Si
les caractéristiques techniques du bâtiment peuvent constituer
un facteur fortement limitant, il est aussi possible de trouver des solutions
permettant de s’affranchir de certaines caractéristiques
afin de placer les demandes et attentes des futurs usagers au centre du
projet.
À l’inverse, les objectifs finaux d’un projet peuvent
être construits en s’ajustant progressivement aux contraintes
réelles sur le terrain.
Cette partie vise à apporter des éléments concrets
pour guider le porteur de projet, l’aider à affiner et cerner
son projet afin d’en faire un projet ambitieux et réaliste.
Les éléments présentés ici permettront d’identifier
l’ensemble des contraintes techniques qu’il faudra intégrer
ou contourner, mais aussi toutes les opportunités pour concevoir
un projet avec les meilleures chances de succès.
Le
bâtiment : le support du projet de végétalisation
Au
départ de chaque projet de végétalisation,
la réponse aux questions suivantes permet d’orienter
les choix techniques vers l’aménagement le
plus adapté :
|
Que
puis-je faire ?
- Quelles
sont les caractéristiques techniques
du bâtiment lui-même ?
- Quels
sont les moyens financiers,
les subventions dont je dispose ?
- Quelles
sont les conséquences pour le développement,
l’entretien de la végétation ?
|
Qu’ai-je
envie de faire ?
- Dans
quel contexte s’inscrit mon projet ?
- Quelles
sont les attentes, les usages souhaités ?
- Qui
est partie prenante ?
- Quel
est le résultat esthétique ou de production
de fruits et légumes attendu ?
|
Que
dois-je faire ?
- Quelles
sont les normes et contraintes réglementaires à
respecter ?
- Comment
faire un projet assurable ?
- Quelles
sont les règles en termes d’accès et de
sécurité du travail à prendre en compte
?
|
Pentes,
surface disponible et conditions climatiques
Pentes
Il
est possible d’installer une végétalisation
sur une toiture en pente, à condition de prendre les
précautions qui s’imposent pour éviter le
glissement du substrat et des végétaux, notamment
en cas de vent et de pluies.
Plus
la pente est forte, plus la mise en œuvre est complexe
et généralement coûteuse. Des systèmes
de retenue peuvent être utilisés pour limiter le
glissement et les écoulements d’eau comme des sangles,
des lattes, des planches ou des grilles et treillages : bois
traité, métal résistant à la corrosion,
treillage rigide.
Toiture
végétalisée de l’école maternelle
Alésia (XIVe)
– photo Pascal Dhennequin
La
composition du substrat - granulométrie, élément
liants - et sa stabilité sont à étudier
pour limiter les risques de glissement et d’érosion.
Un bon enracinement est important pour garantir le maintien
du complexe de végétalisation : fixation et stabilisation
du substrat. Le choix des végétaux devra particulièrement
tenir compte des capacités de rétention d’eau
- écoulement vers le bas - et de l’exposition du
toit, ensoleillée ou ombragée.
La réglementation (Norme NF DTU 43.1) distingue les toitures
terrasses à pente nulle - inférieure à
1 % -, plates - de 1 à 5 % - et les toitures inclinées
de pente supérieure à 5 %. Ces pentes peuvent
être classifiées en quatre catégories, avec
des caractéristiques techniques particulières
pour leur végétalisation.
Surface
disponible pour la végétation et les cultures
L’encombrement
de la toiture doit être pris en compte pour évaluer
l’intérêt de la végétalisation
ou de la culture. Si la toiture a de nombreuses émergences
techniques, cela réduira considérablement la surface
végétalisable ou cultivable et rendra plus difficile
la circulation en toiture. Notamment, lorsque les bandes stériles
sont obligatoires autour de ces émergences.
Peu
d’espace disponible pour la végétalisation
: une toiture encombrée, crèche Nollet (XVIIe)
– photo DEVE
Ensoleillement,
vents, réfléchissements
Les
toitures végétalisées ou cultivées
sont souvent des sites où les vents, les écarts
de température, la réverbération de la
chaleur, la réflexion des matériaux, les ombres
et les circulations d’air créent des conditions
très particulières.
Les
toitures, de par leur hauteur et les effets de couloirs, sont
souvent exposées à des vents forts qui peuvent
exercer une pression directe ou des turbulences, plutôt
plus faibles au centre et plus fortes dans les coins et les
bords. Ces vents ont un effet desséchant sur le substrat
et les végétaux et peuvent également arracher
en partie le système de végétalisation.
Il peut s’avérer nécessaire d’alourdir
le système dans les coins et à la périphérie.
Un bon enracinement de la végétation limite fortement
les effets d’arrachage du vent. L’utilisation de
plantes tapissantes, le recours au paillage peuvent aussi constituer
une protection contre l’érosion par le vent et
le dessèchement.
La situation de la toiture doit être bien observée,
afin d’évaluer la luminosité, les ombres
portées des bâtiments alentour, qui peuvent créer
différentes zones plus ou moins ombragées et humides.
Les matériaux réfléchissants peuvent aussi
avoir un effet important d’assèchement sur la végétation,
et augmenter les écarts de température entre le
jour et la nuit.
Il
est important de prendre en compte les ombres portées
pour définir son projet.
