Dans
le 17e arrondissement de Paris, un nouveau lieu de vie se développe
sur le site ferroviaire des Batignolles. Sur 50 ha, ce quartier durable
conjugue toutes les composantes de la ville - bureaux, logements privés,
intermédiaires et sociaux, commerces, équipements, culture
et loisirs - dans un environnement rendu particulièrement attractif
par la présence d’un parc de 10 ha. La place importante accordée
à la création et la diversité architecturales ainsi
que les exigences très élevées de préservation
des ressources et d’économie d’énergie marqueront
l’identité de ce nouveau quartier. Le nouveau palais de justice
de Paris réalisé par l’architecte Renzo Piano,
et l’arrivée de la ligne 14 du métro et du Tramway
T3, conforteront la vocation métropolitaine et l’attractivité
du site.
CADRE
DE VIE |
Le
Parc Martin Luther King : Un espace de rencontre, un lien entre les
quartiers |
Occupant
le centre de l’éco-quartier, le parc Martin Luther
King est ouvert et traversant. Il devient l’espace de rencontre
entre les quartiers qui l’entourent : Batignolles, Épinettes,
Monceau-Pereire, Clichy-la-Garenne et Hauts-de-Malesherbes. Ses
allées, situées dans le prolongement des rues existantes,
et ses 14 entrées et sorties offrent des liaisons simples
et directes entre la rue Cardinet, l’avenue de Clichy et le
boulevard Berthier. Sa taille en fait l’un des grands parcs
de la capitale.
Le parc Martin Luther King exprime une conception contemporaine
de la nature en ville, non plus distante mais venant au plus près
des habitations, non plus domestiquée mais libre et diverse,
paysagée sans être ornementale.
Autre trait contemporain, les nombreux équipements du parc
invitent largement aux activités sportives et ludiques pour
tous les âges.


Les équipements ludiques et sportifs comprennent
un parcours de santé, neuf aires de jeux pour enfants, un
skate parc, des terrains de basket, de balle au mur, de football
ou encore de pétanque.
Parc
Martin Luther King : ©
Photos : Sergio Grazia |


