Il y a dix ans, à Paris, les Nations Unies adoptaient un accord historique : pour la première fois, 195 pays s’unissaient pour faire front commun contre le dérèglement climatique. Ce moment fondateur, fruit d’une mobilisation sans précédent de la société civile, des scientifiques, des militants et des décideurs publics, plaçait notre ville au cœur d’un espoir mondial : celui d’un avenir soutenable, d’un monde à +1,5°C, plus juste et plus respirable.

Dix ans plus tard, alors que les États-Unis se sont retirés de l’Accord de Paris, il y a urgence. L’année 2024 a été marquée par une accélération dramatique des phénomènes extrêmes : canicules, inondations historiques, feux de forêts hors normes. Partout sur la planète, les signaux d’alerte sont clairs : nous devons continuer à agir avec force et détermination !

De Paris à Belém au Brésil, où se tiendra la COP30, au cœur de l’Amazonie, nous porterons haut la voix des villes, qui innovent, transforment et agissent. Paris participera à ce sommet de l’espoir.

Les villes, qui génèrent soixante-dix pour cent des émissions de gaz à effet de serre, doivent avoir les moyens d’agir au plus près des habitants. Ces moyens passent par un meilleur accès aux financements internationaux.

Sans l’implication pleine et entière des villes dans les négociations internationales, aucun pays ne pourra atteindre ses ambitions climatiques et les objectifs de l’Accord de Paris. Ce combat, je le porte avec des maires de nombreuses autres villes dans le monde.

En 2025, à l’occasion des 10 ans de l’Accord de Paris, nous célébrons une décennie d’engagements climatiques avec force, fierté et responsabilité.
Il y a dix ans, plus de 1 000 maires se réunissaient à l’Hôtel de Ville pour le Sommet des élus locaux pour le climat. Le 23 juin prochain, j’aurai l’honneur de rassembler une nouvelle fois, à Paris, des maires du monde entier, et des acteurs engagés pour le climat. Ce rendez-vous sera l’occasion de faire le bilan, mais surtout de rehausser notre ambition collective, face à l’urgence climatique, à l’horizon 2030 et 2050.

Cette année symbolique doit rappeler au monde que les Villes sont en première ligne du combat écologique.

Anne Hidalgo, Maire de Paris

Maillet de l’Assemblée de clôture de la 21e Conférence mondiale sur le climat (COP21)
© Paris Musées / Musée Carnavalet – Histoire de Paris

Présentation de l'exposition

Dix ans après la COP21, la Ville de Paris présente une exposition grand public De Paris à Belém : 10 ans d’actions mondiales pour le climat afin de réaliser un bilan de la lutte contre le dérèglement climatique, avec un focus sur l’action et les solutions portées par les villes.

Depuis l’adoption de l’Accord de Paris en 2015, les villes sont devenues des actrices essentielles de l’action climatique, et démontrent chaque jour que les initiatives locales peuvent contribuer à un avenir plus durable. Alors que les états tardent souvent à agir, de nombreuses métropoles ont été pionnières en matière de transition énergétique, de réduction des pollutions et de résilience climatique.

Entre adaptation et innovation, cette exposition présente les actions concrètes de 34 villes du monde en faveur de la transition écologique, tout en offrant un regard croisé d’artistes internationaux sur l’activité urbaine et sur les enjeux climatiques contemporains.

Méandres du fleuve Amazone près de Manaus, Brésil
© Yann Arthus-Bertrand

Ces transformations s’inscrivent dans un contexte historique global, remontant aux années 1970, avec l’éveil progressif d’une conscience écologique urbaine, puis s’intensifiant à partir des années 2000 à travers des engagements concrets et la mise en œuvre des premiers plans climat urbains. La transition écologique est un défi mondial auquel de nombreuses personnalités - scientifiques, politiques, entrepreneurs, militants… - œuvrent activement pour apporter des solutions durables. Des efforts malheureusement freinés par un rejet des politiques ambitieuses en matière de climat, ou par des actions qui continuent de favoriser les énergies fossiles et les industries polluantes.

Car l’enjeu climatique ne se limite pas à la réduction des émissions, il s’agit aussi de rétablir un équilibre entre l’humain et la nature. Cette interdépendance est au cœur des initiatives urbaines qui visent à protéger les écosystèmes, à restaurer la biodiversité, et à soutenir les populations vulnérables face aux aléas climatiques.

En ce sens, la protection des océans, qui régulent une grande partie du climat mondial, et la préservation des forêts, véritables poumons de la planète, jouent un rôle primordial.

La lutte contre le changement climatique est un défi partagé, dont la participation citoyenne est un pilier fondamental. Face aux nouveaux enjeux de notre siècle, et à la veille de la COP30 de Belém, les actions individuelles demeurent un levier indispensable pour construire ensemble un avenir plus durable. Le rôle des enfants est essentiel dans cette mobilisation collective : ils sont non seulement les citoyens de demain, mais aussi des acteurs à part entière d’aujourd’hui.

Depuis 1995, les Conférences des Parties (COP) réunissent chaque année les États signataires de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) pour échanger et adopter des mesures de lutte contre le changement climatique. Au fil des années, ces négociations ont vu émerger des accords historiques, mais aussi des blocages politiques et des résistances économiques.

Alors que les États peinent à engager des mesures efficaces, de nombreuses métropoles sont à l’avant-garde de la résilience climatique. Concentrant plus de la moitié de la population mondiale, et produisant environ 70% des émissions de CO2, les villes, tout en étant responsables d’une part importante du problème climatique, portent également la majeure partie des solutions nécessaires à sa résolution. Aujourd’hui, l’action urbaine est devenue incontournable, les grandes métropoles ayant entre leurs mains des leviers concrets pour réduire les émissions et protéger leurs habitants.

Elles ne sont pas les seules à porter ce combat. Dans un contexte marqué par des projections préoccupantes pour l’avenir de la planète, l’engagement de personnalités au niveau international se démarque. Acteurs politiques, activistes, journalistes ou encore experts scientifiques se positionnent à leur échelle et permettent de grandes avancées. Depuis toujours, leur action se heurte toutefois à celle de figures publiques qui entravent la transition écologique par leur soutien aux énergies fossiles, leur climato-scepticisme, ou leur inaction face à l’urgence de la situation. Mais la croissance au niveau mondial des procès intentés contre les États et les entreprises qui apportent des réponses insuffisantes au changement climatique laisse aujourd’hui entrevoir l’espoir d’une justice climatique pour tous.

Projet Los Glòries, Barcelone, Espagne
© Ajuntament de Barcelona

Portrait de l’urbaniste canadien Brent Toderian, conseiller scientifique de l'exposition

© Brent Toderian

Cette exposition donne la parole à l’urbaniste canadien Brent Toderian, expert internationalement reconnu en matière de transport et de transformation urbaine. Il a conseillé des centaines de villes et mené des projets réputés innovants et audacieux. Il fait partie en 2009 des représentants des principales villes du monde convoqués pour organiser les discussions lors du tout premier Sommet des maires à Copenhague.

Le lancement de TODERIAN UrbanWORKS Inc. en 2012 fait suite à six années passées en tant qu’urbaniste en chef de la ville de Vancouver, au Canada. Brent Toderian a été le président fondateur du Conseil canadien de l’urbanisme. Dans ce cadre, il s’exprime régulièrement sur les villes dans les médias internationaux, et a contribué à de nombreuses publications, notamment pour Fast Company et Huffington Post. Il a été élu à deux reprises, en 2017 et en 2023, comme l’un des urbanistes mondiaux les plus influents par le site web populaire Planetizen.