Conservatoire Paul-Dukas (XIIe) – photo
Daniel Lifermann
Un
point clé : la charge supportée par la structure
du bâtiment
L’un
des facteurs prépondérant pour la définition
du projet de végétalisation est la charge que
peut supporter la toiture. Elle dépend de la conception
d’origine ainsi que de l’état et de l’âge
des matériaux de construction : épaisseur de la
couche de béton, espacement des chevrons, diamètre
et disposition des aciers...
Pour
déterminer la charge induite par le projet, les charges
et surcharges prises en compte sont :
-
Les
charges permanentes
• poids du complexe isolation thermique / étanchéité
/ pare-vapeur
• poids du substrat, des végétaux et des
couches filtrantes et drainantes
• poids forfaitaire de sécurité fixé
par les documents techniques unifiés (DTU) à
15 kg/m².
-
Les
surcharges d’exploitation, d’entretien et climatiques
• charge définie pour l’entretien fixée
par les DTU à 100 kg/m²
• charge d’exploitation, variable selon les usages
et l’accessibilité des toitures - qu’elles
soient végétalisées ou non -, de 100
à 600 kg/m²
• charges climatiques en cas de neige, pluie.
Calcul
des charges induites par le projet =
charges permanentes + la plus élevée des charges
climatiques, d’entretien ou d’exploitation
Sur
un bâtiment existant, si la surcharge admissible pour l’installation
du complexe de végétalisation ou d’agriculture
urbaine sur le toit est un peu faible, il est possible d’augmenter
la portance en ajoutant des structures - poutres, colonnes, entretoises
- à des endroits stratégiques. Les charges peuvent
aussi être réparties en mettant les éléments
les plus lourds au niveau des poutres ou près des murs
porteurs. Ces informations peuvent être demandées
dans l’étude structure. Il est possible de construire
un cadre qui reposera sur les contours de l’immeuble sans
s’appuyer sur le toit directement et supportera le poids
de la toiture végétalisée ou cultivée.
En cas de présence de gravillons, ils peuvent être
éliminés et remplacés par le complexe végétalisé
ou de culture. En effet, sur une épaisseur de 1 cm, le
gravier pèse de 16 à 20 kg au m², ce qui représente
près de 100 kg au m² pour 5 cm d’épaisseur
de graviers pouvant être convertis en substrat.
Une
fois le diagnostic structure établi, il sera possible de
connaître le type de végétalisation envisageable.
Cependant, chaque projet ayant ses particularités - type
de substrat, variation d’épaisseur, contenants...
-, un calcul précis doit être établi.
Les
gravillons présents sur la terrasse peuvent être
retirés pour mettre en place
le projet de végétalisation. Crèche Gambetta,
XXe.
Le
complexe étanchéité-isolation et végétalisation
:
à vérifier ou rénover
Vérification
de l’état de l’étanchéité
Les
caractéristiques du complexe étanchéité
et isolation, qu’il soit existant ou rénové
lors du projet de végétalisation, doivent être
prises en compte pour orienter les choix techniques. En effet,
l’imperméabilité et l’isolation du toit
doivent toujours être garanties après l’installation
de la végétalisation ou des bacs de culture. De
plus, il serait dommage que le projet récemment mis en
place soit remis en cause quelques temps après son installation
par une rénovation de l’étanchéité
déjà programmée.
L’étanchéité
nue, avec relevés d’étanchéité
sur les bords. Rue Corvisart, XIIIe – photo
DPE
Avant
toute nouvelle installation, il faut en premier lieu s’assurer
de l’état
du complexe étanchéité-isolation et prévoir
une réfection si nécessaire.
Les
membranes d’étanchéité peuvent être
dégradées par les écarts de température
et les rayons ultraviolets, ceci entrainant des fissures et à
terme, des fuites. Des éléments perforants - clous,
vis - peuvent avoir été enfoncés dans l’étanchéité
par le piétinement lors des interventions d’entretien.
Une vérification s’impose donc, grâce à
différents tests spécifiques : mise en eau de la
toiture pendant 24 heures minimum pour vérification des
écoulements, détection par infrarouge de la présence
d’humidité dans les matériaux. Les soudures,
raccordements doivent être soigneusement examinés.
La durée de vie moyenne d’une étanchéité
est de 20 ans et jusqu’à 30 ans selon les matériaux
et l’entretien réalisé.
Protection
anti-racines
Il
est indispensable de choisir une membrane d’étanchéité
- en cas de réfection - ou de vérifier sa qualité
et ses caractéristiques - en cas de maintien de l’étanchéité
en place - pour garantir la résistance de la membrane d’étanchéité
à la pénétration des racines.
Les membranes d’étanchéité peuvent
être composées de différents matériaux
: matériaux en feuilles ou membranes collées, soudées
ou fixées - bitumineuse ou en polymères synthétiques
- et matériaux liquides appliqués à chaud
ou à froid : résine ou asphalte. Les systèmes
d’étanchéité liquide et membranes avec
des revêtements à base de bitume, d’asphalte
ou de toute autre matière organique, peuvent être
sensibles à la pénétration des racines et
être endommagés par les micro-organismes présents
dans le complexe de végétalisation.