 
Des espaces intimistes équipés de bancs permettent
de se détendre et de profiter paisiblement du calme de la
nature. 7 000 m2 de pelouse accueillent des jeux de plein air tandis
que les allées d’amélanchiers ou de magnolias
ménagent des espaces dédiées à la promenade
ou au jogging.
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Usages de l’espace : Optimiser l’utilisation d’une
ressource rare |
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L’éco-quartier
réunit un ensemble très varié de fonctions
urbaines : logements, bureaux, administrations, équipements
de proximité, transports publics, commerces et loisirs, mais
aussi d’autres activités maintenues dans la ville dense
et non comme autrefois reléguées en périphérie
: grands services urbains - collecte et tri des déchets,
stationnement des autocars - et activité industrielle - production
de béton - et logistique : maintenance ferroviaire et fret.
Ces derniers sont concentrés dans des secteurs où
ils seront peu nuisants.
Le
projet urbain organise ces fonctions dans un espace très
contraint, puisqu’il réemploie un site à vocation
essentiellement logistique, bordé de grandes infrastructures
de transport : fer et route. Afin d’économiser l’espace,
les îlots bâtis sont conçus pour accueillir chacun
plusieurs fonctions. En particulier, les commerces, équipements
scolaires ou de loisirs sont systématiquement logés
au rez-de-chaussée des immeubles de logement ou de bureaux.
On voit ainsi une ville dense et multifonctionnelle s’organiser
de manière compacte autour du vaste espace public ouvert
qu’est le parc. Les services publics sont implantés
au plus près de leurs utilisateurs, habitants et salariés.
Le bâti, dont les volumes découpent de nombreuses ouvertures
et liaisons, allège cette densité. En particulier,
la réglementation urbaine - plu - autorise ici le dépassement
du plafond parisien des 37 m, pour permettre la création
d’une silhouette urbaine aux émergences atteignant
50 m, libérant de l’espace au sol et offrant des vues
lointaines.
Une autre façon d’économiser l’espace
consiste à le mutualiser au sein des programmes immobiliers,
soit par les 7 500 m2 de toits-terrasses accessibles aux habitants,
soit par des locaux communs, studio partagé, buanderie, conciergerie…
qui représentent ensemble une superficie de 1000 m2. |
©
TVK -
Tolila Gilliland
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Îlot
multifonctionnel
lot o8 TVK et Tollia-Gilliland
Ce projet propose une imbrication complexe de formes et de fonctions
au sein d’un macrolot de plus de 24 000 m2. Trois immeubles
de logements libres, sociaux et à loyers maîtrisés
sont posés sur un socle rassemblant un cinéma et un
centre d’animation. Un jeu fin sur les volumes, une ruelle
intérieure reliant les deux équipements et une utilisation
optimale de la surface du socle rendent l’ensemble cohérent
et fluide.
©
TVK -
Tolila Gilliland |
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Jardins et locaux partagés
Dalle
des Batignolles
Longue de 550 m et large de 55 à 70 m, s’élevant
10 m au-dessus du faisceau Saint-Lazare, la dalle recouvre
le site de maintenance ferroviaire reconfiguré
et sert de socle au nouveau quartier.
©
Cyrille Weiner
Allègement par la hauteur
Lot 06b Fresh et Itar architectures
La faible emprise au sol de cet immeuble dégage
les perspectives et ménage des distances confortables
vis-à-vis des immeubles voisins. À terme,
10 immeubles atteindront une hauteur de l’ordre
de 50 m.
© Fresh Architectures
- Itar Architectures
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Le projet multiplie les espaces mutualisés
qui contribuent autant à la qualité de la
vie sociale qu’à l’optimisation de
l’espace disponible. À titre d’exemples
:
- une
grande terrasse jardinée de 2 300 m2 partagée
entre deux immeubles,
- 3
petits jardins aromatiques à différents
étages d’un programme de bureaux et de
commerces,
- un
studio faisant office de chambre d’ami,
- une
conciergerie,
- une
buanderie,
- une
serre sur le toit accessible aux enfants des écoles…
Dans
le parc, deux espaces de 320 et 170 m2, gérés
par des associations et ouverts à tous, permettent
aux amateurs de jardins de cultiver des légumes
et des fleurs. |
REPÈRES
550
000 m2 de surface
de plancher sur un site
de 54 ha dont 10 ha dédiés
au parc.
Programme
de l’éco-quartier
3 400 Logements
140 000 m2 de bureaux
120 000 m2 pour l’ensemble
judiciaire
31 000 m2 de commerces,
culture, loisirs
38 000 m2 d’équipements
publics |
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Mixité sociale : Une segmentation fine de l’offre de
logements |
©
Sergio Grazia |
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Clichy-Batignolles
offrira 50 % de logements sociaux sur un total de 3 400.
Le détail de l’offre est de :
- 50
% de logements sociaux (20 % PLAI, 50 % PLU,
30 % PLS)
-
20 % de logements à loyers intermédiaires
-
30 % de logements libres
Les
logements sociaux s’adaptent aux besoins spécifiques
de publics différents : familles, étudiants, jeunes
actifs, personnes âgées dépendantes, personnes
handicapées. L’éco-quartier offre notamment
500 logements pour étudiants et jeunes travailleurs et 200
chambres pour personnes âgées dépendantes, ainsi
qu’un foyer d’accueil médicalisé, une
résidence sociale et un centre d’hébergement
et de réinsertion.
Une place importante est faite aux grands appartements.
Les programmes locatifs à loyer intermédiaire comportent
60 % de T3 et plus, dont au moins la moitié de T4 et plus.
Le locatif social comprend 70 % de T3 et plus, dont 35 % de T4 et
plus. Les programmes destinés à l’acquisition
offrent quant à eux 50 % de T3 et plus. |

