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La disparition des amphibiens et des reptiles témoigne de l'état
de santé inquiétant des mares, des mouillères, des
landes et des haies, refuges d'une biodiversité riche, mais souvent
méconnue. La nouvelle liste rouge régionale, réalisée
par l'Agence Régionale de la Biodiversité
en Île-de-France (ARB ÎDF) avec la Société Herpétologique
de France (SHF), vise à hiérarchiser les priorités
d'action
des politiques publiques, au moment où le nouveau SDRIF-E accroît
la protection des espaces naturels franciliens.
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Les écosystèmes impactés par des pollutions
diffuses |
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| Les
pollutions chimiques émanant des zones urbaines et agricoles
affectent de manière chronique les écosystèmes
par le biais de métaux lourds, dioxines ou résidus
de molécules médicamenteuses et phytopharmaceutiques.
Ces agents délétères s’accumulent dans
les écosystèmes et, par diffusion passive, intoxiquent
les chaînes alimentaires, entraînant des effets en
cascade. Les amphibiens et les reptiles en subissent les conséquences,
notamment des altérations au niveau de la nutrition, de
la mobilité et de la reproduction. La vulnérabilité
des amphibiens est accentuée par leur peau, hautement perméable
à l’environnement, ce qui les expose à des
concentrations significatives de contaminants, surtout dans les
milieux aquatiques.
Les
amphibiens sont particulièrement exposés aux polluants
et produits phytosanitaires
qui ruissèlent dans les points d’eau. Ces produits
impactent le développement des œufs,
larves et adultes, et mettent en péril leur survie. ©
Victor Dupuy
Parallèlement,
l’utilisation fréquente d’engrais et de pesticides
contamine les eaux et favorise le développement d’algues
filamenteuses, qui perturbent l’équilibre écologique
du milieu. Leur prolifération, favorisée par le
changement climatique, peut asphyxier les organismes aquatiques,
et quasiment stériliser les plans d’eau. Sans plantes
aquatiques comme les glycéries, les tritons n’ont
plus de support pour pondre et désertent l’habitat.
En ce qui concerne les produits phytopharmaceutiques, des recherches
récentes indiquent que ces substances persistent pendant
plusieurs décennies dans l’environnement (6).
Les chaînes alimentaires sont affectées, avec des
rongeurs intoxiqués devenant les proies de serpents, qui
ingèrent à leur tour des molécules toxiques
et les accumulent dans leur organisme. Cette bioaccumulation de
toxines souligne l’ampleur des effets indirects de ces produits
sur l’ensemble des écosystèmes, compromettant
la survie à long terme des espèces qui en dépendent.
Des substances telles que les pyréthrinoïdes, les
organophosphorés, les organochlorés, le glyphosate
et les carbamates ont été identifiées comme
responsables de dérèglements physiologiques et endocriniens,
de malformations morphologiques et de changements comportementaux
chez les amphibiens. Cela souligne l’urgence de réduire
notre dépendance aux pesticides et aux engrais de synthèse. |
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| Vers
une communauté ERC en Île-de-France
Outre
la nécessité d’appliquer plus rigoureusement
la réglementation définissant la séquence
Éviter-Réduire-Compenser (ERC), l’établissement
d’une communauté intégrant les acteurs régionaux
impliqués dans la mise en œuvre de mesures ERC –
maîtres d’ouvrage, opérateurs fonciers et de
compensation, services de l’État et de la Région,
élus, bureaux d’études et experts de la communauté
scientifique – permettrait de répondre à plusieurs
enjeux : améliorer le dialogue entre les différents
acteurs, acculturer et former aux mesures efficaces, établir
une stratégie de compensation répondant aux politiques
publiques régionales (SRB, SRCE, SNAP)*.
* SRB : Stratégie régionale pour
la biodiversité
SRCE : Schéma régional de cohérence écologique
SNAP : Stratégie nationale pour les aires protégées |
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Les mouillères sont des dépressions naturelles qui
se retrouvent dans certaines parcelles agricoles. En s’asséchant
l’été, elles accueillent une faune et flore
particulières et souvent patrimoniales. Cependant, ces
espaces représentent une perte de surface cultivable et
sont régulièrement comblés ou asséchés.
© Maxime Zucca
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| 1
000 mares en Île-de-France
Dans
l’objectif de renforcer les zones humides et la trame verte
et bleue du territoire francilien, la Région Île-de-France
déploie un dispositif dédié au soutien des
projets de création et de restauration de mares. Ce dispositif,
destiné aux collectivités et aux associations, propose
une aide financière allant jusqu’à 5 000 euros
par mare pour la création, et 2 500 euros par mare pour
la restauration. Les porteurs de projets sont invités à
consulter le cahier des charges du dispositif, et les préconisations
techniques de la Société nationale de protection
de la nature (SNPN), avant de déposer leur dossier sur
mesdemarches.iledefrance.fr. |
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Les
effets multiples du changement climatique |
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Alors
que l’année 2023 a été l’année
la plus chaude jamais enregistrée sur Terre (7),
l’élévation globale des températures,
le brouillage des saisons et l’intensification des événements
climatiques extrêmes deviennent des défis prégnants.