Pour remédier à ce problème et garantir la
compatibilité de la membrane d’étanchéité
avec la végétation sur une toiture, certaines membranes
contiennent un traitement chimique : produits chimiques biocides
intégrés, cas des membranes bitumineuses. Les membranes
en polymères synthétiques présentent quant
à elles une résistance mécanique aux racines.
Les membranes avec protection anti-racines mécanique sont
à préférer aux membranes avec une protection
chimique pour éviter tout risque de pollution des eaux
de pluies par les produits chimiques.
Dans le cas où la membrane d’étanchéité
en place n’est pas résistante aux racines et qu’il
n’est pas prévu de réfection - étanchéité
en bon état -, il est alors indispensable d’assurer
une séparation complète entre la membrane d’étanchéité
et le complexe de végétalisation grâce à
une nouvelle barrière antiracinaire : pose d’une
nouvelle feuille d’étanchéité résistante
aux racines ou ajout d’une nouvelle barrière indépendante
de l’étanchéité.
Couche
anti-racines.
Toiture végétalisée en cours d’aménagement
sur le collège Évariste-Galois (XIIIe)
Dans
tous les cas - réfection de l’étanchéité
ou ajout d’une barrière anti-racines -, il convient
de choisir un matériau approuvé pour sa résistance
à la pénétration des racines.
Des
normes existent pour les produits : norme NF EN 13948 ou test
de pénétration aux racines de la FLL : Forschungsgesellschaft
landschaftentwiklung Landschaftsbau — Groupement de recherche
sur le développement et la réalisation en paysage.
Les thermoplastiques - PVC, polyéthylène, polystyrènes
- sont généralement des barrières anti-racines
efficaces. Des barrières textiles sont également
vendues en couches anti-racines. Elles contiennent des produits
chimiques qui stoppent la croissance des végétaux,
par exemple de l’hydroxyde de cuivre. Cependant, la protection
est moins forte, cible plutôt une végétation
rase et risque de ne pas être efficace pour des plantes
dont les racines ont un développement plus important :
racines pivotantes, graminées, buissons...
En cas de maintien de l’étanchéité
en place et d’ajout d’une nouvelle barrière
anti-racines, il faut toujours s’assurer de la compatibilité
des matériaux, afin de ne pas endommager l’étanchéité
: certains matériaux sont dégradés par les
acides humiques produits par la décomposition des plantes.
La couche anti-racines peut être posée directement
sur l’étanchéité ou sur un voile ou
un feutre de séparation pour permettre la compatibilité
entre les matériaux. Le DTU 43.5 sur la réfection
des ouvrages d’étanchéité apporte des
informations sur la compatibilité des matériaux.
Enfin, pour garantir une protection efficace, il est indispensable
de prévoir une installation de cette barrière anti-racines
selon les règles de l’art : importance des raccordements,
soudures permettant d’assurer une bonne jointure des différentes
feuilles entre elles, respect des relevés d’étanchéité...
Isolants
Les
isolants utilisés en toiture - laine de roche, polystyrènes
et autres mousses plastique alvéolaires, matériaux
cellulosiques - sont classés en quatre classes de compressibilité,
de A à D. Pour garantir le maintien de son pouvoir isolant
- pas de tassement lié au poids de la végétalisation,
qui risque de créer des étirements et des déchirures
et perforations de l’étanchéité, notamment
au niveau des fixations -, l’isolant doit au minimum être
de classe de compressibilité C.
Accès
et aménagement
Les
accès aux toitures doivent être sécurisés
pour les personnes chargées de leur entretien et pour l’acheminement
des outils nécessaires à cet entretien.
Ils peuvent être multiples : accès prévu initialement
par escalier ou ascenseur, accès par échelle dite
à crinoline - avec protection antichute -, intérieure
ou extérieure, accès par échelle inclinée
et skydôme ou puits de lumière. Parfois, certaines
terrasses ne disposent pas d’accès à proprement
parler : accès via une fenêtre, accès uniquement
en apposant une échelle sur le mur par l’extérieur.
Au-delà de l’ouverture sur la toiture elle-même,
le cheminement jusqu’à cette ouverture est important.
La possibilité de végétaliser et le type
de végétalisation retenu devront donc se faire en
adéquation avec les accès existants ou les possibilités
d’amélioration de ces accès, pour garantir
des accès sécurisés pour l’entretien
de la toiture et le maintien de la végétation prévue
dans le projet.
Des moyens d’accès permanents, si possible par l’extérieur
du bâtiment sont à favoriser, avec escaliers pour
les accès fréquents et échelles à
crinoline pour les accès peu fréquents. Indépendamment
de la fréquence d’accès, les escaliers s’imposent
dès que l’on doit monter de l’outillage, des
matériels et matériaux plus encombrants.
Pour les travaux comme pour l’entretien, des moyens de manutention
et de levage entre le sol et la toiture peuvent être aménagés
pour faciliter les interventions - potence, échelles à
monte-charges... -, mais ils ne sont pas forcément nécessaires.
Si un accès au public est souhaité - pour un usage
autre que l’entretien -, il convient de se référer
à la réglementation - règlement sécurité
incendie - qui définit, selon le nombre d’accès
permettant le cheminement d’évacuation des occupants
- porte, sortie, issue, escalier... -, le nombre de personnes
pouvant être accueillies simultanément.