De grands îlots mixtes
Lot E10a, E10b Architectes MAAST, TOA et AASB
Les 26 700 m2 de cet îlot rassemblent 107 logements intermédiaires,
106 logements sociaux, 100 chambres pour personnes âgées
dépendantes et 1500 m2 de commerces pour une mixité
riche et conviviale. |
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Ces
différents types de logement sont répartis sur l’ensemble
de l’écoquartier sans distinction d’emplacement
ou de qualité. Les logements sociaux sont la plupart du temps
intégrés dans des îlots mixtes.
Au-delà de l’offre de logement, l’éco-quartier
procure des lieux de rencontre tel que le parc mais aussi un centre
d’animation de 1000 m2.
Mixité
verticale
Dans l’îlot multifonctionnel O8, la mixité des
logements s’organise par strate au sein des trois immeubles.
©
Le Penhuel - Saison Menu - Sud Architectes |
REPÈRES
La
loi impose aux communes
franciliennes de plus de 1500
habitants d’offrir au moins
25 % de logements sociaux
en 2025.
Le programme local
de l’habitat (PLH) 2011-2016
de Paris impose 30 %
de logements sociaux dans
les constructions privées
de plus de 800 m2, et 50 %
dans les opérations publiques.
Les loyers intermédiaires
actuellement plafonnés
à 18,40 €/m2 sont inférieurs
d’environ 20 % aux loyers
du marché parisien. |
DÉPLACEMENTS ET TRANSPORTS |
Mobilité
: Cinq
lignes majeures de transports en commun, la marche à pied facilitée |
L’éco-quartier
bénéficiera de transports en commun nombreux et accessibles.
En particulier, l’arrivée de la ligne de métro
M14 permettra de désaturer la M13 et de relier le quartier
aux principaux pôles du centre de la capitale : Saint-Lazare,
Châtelet-les-Halles et la Gare de Lyon seront à moins
de 20 minutes. À terme : 3 stations de métro (M13
et M14), une station du RER C, une station de tramway T3, 9 lignes
de bus et une gare du Transilien (ligne L).
Les modes actifs sont largement favorisés.
• Le parc Martin Luther King se traverse agréablement
à pied, raccourcissant les distances entre les quartiers
et vers les transports en commun.
• Les nouveaux espaces de voirie, notamment la grande voie
nord-sud, sont conçus comme des espaces partagés.
• La requalification des grands axes - avenue de la Porte
de Clichy et Boulevard Berthier - intègre la création
de voies cyclables et de grands trottoirs.
• 5 nouvelles stations Velib seront créées,
portant à 15 l’offre du quartier. Dans les immeubles,
2,25 % de la surface de plancher totale est consacrée au
stationnement des vélos. Inversement, la voiture individuelle
n’est pas encouragée.
• L’offre de stationnement est encadrée en prenant
pour référence les niveaux planchers du PLU : 1 place
de stationnement pour 100 m2 de logement, 0,33 place pour 100 m2
de bureaux et 0,28 place pour 100 m2 de commerce. Le stationnement
en surface est réservé aux livraisons et aux arrêts
momentanés. Une plateforme Autolib sera créée.
Un
quartier bien connecté
Aujourd’hui
Clichy-Batignolles est desservi par :
le RER C,
la ligne 13 du métro,
la ligne L du Transilien Réseau Saint-Lazare ;
et bénéficie de la proximité du pôle
de transport
multimodal de la gare Saint-Lazare :
RER E, lignes SNCF et 3, 12 et 14 du métro
2017
• Le Tramway T3 sera prolongé jusqu’à
la Porte d’Asnières.
2019
• La ligne 14 du Métro sera prolongée depuis
la gare
Saint-Lazare jusqu’à la Mairie de Saint-Ouen, via Pont
Cardinet et la Porte de Clichy, pour offrir une liaison rapide
et directe vers les principaux pôles de transports parisiens
:
• Gare St-Lazare : RER E ; ligne SNCF
• Les Halles : RER A, B, D - La Défense et aéroport
Charles de Gaulle
• Gare de Lyon : RER A ; TGV sud-Est et Méditerranée
À terme la ligne 14 reliera Orly au Carrefour Pleyel.
À partir de 2019 / 2020
Un arrêt Pont Cardinet sera créé sur la ligne
Transilien
Saint-Lazare–La Défense. |

Mail
piétonnier dans le parc
Martin Luther King
©
Jean-Claude Bardot - Le Bar Floréal
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REPÈRES
Se
déplacer régulièrement
en modes actifs - marche
à pied, vélo… - sur des trajets
de 15 à 30 min, réduit
de 30 % les risques
de maladie coronarienne.
Source : Insee 2008
À Paris, les modes actifs
et les transports en commun,
qui représentent déjà 55 %
et 33 % des déplacements,
seront renforcés pour
absorber l’augmentation
prévue des besoins
de mobilité, soit +7 %
à l’horizon 2020.
Source : PDUIF
L’éco-quartier accueillera
7 500 habitants, 12 700 actifs
ainsi que 9 000 utilisateurs
par jour pour le seul palais
de justice. |
Les
nouvelles stations de métro sont valorisées par la
qualité de leur insertion
dans les bâtiments. |
©
Tobias Rehberger - Dab, Emerige
|
En
particulier, une œuvre de l’artiste plasticien Tobias
Rehberger signalera l’accès à la station M14
de Pont-Cardinet, au rez-de-chaussée d’un immeuble
construit par le promoteur Émerige.
La voie nord-sud se rapproche d’un plateau unique partagé
entre piétons, cycles, bus et voitures sans couloirs dédiés.
La limitation de vitesse à 20 ou 30 km/h, des plantations
guidant les parcours et de larges trottoirs permettront aux modes
doux d’y évoluer en toute sécurité. |

