Mieux structuré, le zoo a progressivement repris ses marques, au
point de se réinstaller comme un lieu d’émerveillement,
à la découverte de la faune et de la flore du monde entier,
mais surtout comme un lieu de conservation. Une originalité fondée
sur une approche différente dans la présentation des espèces,
davantage centrée sur l’animal et son intégration
dans son milieu naturel d’origine. Il sonnait comme une évidence
de dédier ce 10e anniversaire à notre activité centrale
de conservation. Face au déclin de la biodiversité, il est
urgent d’agir pour réduire les menaces qui pèsent
sur la nature et ses occupants. Dans ce contexte de crise du vivant, nous
avons la conviction que les zoos ont un rôle à jouer. D’une
part, ils contribuent à sensibiliser les publics, et notamment
les nouvelles générations, à cet enjeu crucial de
préservation ;
d’autre part, ils sont devenus des acteurs de la conservation des
espèces animales, dans le cadre d’échanges de données
et d’animaux au niveau international. Gilles
Bloch, Président du Muséum national d’Histoire naturelle
10
projets de recherche et de conservation
aux quatre coins du monde
La
saison 2024 met en lumière le rôle du Parc zoologique
pour la protection des espèces menacées. Une dizaine
de projets sont en cours de développement dans les 5 biozones
du parc. Ils illustrent l’engagement scientifique puissant
et original du zoo du Muséum, en termes de recherche et
conservation. Si le zoo émerveille, il a aussi la force
d’action d’une institution pluricentenaire, détentrice
d’une solide expertise scientifique et d’importantes
capacités de recherche. |
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Face
à la menace, les zoos s’engagent
Chaque
année, la liste rouge des espèces menacées
établie par l’Union Internationale pour la Conservation
de la Nature (UICN) est un indicateur privilégié
pour suivre l’état de la biodiversité dans
le monde. Dans sa dernière évaluation, publiée
lors de la COP28, en décembre 2023, l’UICN soulignait
l’impact des changements climatiques sur la biodiversité,
notamment sur les amphibiens, très sensibles à la
sécheresse.
Sur les 157 190 espèces animales étudiées,
44 016 sont menacées selon les catégories* établies
par l’UICN : 41 % des amphibiens, 26 % des mammifères,
12 % des oiseaux, 37 % des requins et raies, 36 % des coraux,
21 % des requins, 28 % des crustacés. Face à cette
menace avérée, les zoos jouent, au-delà de
leur attrait récréatif, un rôle de sensibilisation
et de protection des espèces menacées.
*
Éteinte EX / éteinte à l’état
sauvage EW / en danger critique d’extinction CR / en danger
EN
/ vulnérable VU / quasi menacée NT / préoccupation
mineure LC / données insuffisantes
DD / non évaluée NE.
* En octobre 2023 la Commission de la Sauvegarde des espèces
de l’IUCN réaffirmait la
contribution vitale des zoos et aquariums à la conservation
des espèces sauvages (iucn.org).
Le
PZP participe à la conservation des espèces menacées
:
-
s’implique
dans de nombreux programmes d’élevage dans le
cadre des EEP - Eaza-Ex-Situ-Program - gérés
par l’EAZA, Association Européenne des Zoos et
Aquariums,
-
mène
des travaux de recherche afin d’améliorer la
gestion des populations en captivité,
-
réalise
des missions de terrain et supporte des associations actives
sur le plan local ou international.
Ces
stratégies sont complémentaires :
Les
études menées sur les animaux en captivité
(ex situ) permettent de mieux protéger les animaux de même
espèce dans leur milieu naturel (in situ), de développer
des outils de suivi utiles sur le terrain et, pour certaines espèces,
lorsque les conditions sont favorables, d’envisager leur
réintroduction.
Pour protéger les espèces menacées, il est
important de connaître leur biologie, leurs comportements
ainsi que les interactions avec leur environnement.
Les
projets en cours témoignent des expertises acquises au
cours de ces dix ans.
La
connaissance détaillée des espèces présentes
au Parc et les entraînements positifs patiemment mis en
place, offrent aujourd’hui la possibilité de mener
une pluralité de projets de recherche et de conservation.