Circulation
sur la toiture
Toutes
les circulations doivent être sécurisées,
sans obstacle à enjamber, et garantir la sécurité
du travailleur - selon le Code du travail - ou du public présent,
selon la Réglementation ERP.
Des chemins de circulation de 80 cm de large doivent être
aménagés pour permettre l’accès aux
équipements techniques, la manutention et l’entretien.
Pour la sécurité des personnes en toitures, les
ouvrants ne doivent pas constituer de danger, qu’ils soient
ouverts ou fermés : risque de chute directe ou par rupture
du matériau constituant l’ouvrant.
La sortie en toiture doit se faire à plus de 1,5 m du bord
de la toiture. Il peut être nécessaire de prévoir
une protection contre les risques de brûlures en présence
de système de chauffage.
Les Règles professionnelles préconisent une zone
stérile sans végétation - avec des
gravillons ou platelage par exemple -, de minimum 40 cm de large
autour de chaque émergence dès que la végétation
contient des vivaces et des graminées, et pour une surface
de toiture supérieure à 100 m².
Protection
contre les chutes
L’évaluation
des risques - fréquence et durée des interventions,
nature des usages sur la toiture, caractéristiques du bâtiment...
- détermine la protection à mettre en place.
La
priorité doit être donnée systématiquement,
dans le respect du Code du travail, à la mise en place
d’un système collectif de protection contre les chutes
- toutes les personnes présentes sur la toiture sont protégées
par le même dispositif -, installé de manière
permanente, quelle que soit la hauteur du bâtiment. Il s’agit
des acrotères, rambardes ou écrans qui servent de
garde-corps, élevés à 1 mètre au dessus
du niveau de circulation de la terrasse. Cette hauteur peut varier
en fonction de l’épaisseur du garde-corps. Les garde-corps
peuvent être ajourés ou pleins, simples ou composés.
En fonction des personnes et type de public accueilli sur la toiture,
les normes françaises précisent les critères
de hauteur, d’espacement et d’implantation des garde-corps.
Pour
les bâtiments existants, où la mise en œuvre
d’une telle protection n’est techniquement pas possible,
le recours à l’utilisation d’un système
de protection individuelle antichute peut être envisagé,
pour des interventions ponctuelles et de courte durée.
Ils doivent être étudiés en fonction de la
géométrie du site. La protection repose sur le principe
d’atténuation de la chute en hauteur - arrêt
de chute si elle a lieu - ou de travail en retenue : limitation
des mouvements pour éviter la situation de chute. Il s’agit
par exemple d’installer une ligne de vie - ancrage sur flexible
horizontal, harnais - ou un point d’ancrage positionné
au centre d’une toiture avec un système de liaison
dont la longueur est calculée pour que l’on ne puisse
pas atteindre le rebord de la toiture.
L’utilisation
d’un tel équipement requiert toutefois une analyse
précise de la situation car il faut tenir compte de la
résistance et de l’emplacement des points d’ancrages
et du tirant d’air : hauteur de sécurité minimum
nécessaire entre l’ancrage et le premier obstacle
en cas de chute. Il n’est pas compatible avec l’accueil
du public autre que le personnel d’entretien.
Les
chutes de hauteur à travers les ouvrants doivent être
empêchées : grilles de protection intérieures,
rambardes...
Points
d’eau et évacuations
Il
est indispensable de prévoir un - ou plusieurs - points
d’eau, de débit bien dimensionné à
la surface végétalisée ou cultivée
et ce même pour une toiture prévue pour un faible
entretien. Les Règles Professionnelles recommandent que
tout point de la toiture soit situé à moins de 30
mètres d’un point d’eau.
Un système d’arrosage automatique peut être
intégré, il est alors conseillé de prévoir
une alimentation électrique (230V, 10A). Le point d’eau,
à défaut d’être en toiture, est parfois
disponible à proximité, à l’étage
en dessous par exemple. L’eau est alors amenée en
toiture via un dérouleur pour tuyau d’arrosage. En
cas d’arrivée d’eau directement sur le toit,
il faudra prévoir une purge de l’installation en
hiver.
Les
dispositifs d’évacuation des eaux pluviales - entrées
des eaux pluviales et trop-pleins - doivent être présents
et en bon état de fonctionnement.
Chaque
toiture doit comporter au moins deux descentes ou une descente
et un trop-plein. Les évacuations doivent être équipées
d’un système permettant de retenir les débris
- feuilles, papiers... - pour éviter tout engorgement des
descentes : crapaudines, garde-grèves... Ils doivent être
vérifiés au minimum une fois par an.
|
 
Accès
au toit du centre sportif Jean-Dame (IIe) par une échelle
à crinoline – photo Jean-Pierre Viguié
Zone
stérile gravillonnée en pourtour du toit de l’atelier
Radiguet (XIXe) – photo DPA
Recommandations
concernant les points d’eau en toiture
|
Les
objectifs -
les coûts -
compétences à mobiliser - cadre
réglementaire |


Subventions
pour toitures végétalisées à Paris
Les
indications sur les subventions sont données en l’état
des connaissances à la rédaction de ce guide.
Elles sont susceptibles d’évoluer et il est recommandé
de se renseigner sur les aides récentes pouvant être
proposées par les collectivités, services de l’État...
