Si
l’on considère qu’il faut en moyenne 50 m2 de maraîchage
pour nourrir une personne, il faudrait mettre en culture 11 000 hectares
pour
assurer l’autosuffisance en fruits et légumes frais de la
population parisienne et 5 000 hectares supplémentaires pour les
salariés non-résidents,
ce qui reviendrait à cultiver 1,5 fois la surface de Paris, sans
compter les 29,3 millions de visiteurs. Cette population
(32,6 millions) représente cependant un potentiel de consommation
de produits frais important. C’est là tout
l’enjeu de l’agriculture urbaine : produire, mettre en réseau,
faire circuler.
Un
vaste potentiel pour la distribution de produits frais intra-muros
|
Pour
rencontrer ces consommateurs, les producteurs peuvent dès
à présent s’appuyer sur un important réseau
de distribution existant, en dehors de la vente directe, que
sont les marchés, les commerces alimentaires ou encore
les restaurants et tables d’hôte.
Demain, ils prendront appui sur des productions locales qui
viendront contribuer à la réduction de l’empreinte
alimentaire des parisiens et favoriseront la renaissance d’une
production vivrière riche au coeur de l’agglomération
et, plus largement en Île-de-France.
Paris
compte 95 marchés dont 18 couverts, 7 129 commerces alimentaires
- vente de fruits et légumes, épiceries fines,
vente de produits alimentaires régionaux et étrangers,
bio et nature, boucheries, charcuteries, traiteurs, poissonneries,
crémeriefromageries, et glaciers -, et 1 862 commerces
alimentaires généralistes : supérettes,
super et hypermarchés. Parmi eux, nombreux sont ceux
qui se sont déjà ouverts aux produits de proximité,
bio ou issus d’une agriculture raisonnée, et un
nombre croissant de ces commerces s’associe depuis 2001
au développement des AMAPs et des paniers.
La
ville de Paris s’est engagée depuis 2001 dans le
soutien au commerce alimentaire, aux artisans de bouche et à
la distribution de proximité. Elle a récemment
mis en place d’une structure de coopération interbailleurs
pour la commercialisation de leurs 6 500 locaux d’activités
en pied d’immeuble, pour y favoriser notamment l’installation
de commerces alimentaires. Elle travaille d’autre part
avec la SEMAEST pour soutenir l’installation de magasins
de vrac. La
Ville de Paris s’est également engagée à
soutenir la création de halles alimentaires. Ces halles
permettront d’assurer à tous les parisiens un accès
aux produits issus de circuits courts et de l’agriculture
biologique ou raisonnée à des prix raisonnables,
en garantissant une rémunération juste pour les
producteurs. La première halle s’est ouverte fin
2016 rue Bichat (Xe), une deuxième ouvrira rue Didot
(XIVe) en 2017 et une troisième est à l’étude
dans le XXe arrondissement. À cela s’ajouteront
3 nouveaux marchés biologiques et un quai fermier
réservé aux producteurs locaux, sur la rive droite
de la Seine.
On
recensait 79,7 commerces de restauration pour 10 000 habitants
à Paris en 2014. Parmi ceux-ci, on dénombrait
: 5 738 restaurants traditionnels, dont 1 947 de cuisine française,
3 070 brasseries, 2 919 services de restauration rapide et 257
salons de thé, soit près de 12 000 commerces de
restauration potentiellement intéressés par des
produits de proximité, des variétés rares
ou des cueillettes sur mesure comme c’est le cas de l’Hôtel
Pullman à Paris, dont le toit est mis en culture par
Topager pour une production de produits extra-frais cueillis
le jour même, ou encore de l’entreprise Sous les
fraises qui cultive une partie des toits des Galeries Lafayette.