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Loups
ibériques © MNHN - E. Blanc
Mantelle de Baron © MNHN - J. Munier
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65
espèces du PZP font l'objet d'un EEP (Eaza-Ex-situ-Programm)
:
43
mammifères ; 15 oiseaux ; 3 reptiles ; 1 amphibien ; 3
poissons
L’objectif
des EEP est de favoriser le développement des populations
captives
des espèces concernées en maintenant leur diversité
génétique. Un coordinateur est en charge de la gestion
de chaque EEP, il recommande les transferts d’animaux entre
institutions, et est assisté par un comité d’espèce,
composé généralement de membres de l’EEP
et d’experts : vétérinaires,
biologistes… |
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.....
3
projets de conservation, 3 espèces, 3 actions : en Bulgarie,
au Kenya, en Patagonie |
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Relâcher
des vautours fauves dans le ciel de Bulgarie
Le
vautour fauve, l’un des plus grands oiseaux de proie d’Europe,
avait quasiment disparu de sa zone de reproduction, dans les montagnes
de Bulgarie. Le zoo compte 9 vautours fauves dans la biozone Europe,
participe activement à leur conservation et leur réintroduction
dans le milieu naturel.
Il soutient depuis 2017 le projet européen LIFE,
mené par le Fund for Wildlife Flora and Fauna en Bulgarie,
qui, depuis 13 ans, relâche des vautours - fauves, moines...
- dans le ciel bulgare. En 2021, un premier jeune vautour fauve,
né au Parc, a rejoint la Bulgarie accompagné d’autres
vautours nés en parcs zoologiques européens. En
2023, deux autres individus nés au zoo ont suivi le même
chemin. Ils ont passé plusieurs mois dans des volières
de pré-relâcher pour se familiariser avec
leur nouvel écosystème, et ont ensuite été
relâchés. En 2024, la réintroduction du dernier
jeune, né en 2023, est envisagée.
La réussite du projet s’apprécie sur le long
terme, en analysant les déplacements, les aires d’alimentation,
de nidification des oiseaux. À cet effet, 10 balises GPS
fixées sur le dos des vautours permettent un suivi quotidien
de leurs déplacements. Ces balises, financées* par
le PZP, pèsent moins de 70 g - soit moins de 0,7 % du poids
de l’oiseau - et embarquent un panneau solaire, pour fournir
de l’énergie pendant plus d’un an à
un émetteur GPS pointant la longitude, la latitude, et
l’altitude de l’oiseau, plusieurs fois par jour.
Les données, envoyées sur un serveur, assurent un
suivi en temps réel. Leur analyse contribue à mieux
connaître ces rapaces et, de fait, à l’amélioration
des programmes de conservation et de réintroduction.
*
Financement en partie grâce aux fonds récoltés
par les parrainages.
Vautour
Fauve © MNHN - F.-G. Grandin |
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Rhinocéros blanc © MNHN - F.-G. Grandin
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Apprendre
à vivre avec les rhinocéros dans la réserve
de Borana, au Kenya
Le
rhinocéros, le plus gros mammifère terrestre après
l’éléphant, est victime de la dégradation
de son habitat, et du braconnage. En 2014, lors de sa réouverture,
le Parc zoologique accueillait deux mâles rhinocéros
blancs, Wami et Angus, nés en 2011. Ils seront rejoints
en 2024 par deux femelles qui partageront l’enclos réaménagé
dans la biozone Afrique. Le Parc participe à la reproduction
ex situ du rhinocéros blanc dans le cadre d’un EEP,
et à des actions menées au Kenya.
À l’issue d’un dialogue avec l’association
Save the Rhino*, le PZP est devenu le seul zoo partenaire de la
réserve de Borana* au Kenya, un lieu isolé, préservé
et riche d’autres espèces.
En l’absence de braconnage, les responsables de Borana peuvent
se consacrer à des objectifs à long terme, travaillent
avec les populations locales pour leur apprendre à vivre
avec les rhinos, et préparer les générations
futures à être des protecteurs des espèces
sauvages. Le PZP soutient et partage cette approche originale
en supportant le financièrement* des actions concrètes
: affréter un bus pour permettre aux enfants de passer
une journée avec le ranger dans la réserve ; construire
une salle pour y réunir les communautés qui vivent
près ou sur les territoires de la faune sauvage, et leur
présenter des méthodes d’agriculture éco
responsable ; contribuer au suivi détaillé des animaux
de la réserve, dont le faible nombre implique un suivi
quasi individuel, comme au parc. D’autres actions sont en
cours de développement.