-
Subvention de la Région Île-de-France
: seuls les systèmes extensifs sont éligibles,
avec un taux d’aide de 20 €/m² de végétation,
et une aide maximale de 100 000 € et 50% maximum du montant
HT des dépenses éligibles.
-
Subvention de l’Agence de l’eau Seine Normandie
pour la gestion des eaux pluviales : financement des toitures
végétalisées en tant que dispositif de
récupération des eaux pluviales et d’infiltration
et évapotranspiration des pluies courantes à
ciel ouvert. Taux de 50% pour les études et 40% à
70% pour les travaux, dans la limite de 18 € ou 30 €/m2
de surface aménagée.
-
Éco-rénovons
Paris - plan 1000 immeubles est un programme mis en place
par la Mairie de Paris qui a pour objectif d’encourager
la rénovation énergétique des immeubles
d’habitat privé, réduire leur impact environnemental
et lutter contre la précarité énergétique.
La végétalisation des toitures s’intègre
dans ce programme qui propose un accompagnement gratuit et
personnalisé des copropriétés par un
conseiller éco-rénovation, des subventions spécifiques
pour les travaux, dont une prime complémentaire pour
favoriser la végétalisation des toitures.
Rucher
sur le toit de l’école AgroParisTech (Ve) –
photo Christophe Noël

  
|
Les
objectifs du projet : une conception
à ajuster entre souhaits et contraintes techniques
Pour
garantir le succès du projet de végétalisation,
il faut bien déterminer les objectifs attendus et les croiser
avec les caractéristiques du bâtiment et de son environnement.
Rapidement, il faudra écarter les projets qui ne pourront
pas être compatibles avec les caractéristiques du
site ou nécessitant la mise en oeuvre de solutions techniques
démesurées et très coûteuses.
Les
fonctions et usages attendus de la toiture sont essentiels et
ont des répercussions sur les solutions techniques à
mettre en oeuvre. Selon les priorités, les principales
caractéristiques du bâtiment à ajuster ou
contourner ne sont pas les mêmes :
-
Si
la toiture doit être accessible au public, il faut prévoir
et sécuriser les accès et cheminements et la
charge d’exploitation doit être suffisante pour
l’accueil du public.
-
Si la toiture - même inaccessible au public - est visible
du bâtiment ou des bâtiments alentour, ou qu’un
résultat paysager spécifique est attendu, les
conditions doivent être optimales pour garantir un bon
développement de la végétation. Les accès
doivent être facilités et compatibles avec un
entretien fréquent et la charge disponible suffisante
pour une bonne épaisseur de substrat.
-
Si
l’on souhaite favoriser certains effets environnementaux
- biodiversité, rétention des eaux, isolation
thermique -, il faut augmenter l’épaisseur de
substrat et la diversité végétale. La
principale contrainte sera donc la charge disponible pour
le projet. En revanche, la contrainte d’accès
peut être moins forte, si l’entretien associé
est plus faible.
-
Si une association ou un groupe d’habitants est présent
pour assurer l’entretien, les coûts peuvent être
concentrés pour la création, les frais d’entretien
étant réduits.
Quelques
exemples sont ici simplement cités, mais chaque projet
aura ses spécificités. Il s’agit donc de concilier
au mieux les objectifs du projet et les contraintes techniques
et de trouver le projet le plus adapté et réaliste,
permettant de valoriser le site à végétaliser
sous tous ses aspects : environnement, esthétique, usages...
Prendre
en compte les coûts
Globalement,
les projets les plus complexes sont souvent les plus coûteux
- installation du complexe lui-même, sur une grande surface,
avec une épaisseur importante de substrat et des végétaux
de qualité et diversifiés -, mais les coûts
augmentent aussi lorsque des travaux préalables sont nécessaires
: réfection complète de l’étanchéité,
mise en sécurité du site ou création d’accès.
Ces surcoûts indirects engendrés par la végétalisation
doivent être bien anticipés.
Pour
la végétalisation elle-même, des subventions
existent : renseignements en mairie, auprès des conseils
départementaux et régionaux et des agences de l’eau.
En Île-de-France, des dispositifs d’aide permettent
de financer des projets de toitures végétalisées
ou cultivées.
Au-delà
des coûts d’installation, il est indispensable d’anticiper,
selon les choix techniques faits, les répercussions sur
les coûts d’entretien à plus long terme. Les
fréquences d’interventions nécessaires au
maintien de la végétation et des conditions d’accès
difficiles peuvent augmenter les coûts. Néanmoins,
si le projet est conçu en adéquation avec les caractéristiques
du bâtiment et de son environnement, le résultat
sera optimal et le coût d’entretien maîtrisé.
Se
faire accompagner : des compétences à mobiliser
Si
l’installation d’une toiture végétalisée
est simple en principe - poser une couche de terre et des végétaux
sur un toit -, elle fait appel à des compétences
techniques précises, qu’il est conseillé de
solliciter pour garantir le succès de l’opération
et éviter tout dommage sur le bâtiment.