Sur
l’avenue de la Porte de Clichy réaménagée,
un large trottoir accueillera terrasses et pistes cyclables.
Le passage sous le boulevard périphérique, jusqu’à
la place des Nations-Unies à Clichy, sera rendu plus hospitalier
grâce à un grand espace piétonnier et un éclairage
soigné. |
©
Anyoji Beltrando
- Mylucky Pixel |
Logistique : Une participation active à la réduction
du trafic de poids lourds à Paris |
Une
collecte des déchets invisible, silencieuse et propre
L’ensemble des déchets ménagers - à l’exception
du verre et des encombrants - fait l’objet d’une collecte
automatisée au moyen d’un réseau pneumatique
souterrain, une première à Paris.
Ce système de collecte pneumatique, géré par
Veolia Propreté et ENVAC, permet d’éviter l’entreposage
de bacs à ordure dans l’espace public et la circulation
de camions de collecte. La circulation est allégée,
avec un impact positif sur le bruit, la qualité de l’air
et les émissions de gaz à effet de serre.
Tous les bâtiments de logements et les équipements
publics sont raccordés à ce réseau. Les déchets
aspirés rejoignent un terminal de collecte situé dans
le quartier, boulevard Douaumont. Les déchets recyclables
sont acheminés vers le centre de tri voisin, les autres étant
compactés avant transport vers le centre d’incinération
de Saint-Ouen.
Seuls 3 ou 4 camions par semaine seront nécessaires à
l’évacuation des déchets, soit une économie
de 1872 km de transport annuel.
Des fonctions productives et logistiques maintenues dans Paris
En réinvestissant un site ferroviaire pour y créer
un nouveau quartier, la Ville de Paris a tenu à y maintenir
ou recréer des activités nécessaires au fonctionnement
urbain : tri des déchets, stationnement des autocars, production
de béton et fret ont donc trouvé leur place dans la
partie nord du site, au plus près du chemin de fer et du
boulevard périphérique qui assurent leur desserte,
dans des conditions de fonctionnement et d’isolation qui les
rendent compatibles avec leur voisinage.
Le centre de tri des déchets recyclables, projet porté
par l’Agence métropolitaine des déchets et livrable
en 2019, illustre sa politique de proximité : il traitera
les collectes des arrondissements et communes voisins. La voie ferrée
sera utilisée pour évacuer les balles de papier recyclable
vers les entreprises spécialisées. |
©
Syctom - Monique Labbé
Centre
de tri des déchets
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©
Photothèque Veolia
- JM-.Ramès.M. Matter

Terminal
de la collecte pneumatique |
La
collecte pneumatique des déchets en pratique
Les bâtiments de l’éco-quartier
sont équipés de bornes communes, remplaçant
les bacs roulants, dans lesquelles sont déposés séparément
les déchets recyclables et non recyclables.
Des bornes sont également présentes localement dans
l’espace public.
Les
déchets sont alors aspirés dans des conduites souterraines
qui les acheminent vers un terminal situé en bordure du boulevard
périphérique, où ils sont placés dans
des conteneurs et redistribués vers des filières de
traitement et de recyclage dont le centre de tri voisin. |
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REPÈRES
Chaque
année, un Francilien génère près de
470 kg de déchets dont le ramassage
et le transport s’effectuent principalement par la route.
Source : Ademe
100 000 véhicules livrent chaque jour dans Paris. Source
: Apur
Le trafic des poids lourds et véhicules utilitaires légers
est responsable de 40 %
des rejets d’oxyde d’azote dans l’air parisien.
Source : Apur
La part modale du fret ferroviaire est de 10 % en France contre
23 % en Allemagne. Source : Ademe |
©
Polymago

Fonctionnement
de la collecte pneumatique de déchets
Rédactrice
du dossier : Jeanne
Bazard |
La base de fret est dédiée à la logistique
urbaine de proximité. Embranchée au réseau
ferroviaire, cet équipement géré par
la société CIEH recevra des marchandises principalement
alimentaires acheminées par wagons réfrigérés,
onze par jour. Les livraisons dites du dernier kilomètre
dans les différents quartiers de la capitale
seront assurées par une flotte de véhicules
électriques. La centrale à béton de l’entreprise
Orsima alimente en béton frais les chantiers de Clichy-Batignolles
et de la capitale. Un embranchement ferré permet un
acheminement direct des granulats depuis la carrière
par un transport massifié évitant la présence
de 10 000 camions par an. La Petite Ceinture, maintenue en
activité sur le site, permettra aux quelques trains
qui alimentent la centrale à béton d’effectuer
des manoeuvres ; elle préserve une liaison inter-réseau
entre le faisceau ferré Saint-Lazare et ceux des gares
de l’Est et du Nord.
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