La biodiversité, première victime de ces altérations
environnementales, se trouve contrainte de s’adapter à
des perturbations de plus en plus fréquentes. Les amphibiens
et les reptiles y sont particulièrement vulnérables,
en raison de leur dépendance aux conditions climatiques
pour réguler leur température interne, et donc leur
cycle de vie.
Les changements climatiques perturbent significativement l’hivernation
de certaines espèces, les incitant à reprendre leur
activité trop tôt dans l’année et les
exposant à des gelées tardives, un phénomène
qui peut entraîner la mortalité directe ou fragiliser
la santé des individus. De plus, ces perturbations semblent
provoquer un décalage dans la reprise d’activité
des mâles et des femelles après l’hivernation,
mettant en péril le succès reproducteur des populations.
L’augmentation de la fréquence et de l’intensité
des sécheresses représente une menace majeure pour
la ressource en eau et pour les amphibiens, qui en dépendent
pour leur reproduction. Même si les pièces d’eau
qu’ils utilisent sont souvent éphémères,
les petites mares et les mouillères s’assèchent
de plus en plus tôt, de plus en plus fréquemment.
La sécheresse semble être l’un des principaux
facteurs dégradant l’état de santé
des individus et leur succès reproducteur, en particulier
sous les climats tempéré et méditerranéen
(8).
L’augmentation moyenne des températures a des implications
à grande échelle, forçant les espèces
à se déplacer ou à disparaître lorsque
les conditions environnementales dépassent leur seuil de
tolérance. Les modélisations prédisent des
migrations potentielles pour des espèces comme le Sonneur
à ventre jaune, le Lézard vivipare, ou la Vipère
péliade, adaptées à des climats frais et
humides. Cependant, le manque de corridors et de milieux favorables
accroît les risques d’extinction régionale
pour les taxons fuyant la hausse des températures.
Enfin, les impacts indirects des changements climatiques se manifestent
via l’émergence de pathologies graves chez les amphibiens.
La chytridiomycose, liée à un champignon, menace
les populations déjà fragilisées. Les futurs
scénarios climatiques indiquent que cette maladie pourrait
étendre son aire d’occurrence, représentant
une menace supplémentaire pour des populations déjà
soumises au stress de multiples facteurs anthropiques.
Création
d'habitats et restauration des continuités écologiques
La
création d’habitats pour les amphibiens et les reptiles
est une mesure efficace, peu onéreuse et en général
couronnée de succès si des principes de base sont
respectés. Majoritairement sensibles à la structuration
de leurs habitats, ces espèces ne demandent pas d’ingénierie
complexe, et s’accommodent de petites surfaces, à
condition d’être bien connectées avec d’autres
habitats favorables.
Dans le cas des amphibiens, protéger les mares existantes
et en créer de nouvelles est un moyen de conservation simple
et efficace. Afin de garantir la colonisation de ces nouveaux
milieux, il est préférable de les intégrer
à un réseau de mares préexistantes et déjà
utilisées par d’autres amphibiens. Afin de garantir
sa fonctionnalité, la conception de l’ouvrage doit
permettre le maintien de l’eau au moins pendant une partie
de l’année, et l’accès grâce à
des pentes relativement douces. Une mare qui s’assèche
en fin d’été n’est pas un problème.
Il n’est pas nécessaire de végétaliser
l’ouvrage, sauf si cet aménagement est réalisé
en faveur d’une espèce spécifique. Les Rainettes
vertes, par exemple, ont besoin d’une végétation
haute et dense en périphérie immédiate du
point d’eau. Avec le temps, la mare sera colonisée
par différents stades de végétation spontanée.
L’apport en poissons est à proscrire, car ils sont
friands des œufs d’amphibiens. Aussi leur présence
réduira drastiquement le potentiel d’accueil de l’aménagement.
Dans le cas des reptiles, les milieux d’interfaces, comme
les haies et les lisières, sont favorables et faciles à
mettre en place. L’élément essentiel pour
leur attractivité est de favoriser plusieurs strates de
végétation, qui apporteront caches et nourriture
à ces espèces craintives et discrètes. Les
ronces, pruneliers et aubépines, denses et pourvues d’épines,
dissuadent les éventuels prédateurs et sécurisent
les reptiles. Ainsi, une haie qu’un être humain est
en mesure de traverser n’est généralement
pas assez dense. L’exposition de l’aménagement
est également importante, car la température conditionne
l’activité des reptiles. Il est souhaitable qu’une
partie du linéaire possède une exposition sud ou
sud-est afin de garantir un ensoleillement suffisant. Pour multiplier
les expositions disponibles, il est bénéfique d’éviter
les lisières rectilignes au profit de tracés plus
sinueux, avec éventuellement des encoches dans la végétation.