La
restauration collective parisienne sert environ 30 millions
de repas par an, dont 69 % pour la restauration scolaire. Paris,
premier acheteur public de produits issus de l’agriculture
durable s’est fixé un objectif de 50 % d’alimentation
durable pour la restauration collective à travers son
plan alimentation durable 2015-2020. Parmi les difficultés
relevées par le plan pour atteindre cet objectif apparaissent
la faible disponibilité de l’offre de proximité
et la logistique qui représenterait 15 à 20 %
du coût de revient d’un repas et 2 950 tonnes d’équivalent
CO² émit. La capacité de la restauration
collective à se fournir en alimentation durable est donc
fortement dépendante de la disponibilité et de
la structuration de l’offre.
Les
associations d’aide aux personnes en difficultés
qui distribuent près de 2 millions de repas chaque année
à Paris - estimation DASES sur l’année 2013
- représentent elles aussi un secteur à prendre
en compte, comme l’a récemment démontré
le projet Néobab porté par l’entreprise
Greenation en lien avec les Restos du Coeur et Stop Hunger.
Ce démonstrateur, localisé rue Émile Beaufils
à Montreuil, sur 500 m² de l’ancienne ferme
Moultoux, emploie 10 salariés en insertion. Depuis le
début de l’année 2015, 2,3 tonnes de légumes
ont été produites et redistribuées sous
forme d’aide alimentaire à 900
familles en hiver et 500 en été.
La
ville de Paris s’est également dotée d’un
plan stratégique de lutte contre le gaspillage alimentaire
en 2015 et d’un plan compost en 2016. Le premier vise
notamment à mieux informer sur les bonnes pratiques et
à soutenir et généraliser les dispositifs
de collecte, transformation et redistribution des invendus alimentaires.
Le second s’inscrit dans l’opération de compostage
en pied d’immeuble ; il est mené par la ville depuis
2010 et a pour objectif la généralisation de la
collecte des déchets alimentaires chez l’habitant,
pour contribuer à la production de 30 000 tonnes de compost
par an. Ces deux actions font partie du programme local de prévention
des déchets parisien et s’inscrivent dans l’objectif
de faire de Paris un territoire zéro déchet.
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Potager du restaurant Terroir Parisien de Yannick Alléno,
sur le toit de la Maison de la Mutualité,
Paris (Ve) - ©
MEIGNEUX-SIPA

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Un
foncier potentiel morcelé et complexe à identifier
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La
bergerie de Malassis, éco-pâturage urbain à
Bagnolet (93) -
© Apur - David Boureau

Toiture
végétalisée avec ruches, Beaugrenelle,
Paris (XVe) -
© Mairie de Paris - DU - MCC - J. Leroyu

Les
vignes du parc de Bercy, Paris (XIIe)
- ©
Apur

Paris
sous les fraises, coupole des Galeries Lafayette, Paris (IXe)
- ©
Sous les Fraises

Rucher école,
jardin du Luxembourg, Paris (VIe) - ©
Apur

Jardin
partagé aménagé sur le toit du gymnase
des Vignoles, Paris (XXe)
© Mairie de Paris - DU - MCC - C.
Jacquet
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L’un
des nombreux freins au développement de l’agriculture
urbaine concerne les difficultés d’accès au
foncier pour les porteurs de projet.
Au
cours de l’histoire, chaque fois que l’on a élargi
l’enceinte de Paris, les jardiniers maraîchers ont
été obligés de se déplacer pour faire
place à de nouvelles bâtisses. En 1845, on comptait
1 800 jardiniers maraîchers-maîtres autour de Paris,
à Maisons-Alfort, Montreuil, Aubervilliers, Asnières,
Ivry, Vitry, Arcueil, Suresnes, Argenteuil ou Le Pecq. Aujourd’hui
la Chambre d’Agriculture d’Île-de-France ne
recense plus que 91 exploitations agricoles en petite couronne,
sur une surface totale de 1 897 hectares dont 12 % seulement sont
dédiés au maraîchage.