*
savetherhino.org
- * boranaconservancy.com
- * Une partie des fonds collectés lors de deux Zoo
Run et des soirées Silent Zoo : 20 000 € versés
pour 2022 et 2023 |
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Approcher
les colonies de manchots de Humboldt sans les perturber
Le
groupe de manchots de Humboldt de la biozone Patagonie est composé
de 35 individus. Ils participent depuis 2020 à plusieurs
études, dont l’objectif est d’améliorer
le suivi des colonies de manchots empereurs et royaux en Antarctique,
en limitant l’impact de l’intervention humaine.
Dans
leur espace, a été mis en place une passerelle de
pesée, les manchots sont identifiés automatiquement
par la puce électronique dont ils sont dotés, et
par une caméra reliée à un logiciel de reconnaissance
visuelle. L’objectif : développer un mode de reconnaissance
fiable des espèces sauvages, en utilisant l’intelligence
artificielle, évitant ainsi de les capturer ou de les baguer.
Par
ailleurs, 6 manchots ont été dotés d’un
implant de surveillance cardiaque, et participent à un
projet scientifique collaboratif* afin de perfectionner un robot
rover, une technique déjà utilisée sur le
terrain, pour approcher et étudier les colonies en Antarctique,
en minimisant l’effet perturbateur. Le zoo est un endroit
idéal pour évaluer l’impact de la présence
du rover au niveau du stress, car les animaux sont suivis toute
l’année, à la différence du milieu
naturel - où ils disparaissent des semaines en mer -, et
leur historique, leurs réactions sont connues des soigneurs.
Le moniteur cardiaque permet de récupérer des données
fiables, sans capture. Face à un robot habillé
de façon différente, selon sa forme, sa couleur,
et selon la saison, les manchots ont des réactions différentes,
notamment en période de reproduction.
*
Projet en partenariat avec l’institut Pluridisciplinaire
Hubert Curien du CNRS,
le Département Polaire du CSM de Monaco et Medtronics.
Manchot
de Humboldt © MNHN - F.-G. Grandin |
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.....
...... .Le
Parc zoologique de Paris fête les 10 ans de sa réouverture
................10
projets de recherche et conservation
..............
.................Le
Parc zoologique de Paris fête en 2024 le 10ème
anniversaire de sa réouverture ! Au cours de cette
période de renaissance, et au prix d’une
.................mobilisation
de tous les instants, nos
équipes se sont efforcées de redonner vie
à ce site longtemps fermé au public.
.................Gilles
Bloch, Président du MnHn
.............................
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Au
programme 2024
La
thématique de saison 10 projets de recherche
et conservation se décline dans toute l’offre
: événements, médiation et informations
sur le parcours. Parcours de visite : Depuis
le 31 mars, et pour toute la saison,
les actions de conservation sont valorisées le
long du parcours : par des panneaux dédiés
aux 10 projets, par une exposition dans le petit Chalet
et le kiosque pédagogique dédié.
Les cartes blanches : Des rencontres avec des
chercheurs ou des soigneurs, pour en savoir plus
sur les projets de conservation. Et aussi :des
dimanches au zoo : pour les bébés,
les enfants, les familles ;
des
visites guidées pendant les vacances scolaires
de la zone C.
-
Fête
de la nature, les 25 et 26 mai : activités
gratuites sur la Route de la ceinture du lac.
-
Nocturnes,
du 27 juin au 25 juillet : les jeudis à partir
de 19h, et deux soirées spéciales Silent
Zoo, pour danser et écouter de la musique
de manière silencieuse dans un casque, les
27 juin et 18 juillet.
-
Paris
Zoo Run, le 22 septembre, le jour du Rhino
Day, une course unique qui associe exercice physique
et défense des espèces : 5 km en marchant
ou en courant, et 10 km en courant pour les plus de
13 ans.
-
Journée
Frissons, le 31 octobre, à l’occasion
d’Halloween.
-
Et
le traditionnel Noël au zoo, aux vacances
de Noël.
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Tarifs
Adulte
: 22 € - Tarif réduit : 17 € - Enfants
: 17 €
Forfait tribu : 68 € (2 adultes et 2 enfants)
Pass annuel Museum en illimité : 65 € / 35
€ et de nombreux avantages.
parczoologiquedeparis.fr |
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Se
rendre au Parc Zoologique de Paris :
Parc
Zoologique de Paris
Angle Avenue Daumesnil et Route de la ceinture du Lac,
Paris (XIIe)
Métro ligne 8 et tramway T3 : station Porte Dorée
Bus : 46, 86, 325 et 201 : arrêt Parc Zoologique |
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