En termes de gestion de ces aménagements, diversifier les
hauteurs de coupe permet d’obtenir une bordure progressive
qui facilite la thermorégulation – comportement d’exposition
au soleil – des animaux. Créer une haie ou une lisière
favorable est un processus lent, qui peut être amorcé
à travers des plantations qui se densifieront avec le temps,
ou se faire de manière spontanée, avec l’arrêt
de la gestion d’un espace ciblé.
Malgré leur faible capacité de dispersion, les amphibiens
et les reptiles sont tout de même amenés à
circuler au sein de leurs habitats. Pour les amphibiens, cela
correspond notamment à la migration annuelle qui leur permet
de se reproduire. Au début du printemps, ils quittent leurs
refuges hivernaux – boisements, haies et murets –
pour se retrouver dans les points d’eau. Cela les oblige
régulièrement à traverser des routes, source
de mortalité importante. Afin de prévenir cet impact,
deux types d’ouvrages existent : les crapaudromes
et les crapauducs. Les premiers sont des dispositifs
temporaires, qui consistent en la mise en place de barrières
le long de la route, avec, à intervalles réguliers,
des seaux permettant de recueillir les amphibiens bloqués.
Chaque jour, pendant la saison de reproduction, les seaux sont
relevés et les individus relâchés de l’autre
côté de l’ouvrage. Pérennes, les crapauducs
visent à la création de buses sous la chaussée,
avec, là aussi, une barrière infranchissable obligeant
les amphibiens à utiliser ces passages. Chronophage pour
le premier et onéreux pour le second, ces dispositifs sont
à calibrer en fonction des enjeux du site et doivent respecter
certaines préconisations afin de garantir leur efficacité.
Pour les reptiles, se déplacer sans le couvert d’une
végétation dense revient à s’exposer
aux prédateurs et, en dehors de la période de reproduction,
il est très inhabituel de les rencontrer à découvert.
Ainsi, les aménagements en leur faveur doivent être
connectés à des linéaires déjà
favorables ou en être à proximité immédiate.
Vers
des politiques publiques plus efficaces
La
manière la plus efficace pour protéger des espèces
consiste à mieux protéger leurs habitats. Sanctuariser
des espaces reste la meilleure garantie pour la pérennité
de l’ensemble de leur cycle de vie, et donc de leurs populations.
Dans le cas des amphibiens et des reptiles, leurs habitats sont
parfois temporaires et souvent absents de la liste des habitats
patrimoniaux, ce qui limite la création de zones de protection
forte pour certaines espèces. Ainsi, pour l’Alyte
accoucheur, une espèce quasi menacée [NT] affectionnant
particulièrement les vieux lavoirs ruraux, près
de 80 % des observations ont été réalisées
en dehors de zones de protection. Il en est de même pour
la Vipère aspic, considérée comme en danger
[EN], qui est très dépendante des haies, des ronciers
et des lisières, habitats généralement oubliés
des politiques de conservation. À l’inverse, certaines
espèces affectionnant les milieux naturels préservés
sont plutôt bien intégrées dans le réseau
de protection. C’est le cas du Triton marbré, principalement
localisé dans les massifs de Fontainebleau et de Rambouillet,
dont plus de 90 % de l’aire d’occurrence est protégée.
À une échelle plus large, le Schéma directeur
de la région Île-de-France (SDRIF-E) définit,
en tenant compte du Schéma régional de cohérence
écologique (SRCE), les grandes orientations de l’aménagement
du territoire à l’horizon 2040. Ce schéma
comprend, notamment, des orientations réglementaires et
des cartes opposables, qui permettent de cadrer le développement
urbain. Plusieurs de ces dispositifs visent à préserver
le patrimoine naturel de la région. Une armature verte
à sanctuariser y est définie pour la préserver
de toute nouvelle urbanisation. En articulation avec le SRCE,
le SDRIF-E renforce la protection de points fragiles et précieux
des continuités écologiques régionales, notamment
à travers l’identification de connexions écologiques
d’intérêt régional au sein des
espaces ruraux et de liaisons vertes au sein des espaces
urbains. Enfin, des fronts verts d’intérêt
régional sont définis pour contenir l’étalement
urbain et préserver ainsi les espaces agricoles et naturels
situés au-delà desdits fronts. Ces dispositions
réglementaires associées à l’actualisation
du SRCE, datant de 2013, visent à renforcer la mise en
oeuvre de la Trame verte et bleue sur l’ensemble du territoire
francilien, y compris dans les espaces très urbanisés.