Les
surfaces permettant la culture de pleine terre sont rares à
Paris. Pourtant 12 hectares sont déjà cultivés
au sol, soit près de l’équivalent du parc
Montsouris. Parmi ces espaces on compte : 102 jardins partagés
- 55 000 m² -, 1 ferme de 50 000 m² dans le bois de
Vincennes, et 5 000 m² de vignes : Montmartre, parc de Bercy,
Parc Georges Brassens, Bagatelle, Parc de Belleville… À
cela s’ajouteront les 2.2 hectares de talus de la Petite
Ceinture recensés dans le plan-programme de la petite ceinture
pour recevoir des jardins partagés et de l’agriculture
urbaine.
Pour
renforcer la part de terres cultivées dans Paris, des projets
pourraient être étudiés au sein des espaces
verts, à l’image du jardin du Luxembourg qui accueille
depuis plusieurs siècles un vaste jardin fruitier et des
ruches, ou du square Georges Brassens qui accueille vignes et
ruches depuis les années 80. À Paris ce sont 580
hectares de parcs et jardins publics - hors bois -, 83 hectares
d’espaces verts des grandes institutions et 38,5 hectares
d’espaces verts en projet ou à l’étude
qui pourraient ainsi être partiellement mis à contribution
pour des productions maraîchères, ruches, petits
élevages ou jardins partagés.
L’écopâturage de ces espaces, déjà
expérimenté aux archives de Paris, au Parc Floral,
avenue de Breteuil et plus récemment sur les talus du périphérique
permettrait, au-delà d’assurer leur gestion écologique,
de retrouver une présence animale en ville. Il n’était
pas rare, jusqu’au début du XXe siècle, de
croiser à Paris des troupeaux se rendant vers l’un
des 5 grands abattoirs créés en 1810 : Montmartre,
Ménilmontant et Roule sur la rive droite, Grenelle et Villejuif
sur la rive gauche, puis la Villette en 1867. Au cours des Trente
Glorieuses différents facteurs tels que le développement
du transport ferré, du transport frigorifique et la création
du MIN de Rungis ont fait qu’agriculture urbaine et troupeaux
ont quitté Paris.
Certaines
cultures pourraient également trouver leur place sur l’espace
public de la voirie en s’appropriant une partie des 200
hectares de places de stationnement de surface, des 190 hectares
d’îlots de voirie de plus de 50 m² - terre-pleins,
séparateurs, ronds-points... -, des 547 places et placettes
publiques, des 600 voies peu circulées - impasses, passages
et villas - et des nombreux retraits d’alignements. À
Cuba, sous l’embargo américain, ce sont les stationnements
de surface qui les premiers ont été mis à
contribution pour nourrir les habitants. À Paris pendant
la seconde Guerre Mondiale, les terre-pleins de l’avenue
Foch étaient cultivés pour alimenter les Parisiens.
À Détroit, c’est un maillage de rues potagères
qui s’est mis en place depuis les années 70, quand
Coleman Young, maire de Détroit, lançait le premier
programme Farm-A-Lot. En Angleterre, le mouvement Incredible-Edible
s’est approprié, dès 2008, trottoirs, retraits
d’alignements et pieds d’immeubles disponibles pour
cultiver des aliments à disposition de tous. Cette dynamique
se développe en France depuis 2011, à l’initiative
de riverains ou de certaines municipalités comme Albi (81)
ou Viry-Châtillon (91), où les employés municipaux
entretiennent des potagers sur l’espace public à
disposition de tous. Ces espaces, à la portée de
tous, pourraient devenir supports de potagers partagés,
gérés notamment par les riverains par le biais du
permis de végétaliser. Ils peuvent également
voir naître un vaste verger urbain, comme a entrepris de
le faire la municipalité de Barcelone en plantant des arbres
fruitiers parmi ses alignements d’arbres existants ou la
municipalité de Katoomba, près de Sydney, en plantant
20 000 noisetiers dans les rues. À titre d’exemple,
le stationnement de surface à Paris couvre un espace équivalant
à celui d’un verger de 20 000 arbres. La municipalité
de Katoomba incite également les habitants à cultiver
des pommes de terre et des fruits à coques - noix, noisettes…
- pour prévenir les pénuries de céréales
causées par l’augmentation des périodes de
sécheresse liée au réchauffement climatique.
