurs
des critères environnementaux et sociaux. (Localtis)
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Étude
Les mobilités émergentes,
trottinettes, scooters et vélos en partage
Profils, pratiques, attentes à
partir d'une enquête réalisée auprès
d'utilisateurs
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Cette étude est composée de
deux grands chapitres. La première partie documente
les pratiques en s’appuyant sur les travaux d’experts
et les résultats d’enquêtes conduites
par des bureaux d’études. La deuxième
partie présente l’analyse de l’enquête
menée par l’Apur auprès de plus de 11
000 usagers pour mieux documenter leur profil, les freins
et les attentes associés à ces offres. Elle
livre ainsi une cartographie spatiale, sociale et fonctionnelle
de la micro-mobilité. Cette enquête a été
menée en lien avec 10 opérateurs, la Ville
de Paris et Île-de-France Mobilités.
Directrice
de la publication : Dominique ALBA
Étude réalisée par : Sophie RENOUVEL
Sous la direction de : Patricia PELLOUX
Avec le concours de : Marie MOLINIER
Cartographie et traitement statistique : Anne SERVAIS
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