Le
bon sens invite à faire appel à deux grands corps
de métiers, dans leur domaine d’expertise et de compétence
: les métiers liés au bâtiment - étancheurs,
architectes... - et les métiers du végétal
: paysagistes, technicien horticoles... La pratique courante est
la prise en charge de l’ensemble du projet par une entreprise
d’étanchéité, qui sous-traite à
d’autres entreprises la végétalisation et
l’entretien. Cette option présente l’avantage
d’une simplification : interlocuteur unique, entreprises
habituées à travailler ensemble, projets clé
en main facilement assurables. Cependant, elle laisse peu de place
à la diversification des projets et il est intéressant
de laisser une plus grande marge d’intervention aux métiers
du végétal. En effet, les paysagistes, horticulteurs,
agronomes ou mêmes naturalistes et écologues peuvent
apporter un vrai plus qualitatif dans la conception des
projets.
Des
qualifications spécifiques aux métiers du bâtiment
et de la végétalisation des toitures existent :
-
Qualification
QUALIBAT, spécifique aux étanchéités,
reconnaît les capacités techniques, humaines
et financières des entreprises à réaliser
des travaux de pose de différents systèmes d’étanchéité.
-
Qualification
QUALIPAYSAGE, spécifique aux toitures végétalisées,
reconnaît les capacités de l’entreprise
à réaliser dans le respect de la réglementation
et des règles professionnelles des travaux d’aménagement
ou de transformation de toitures végétalisées
: moyens humains et financiers, compétences et connaissances
techniques liées au travail en toitures - sécurité,
intervention sans dommages pour l’étanchéité
- compétences pour la réalisation de travaux
horticoles, références de chantiers réussis.
Ces
qualifications sont souvent demandées pour obtenir les
assurances et garanties. Cependant, elles ne sont pas obligatoires
et leur obtention est parfois coûteuse. Si les entreprises
ne sont pas nécessairement engagées dans cette démarche,
il est tout à fait possible de leur demander des références
solides de réalisations de toitures végétalisées
ou cultivées.
Cadre
réglementaire, garanties et assurances
Les
textes réglementaires cités sont donnés en
l’état des connaissances à la date de réalisation
de ce guide. Il convient donc de tenir compte de leurs évolutions.
L’ordre de présentation des différents textes
réglementaires ne traduit pas de hiérarchie ou de
prépondérance d’un texte sur un autre.
Normes
réglementaires et recommandations pour la construction
Documents
techniques unifiés – norme réglementaire
La
réglementation de construction est définie dans
les normes DTU – Documents Techniques Unifiés.
Les
Documents Techniques Unifiés (DTU) sont des documents
nationaux qui traitent de la réalisation des ouvrages
: construction, matériaux... Ils transcrivent les Règles
de l’art, règles écrites ou non, rassemblant
les bonnes pratiques, les connaissances et savoir-faire du métier.
Les
toitures végétalisées ou cultivées
sont peu prévues dans ces documents. En effet, seul le
DTU 43.1 Travaux d’étanchéité
des toitures-terrasses avec éléments porteurs
en maçonnerie détaille les conditions de
végétalisation pour les toitures-terrasses jardin
: étanchéité, drainage, 30 cm minimum de
terre végétale. Pour les autres types de toitures,
on peut se référer aux DTU 43.3 - structure métal
- et DTU 43.4 - structure bois et panneaux dérivés
- pour les aspects liés au bâtiment et à
l’étanchéité, mais la végétalisation
n’est pas prévue. Ces documents présentent
notamment des coupes et plans de conceptions...
Les
avis techniques, cahiers des charges particulières (CCP)
et cahiers des techniques de prescription de pose — recommandations
Ce
sont des procédures qui concernent les procédés
nouveaux, qui ne font pas encore l’objet de normes DTU.
Les avis sont donnés sous forme d’un document délivré
par la Commission des Avis Techniques du Centre Scientifique
et Technique du Bâtiment. En l’absence d’avis
technique favorable, les entreprises peuvent avoir recours aux
CCP, qu’elles auront élaborés et soumis
à l’approbation d’un Bureau de Contrôle
agréé pour le contrôle des règles
techniques.
Les
avis et CCP décrivent le procédé - composants,
substrats... - et le domaine d’emploi - type de toiture,
supports isolants et étanchéité... -, mais
l’avis émis ne concerne que l’étanchéité
du procédé et non sa végétalisation.
Ils donnent donc une assurance concernant le procédé
utilisé vis-à-vis du bâtiment - aptitude
à être mis en oeuvre sur un bâtiment -, mais
non une garantie absolument fiable pour le développement
de la végétation et des cultures.
Les
Règles professionnelles pour l’aménagement
des toitures-terrasses jardins - recommandations
Les
DTU ne traitant que des toitures-terrasses jardin avec des épaisseurs
de substrat supérieures à 30 cm, les professionnels
du bâtiment - Chambre Syndicale Française de l’Étanchéité
- et du paysage - Union Nationale des Entrepreneurs du Paysage
- ont rédigé conjointement des recommandations
professionnelles sur la végétalisation des toitures
non accessibles avec de faibles épaisseurs de substrat,
pour garantir une bonne cohabitation entre étanchéité
et végétalisation.
Si
ces règles ne constituent que des recommandations, elles
ont été approuvées par le Conseil des Professions
de la Fédération Française du Bâtiment,
les Bureaux de Contrôle agréés et les assureurs.
Le respect de ces règles permet ainsi d’assurer
plus facilement son projet et d’éviter les risques
de dommages aux ouvrages et contentieux.