La farine de blé pourra ainsi être remplacée
par la farine de noisette, de noix ou de pomme de terre.
Les
cultures de pleine terre se développent également
dans de nombreuses cours parisiennes : jardin partagé,
poulailler... Bien qu’il soit aujourd’hui impossible
d’en dresser le bilan exact, il est remarquable de constater
que Paris renferme, à côté d’espaces
verts publics, 3 300 hectares d’espaces privés non
bâtis à l’intérieur de ses îlots,
dont 275 hectares d’Espaces Verts Protégés
et 325 hectares d’espaces végétalisés
hors EVP, auxquels s’ajouteront près de 2,5 hectares
d’espaces verts privés en projet.
30
% de la superficie de Paris est bâtie, c’est pourquoi
les murs et toitures des bâtiments représentent un
fort potentiel pour le développement de l’agriculture
urbaine. En 2014 la ville se fixait comme objectif de végétaliser
100 hectares de toitures et de murs, dont un tiers serait dédié
à l’agriculture urbaine. Aujourd’hui, grâce
notamment aux différents appels à projets lancés
par la ville et à quelques initiatives privées,
Paris compte 1,7 hectares toitures et murs cultivés, auxquels
s’ajouteront, d’ici 2020, 9,3 hectares dont 5,5 hectares
sur les 40 sites de l’appel à projet des Parisculteurs,
1.5 hectares sur le patrimoine de la ville de Paris et 2.3 hectares
sur des projets de développement urbain intégrant
de l’agriculture tels que Chapelle Internationale et 6 projets
de Réinventer Paris.
80
hectares de toitures présentent aujourd’hui à
Paris un fort potentiel de végétalisation, du fait
de leur surface disponible et de leur couverture pouvant accueillir
une épaisseur minimum de substrat suffisante au développement
d’une végétation herbacée. L’analyse
détaillée des diverses contraintes de ces toitures
- accessibilité, portance... - a permis aux services de
la ville de faire ressortir les toitures les plus propices au
développement de projets d’agriculture, d’en
proposer une quarantaine au premier appel à projet des
Parisculteurs et de préparer la deuxième édition
en 2017.
Dans
le cas de constructions neuves, la modification du PLU de Paris
invite à renforcer la présence d’installations
agricoles sur les toits et les murs. L’article
13.1.1 évolue en imposant la végétalisation
de toute toiture plate dégageant une surface supérieure
à 100 m² - hors installations techniques -, pour les
constructions nouvelles et les surélévations, en
complémentarité ou superposition d’autres
dispositifs économisant ou produisant de l’énergie.
Pour toute toiture-terrasse supérieure à 500 m²,
le substrat doit permettre de reproduire au mieux les qualités
des sols naturels ou permettre l’installation d’une
agriculture urbaine en toiture. Parallèlement, l’article
11.2.4 indique que les équipements et les serres de
production agricole sont autorisés en saillie des toitures
à condition que leur volumétrie s’insère
harmonieusement dans le cadre bâti environnant , autorisant
le dépassement des hauteurs maximales des constructions
fixées par l’article 10. On pourrait ainsi espérer
que les 75 hectares de toitures en travaux ou à l’étude
fassent une part belle à l’agriculture sur les toits.
On
recense aujourd’hui plus de 250 km de murs et clôtures
entourant les écoles, les terrains de sport et les cimetières,
et plus de 2 000 km de murs et murets sur l’espace public,
dont 30 km le long des berges de Seine. À cela s’ajoutent
les 3 200 murs pignons sur rue existant à Paris et les
bâtiments et équipements en projets ou à l’étude,
pour lesquels le PLU de Paris favorise la végétalisation
des façades.