Le
Crapaud calamite est une espèce pionnière qui affectionne
les habitats temporaires et nouvellement créés.
Ce crapaud est le seul amphibien francilien à pouvoir marcher,
ce qui lui permet une bonne capacité de colonisation, nécessaire
pour atteindre rapidement les petites pièces d’eau
peu profondes dans lesquelles il se reproduit.
© Gabriel Michelin
Des
constats en attente de résultats
Cette
nouvelle Liste rouge régionale des amphibiens et reptiles
franciliens s’ajoute aux six précédentes :
oiseaux, plantes vasculaires, chauves-souris, papillons de jour,
libellules et orthoptéroïdes. Force est de constater
que plus les connaissances sur la biodiversité s’améliorent,
plus le tableau s’assombrit. La crise du vivant est une
réalité en Île-de-France, et touche une multitude
d’espèces, des plus ordinaires aux plus patrimoniales.
Face aux défis que cela représente, il apparaît
urgent de renforcer et de mettre à jour les dispositifs
de protection et de restauration de la biodiversité en
Île-de-France, et ce, dans tous les milieux. Dans cinq à
dix ans, l’actualisation de cette Liste rouge sera l’occasion
de mesurer l’efficacité des actions mises en place.
Le changement de catégorie de menace des espèces
sera l’indicateur qui permettra d’en suivre les effets.
Hemminki
Johan, naturaliste, département Biodiversité –
ARB ÎdF |
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(6)
Fritsch, C., Appenzeller, B., et al. (2022). Pervasive exposure
of wild small mammals to legacy and currently used pesticide mixtures
in arable landscapes. Scientific Reports, 12(1), 15904.
(7) Organisation météorologique mondiale, 2024.
(8) Macdonald, K J., Driscoll, D. A., et al. (2023). Meta-analysis
reveals impacts of disturbance on reptile and amphibian body condition.
Global Change Biology, 29(17), 4949-4965.
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Ressources
• Infrastructures linéaires de transport et reptiles.
Application à trois espèces protégées
à enjeux forts, Centre d’études et d’expertise
sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement
(Cerema), 2015.
• Guide francilien de demande de dérogation à
la protection des espèces dans le cadre de projets d’aménagement
ou à buts scientifiques, Direction régionale
et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie
(DRIEE) d’Île-de-France, 2018.
• Séquence Éviter-Réduire-Compenser
: quelle biodiversité est visée par les mesures d’évitement
?, revue Irstea, 2019.
• Liste rouge régionale des amphibiens et des reptiles
d’Îlede-France, Agence régionale de la biodiversité
en Île-de-France – L’Institut Paris Region, Société
herpétologique de France, 2023.
• Amphibiens et dispositifs de franchissement des infrastructures
de transport terrestre, Cerema, 2019.
• Chapitre Reptiles et amphibiens de France métropolitaine
dans La Liste rouge des espèces menacées en France,
UICN France, MNHN, SHF, 2015. |
|
.....
.Plus
d'un quart des amphibiens et des reptiles menacés
d'extinction en Île-de-France
..............
Ressources
............
• Infrastructures linéaires de transport
et reptiles. Application à trois espèces
protégées à enjeux forts,
Centre d’études et d’expertise
sur les risques, l’environnement, la mobilité
et l’aménagement (Cerema), 2015
• Guide francilien de demande de dérogation
à la protection des espèces dans le
cadre de projets d’aménagement ou à
buts scientifiques, Direction régionale
et interdépartementale de l’environnement
et de l’énergie (DRIEE) d’Île-de-France,
2018
• Séquence Éviter-Réduire-Compenser
: quelle biodiversité est visée par
les mesures d’évitement ?, revue
Irstea, 2019
• Liste rouge régionale des amphibiens
et des reptiles d’Île-de-France,
Agence régionale de la biodiversité
en Île-de-France – L’Institut Paris
Region, Société herpétologique
de France, 2023
• Amphibiens et dispositifs de franchissement
des infrastructures de transport terrestre, Cerema,
2019
• Chapitre Reptiles et amphibiens de France
métropolitaine dans La Liste rouge
des espèces menacées en France,
UICN France, MNHN, SHF, 2015
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......
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.......
Note Rapide Plus
d'un quart des amphibiens et des reptiles menacés
d'extinction en Île-de-France
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Directeur
de la publication : Nicolas Bauquet, DG
Coordination des études : Sébastien
Alavoine, DGA
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Rédaction en chef : Laurène Champalle
Infographie / cartographie : Sylvie Castano
Médiathèque / photothèque : Julie
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L’Institut
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