Réglementation
concernant la sécurité et l’accessibilité
Concernant
les règles de sécurité - relatives aux
dimensions des garde-corps, main-courante, lisse intermédiaire,
espacements, plinthe de butée... -, les normes françaises
distinguent les toitures inaccessibles au public - toitures
inaccessibles et toitures techniques pour lesquelles l’accès
est limité au personnel d’entretien des revêtements
et des installations présentes sur la toiture - et les
toitures accessibles au public, à usage privé
ou public, autre que l’entretien : propriétaires,
locataires, visiteurs, habitations, bureaux, équipement
public...
Pour
les dispositifs de sécurité collectifs - garde-corps
-, il faut se référer aux normes pour les règles
de sécurité relatives aux dimensions des garde-corps
et rampes d’escalier, comme faisant partie de - ou assimilés
à - un abord de bâtiment :
L’accessibilité
au public implique la mise en œuvre d’un garde-corps
qui doit satisfaire des critères supplémentaires
:
-
assurer une hauteur de protection suffisante (1 m) à
majorer au besoin dans des cas particuliers ;
-
dissuader d’une escalade trop facile : l’effet
d’échelle » des barreaudages horizontaux
;
-
empêcher les jeunes enfants de passer la tête
ou le pied ;
-
intégrer éventuellement une fonction anti-jet
d’objets.
Pour
les systèmes de protection individuelle, les systèmes
d’arrêt des chutes sont définis dans la norme
NF EN 363.
Pour
les interventions d’entretien des toitures inaccessibles,
toutes les dispositions doivent être prises pour assurer
la sécurité des travailleurs. Le Code du Travail
définit les obligations : travail en hauteur, accès
sécurisé, protection contre les chutes ; utilisation
d’échelles ; dossier de maintenance de l’ouvrage
; dossier d’interventions ultérieures sur l’ouvrage.
En
cas d’accès au public, les règles d’accès
et de circulation - nombre de personnes pouvant accéder
à un espace, nombre de sorties, conditions d’évacuation
- sont définies dans le Code de la construction et de
l’habitation : Établissement Recevant du Public,
Établissement Recevant des Travailleurs, Bâtiment
d’habitation.
Concernant
le calcul des charges induites par le projet, les charges d’exploitation
selon l’accessibilité et les usages des toitures
sont précisées dans la norme NF P 06-001.
Entretien
de la végétation – norme réglementaire,
recommandations
La
norme DTU 43.1 précise les mesures d’entretien
des toitures-jardins permettant de ne pas endommager l’étanchéité.
Concernant le détail des interventions d’entretien
de la végétation, le DTU renvoie vers le Fascicule
Aménagements paysagers, aires de sports et de loisirs
de plein air, référence
espaces verts.
Les
Règles Professionnelles apportent quelques éléments
concernant l’installation et l’entretien de la végétation
: fréquence et nature des interventions, techniques,
arrosage. Elles recommandent un contrat d’entretien qui
doit permettre d’obtenir et de conserver une végétation
bien développée : taux de couverture végétale
supérieure à 80 %.
Assurances
et garanties décennales
Garantie
de parfait achèvement
Cette
garantie engage le constructeur à la réparation
de tout désordre constaté après la fin
du chantier et la réception des travaux. Habituellement
d’une durée de 1 an, elle peut dans le cas des
travaux de végétalisation être rallongée
pour permettre les travaux d’entretien nécessaire
au bon développement de la végétation et
correspondre à la période de confortement, avant
l’entretien courant.
Garantie
décennale et garantie dommage-ouvrage
Pour
les constructeurs, la garantie décennale est obligatoire
pour les travaux touchant à la structure du bâtiment
: loi Spinetta. Cette garantie assure l’entrepreneur pendant
10 ans, pour les dommages causés pouvant compromettre
la solidité de l’ouvrage ou d’un de ses éléments
d’équipement.
Dès
lors que l’on réalise des travaux de végétalisation
d’une toiture dans le cadre de la réfection de
l’étanchéité, cette garantie est
donc obligatoire et est, en pratique, souvent portée
par l’entreprise d’étanchéité.
Dans
le cadre de l’installation d’un système de
végétalisation au dessus d’une étanchéité
existante, la nature des travaux doit être précisée
pour déterminer si elle peut porter atteinte au bâtiment
et si elle relève alors de la garantie décennale.
Il est conseillé de contacter l’entreprise d’étanchéité
pour bien adapter les travaux - ajout de protection, choix de
matériaux compatibles... - et de désolidariser
complètement l’étanchéité
du complexe de végétalisation. L’entreprise
réalisant les travaux de végétalisation
engage sa responsabilité civile professionnelle.
Pour
le propriétaire ou le copropriétaire qui fait
réaliser les travaux, une assurance dommage ouvrage
doit être souscrite avant l’ouverture du chantier.
Elle permet d’obtenir, en cas de dommages, le paiement
des travaux de réparations qui relèvent de la
garantie décennale, sans attendre que le litige soit
résolu pour déterminer les responsabilités
de chacun : étancheur, entreprise du paysage ou autre
intervenant sur la toiture. Elle assure ainsi le préfinancement
des travaux et une indemnisation rapide.