Cet
inventaire, incomplet, méritera d’être analysé
plus finement pour en cerner l’exact potentiel. Les murs
sont exploités depuis des siècles pour la culture
d’arbres fruitiers et le forçage des cultures maraîchères
et en 1870, les 600 km de murs à Pêches de Montreuil
produisaient 17 millions de fruits/an.
La
troisième source de foncier à explorer se situe
dans les sous-sols de la capitale. Certaines cultures pouvant
tirer profit de situations souterraines, comme c’est le
cas de la culture des champignons. Celle-ci débuta en 1814
dans les carrières parisiennes et se développa rapidement
en banlieue, à Montrouge, Bagneux ou Meudon. En 1893, on
comptait 236 champignonnières dans le département
de la Seine. Les champignonnières n’avaient pas l’exclusivité
des installations en sous-sol et à la fin du XIXe siècle,
on comptait 60 brasseries à Paris, dont une partie se trouvait
dans les carrières. La brasserie Dumesnil, sous la rue
Dareau, s’étendait sur un double étage. En
1909, elle employait environ 200 personnes et produisait 60 000
hectolitres de bière par an. À la belle époque,
les brasseries situées sous le XIVe arrondissement dépassaient
le million d’hectolitres par an. Les brasseries quittèrent
progressivement Paris durant les Trente Glorieuses, pour ne refaire
leur apparition qu’au début du XXIe siècle,
sous la forme de micro-brasseries. On en compte aujourd’hui
4 dans Paris et près d’une dizaine en petite couronne.
Une
partie des 770 hectares d’anciennes carrières de
calcaire grossier sous Paris, situés sous les Ve, VIe,
XIIe, XIIIe, XIVe, XVe et XVIe arrondissements, pourrait voir
se développer de nouvelles champignonnières, notamment
à proximité de leurs entrées.
Il
existe également un potentiel à analyser parmi les
parkings souterrains sous-exploités et les stations de
métro désaffectées. Ces espaces pourraient
accueillir diverses productions telles que champignons, élevage
d’insectes comestibles ou encore aquaponie et hydroponie,
à l’exemple des projets présentés pour
le parking Raymond Queneau (XVIIIe) dans le cadre de l’appel
à projet des Parisculteurs et du potentiel de transformation
du parking des deux moulins (XIIIe) resté infructueux suite
à l’appel à projet Paris, terrain de jeux.
Les
tunnels désactivés offrent également des
volumes propices au développement de certaines activités
agricoles. Paris compte quelques tunnels de voirie déclassés,
tunnel des tuileries - appel à projet réinventer
la Seine -, tunnel Henri IV, ou encore tunnel de l’étoile,
et 7 km de tunnels sur l’ancienne petite ceinture. Ces espaces,
tous singuliers, devront être analysés en détail
pour en cerner l’exact potentiel.
Une
autre source de foncier à étudier concerne la vacance
temporaire des terrains en projet. Une structure hors-sol pourrait
occuper temporairement ces espaces, à l’image du
Skip garden à Londres. Ce projet associatif développe
un jardin potager dans des bennes - skips en anglais
- qui occupent des sites destinés à être construit.
Il s’accompagne d’un restaurant temporaire lui aussi,
transformant les produits du jardin.
Bien
que Paris offre principalement des petites surfaces à l’agriculture,
ces surfaces sont nombreuses et s’il était possible
de mettre en culture 10 % du potentiel décrit ci-dessus,
cela permettrait de créer près de 20 000 exploitations
viables - selon une étude menée à la ferme
du Bec Hellouin en 2015 - et de produire environ 60 000 000 d’équivalent
repas/ ans, en considérant une productivité moyenne
de 6 kg/m².