Règles
d’urbanisme et d’aménagement durable
Comme
tout ce qui relève de l’aspect extérieur
des constructions, la végétalisation d’une
toiture doit faire l’objet d’une demande d’urbanisme
- Déclaration Préalable en cas de bâtiment
existant, Permis de construire en cas de surélévation
d’un bâtiment existant ou de bâtiment neuf
-, et respecter les règles d’urbanisme en vigueur
définies par le Plan Local d’Urbanisme (PLU) de
la ville.
Depuis
2006, les dispositions du PLU parisien permettent la végétalisation
des parcelles constructibles : 20 % de la superficie en pleine
terre et 10 à 15 % de surface végétalisée
pondérée, au sol, sur dalle, en toiture ou en
mur. Le Conseil de Paris a approuvé la modification générale
du PLU, dans lequel sont renforcées les obligations de
végétalisation des espaces libres au sol : 30
à 35 % de la superficie en pleine terre et 10 % de surface
végétalisée pondérée, au
sol, sur dalle, en toiture ou en mur. La végétalisation
des toitures terrasses et l’agriculture urbaine y sont
encouragées en intégrant les adaptations réglementaires
nécessaires pour renforcer cette dynamique. Les nouvelles
dispositions visent également à garantir la qualité
et la pérennité des projets de végétalisation
mis en oeuvre, tout en diversifiant les strates végétales
et en favorisant la biodiversité.
La
modification du PLU parisien introduit ainsi l’obligation
de végétaliser les toitures plates - pentes
inférieure à 5 % - et d’une surface supérieure
à 100 m², dans le cadre de constructions neuves
ou de surélévation de bâtiments existants.
Pour être comptabilisées dans les surfaces végétalisées,
les toitures doivent avoir un substrat d’au moins 10 cm
d’épaisseur, couche drainante non comprise. De
plus, une incitation plus forte qu’auparavant est donnée,
par l’augmentation des coefficients de pondération
des surfaces végétalisées sur dalle - 0,8
au lieu de 0,5 - et en toitures - 0,5 au lieu de 0,3 - dans
le calcul de la surface végétalisée pondérée.
Elle encourage également l’agriculture urbaine
en indiquant que « pour toute toiture-terrasse supérieure
à 500 m², le substrat doit permettre de reproduire
au mieux les qualités des sols naturels ou permettre
l’installation d’une agriculture urbaine en toiture.
Les surfaces cultivées peuvent ainsi être comptabilisées
en toiture et des dispositions permettent que l’installation
de serres ou autres équipements nécessaires à
la production agricole soient autorisées en saillie des
toitures des bâtiments, dans la mesure où elles
s’insèrent harmonieusement dans le cadre bâti
environnant.
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Les enjeux à Paris
La
végétalisation et l’agriculture urbaine représentent
un véritable enjeu pour les villes d’aujourd’hui
et de demain. Elles sont à la fois
source de bien-être et de lien social pour les habitants,
participent au développement de la biodiversité
locale et contribuent à la lutte contre les effets du dérèglement
climatique : lutte contre les îlots de chaleur et l’effet
de serre, gestion des eaux de pluie et stockage de carbone...
La
Maire de Paris porte l’ambition de rendre la capitale plus
végétale en créant de nouveaux espaces verts,
en donnant plus de place à la nature dans l’espace
public et sur les bâtiments, avec l’objectif d’atteindre
100 hectares de toits et murs végétalisés
d’ici 2020, dont un tiers consacré à l’agriculture
urbaine. Pour que la végétalisation fasse partie
intégrante du bâti parisien - qu’il s’agisse
de constructions neuves,
de rénovations ou d’interventions sur l’existant
- la Ville souhaite mobiliser l’ensemble des acteurs concernés
autour de cet objectif :
les propriétaires, les investisseurs, les professionnels
de la végétalisation, les habitants, les copropriétaires
en les accompagnant dans leur démarche en faveur de la
végétalisation.
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Guide
des Toitures végétalisées
et cultivées
Les
étapes pour un projet de qualité
Collaborations / remerciements
:
Ce guide a été élaboré par
la Direction des Espaces verts et de l’Environnement
- Service des Sciences et Techniques du Végétal,
Jardin Botanique de Paris, Centre de Production Horticole,
Mission 100 hectares, Service Communication et Événements,
Agence d’Écologie Urbaine,
Service d’Exploitation des Jardins, Service des
Affaires Juridiques et Financières, Bureau de Prévention
des Risques Professionnels -,
en collaboration avec la Direction du Patrimoine et de
l’Architecture et la Direction de l’Urbanisme.
La Ville de Paris remercie
l’Union Nationale des Entreprises du Paysage, l'Institut
technique de l’horticulture et l’Association
des toitures végétales
pour les rencontres et échanges techniques utiles
à la construction de ce guide.
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Sur la plateforme web collaborative Végétalisons
Paris :
-
Téléchargez
ce guide ainsi que d’autres fiches pratiques sur
la végétalisation ;
-
Échangez
des astuces et des conseils avec les acteurs de la végétalisation
à Paris ;
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Découvrez
en images des projets et des réalisations près
de chez vous : toits et murs végétalisés,
jardins partagés,
projets collectifs ou individuels dans le cadre du permis
de végétaliser.
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