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AGRICOOL
transforme des containers maritimes pour la culture de fruits et
légumes : irrigation, lumière, taux de CO2…
optimisés - © Tony Trichanh |

Skip
Garden, Londres, King’s Cross
- CC by : Tom - Global Generation Skip Garden
- NC |
Quel
potentiel pour une politique d’agriculture urbaine à
Paris ? |
Le
marché parisien est demandeur de produits frais et locaux,
en témoigne les réseaux des AMAP, des paniers
et les commerces de produits locaux en constante évolution.
Si
une production à proximité des habitants et des
travailleurs permettrait de satisfaire une partie de ces besoins
en fruits et légumes frais, Paris, tout comme la zone
urbaine dense, ne peuvent s’en satisfaire. Des relations
de proximité, d’échange et de réciprocité
sont donc à retrouver entre ces territoires fortement
urbanisés et leur périphérie proche, la
métropole, ou plus éloignée, la région.
Aujourd’hui, le nombre d’exploitations de légumes
en Île-de-France et en constante diminution - 1 900 ha
en 2010 contre 5 800 en 1970 -, et ces dernières s’éloignent
de plus en plus de la zone urbaine dense. Le même constat
s’applique à l’élevage. Par ailleurs,
avec plus de 60 % de la surface agricole francilienne dédiée
au blé tendre et un réseau de 23 moulins, l’Ile-de-France
est la première région productrice de farine en
France.
Pour
créer de nouvelles réciprocités entre ville
et campagne, la ville de Paris s’est engagée à
développer des partenariats avec les agriculteurs de
petite et grande couronne dans le but de favoriser le partage
des savoir-faire, d’offrir un débouché économique
aux producteurs de pleine terre, et d’aider les
projets d’agriculture urbaine à trouver un équilibre
économique. Le prochain Appel à Projet des Parisculteurs
sera une des applications directes de cet engagement et le projet
Solidarité Paris-Campagne créera des
jumelages entre Paris et des villes de zones rurales ou péri-urbaines.
De
nouveaux réseaux de distribution commencent à
se mettre en place, comme on le voit avec le marché sur
l’eau, sur le canal de l’Ourcq, ou des réflexions
telles que le tramap mené par le projet les Ekovores
à Nantes. La charte logistique durable, signée
en 2013, favorise les circuits courts, essentiels au maintien
des commerces alimentaires de proximité. La création
d’une halle logistique à Chapelle International
et l’ouverture en 2015 du Pavillon des producteurs locaux
à Rungis s’inscrivent également dans cette
démarche.
C’est
tout un système qui se réinvente associant producteurs
consommateurs distributeurs, un système protéiforme
en lien avec toutes les échelles territoriales, production
hyper locale et production plus éloignées et utilisant
au mieux les possibilités offertes par les nouvelles
technologies, système qui renoue avec une histoire ancienne
qui se lit encore dans la toponymie des rues de Paris et de
la métropole, de la rue des Vignes près de la
place de la Nation à Paris aux murs à pêches
de Montreuil.
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Jardin partagé Catherine Labouré, rue de Babylone,
Paris (VIIe) - ©
Apur
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L'Apur,
Atelier parisien d’urbanisme
|
L’Apur, Atelier parisien d’urbanisme, est une association
1901 qui réunit
la Ville de Paris, le Département de Paris, l’État
(la DRIEA, l’Insee),
la Métropole du Grand Paris, le Forum métropolitain
du Grand Paris,
la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris Île-de-France,
la Régie Autonome des Transports Parisiens, la Société
du Grand Paris,
l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris, La Caisse
des dépôts, Eau de Paris, l’Epaurif, Grand
Paris Aménagement, Paris Habitat, Ports de Paris, le SIAAP,
le SIPPEREC, SNCF Immobilier, le STIF, le Syctom, le territoire
Est Ensemble (T8),
le territoire Grand-Orly Seine Bièvre (T12), le territoire
Grand Paris Seine Ouest (T3).
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