Un système d’espaces paysagers de près de 52 hectares,
dont un parc promenade de plus de 27 ha, doit permettre de végétaliser
le territoire
de Paris Nord-Est, entre la porte de la Chapelle et la porte de la Villette.
En vingt ans le territoire de Paris Nord-Est s’est considérablement
transformé. De grands principes d’amélioration du
cadre de vie ont guidé ces transformations en aménageant
près de 100 000 m² de parcs,
de squares et de jardins. Malgré l’ouverture du territoire
aux autres quartiers de Paris et aux communes riveraines, et l’accueil
de
nouvelles populations, il reste encore à faire quartier.
Paris Nord-Est est un territoire encore morcelé, aussi bien spatialement
- avec les coupures du Boulevard périphérique et des faisceaux
ferroviaires - que socialement, qu’il revient
de mieux articuler en renforçant les liens entre les quartiers
existants et ceux en projet.
Une
construction progressive |
|
Au
regard de l’étendue du périmètre d’étude
et de la complexité du territoire, la conduite de ce projet
nécessite une réflexion sur son phasage et sa progressivité.
Entre
la porte de la Chapelle et la porte de la Villette, PNE représente
près de 330 hectares. Les 12 opérations d’aménagements
engagées depuis 2002 sur ce territoire recouvrent des états
d’avancement divers : si la ZAC Claude Bernard, le secteur
Macdonald - à l’exception de son parvis - ou le secteur
Chapelle International sont achevés ou le seront prochainement,
les ZAC Chapelle Charbon, Gare des Mines et Porte de la Villette
sont chacune dans des états d’avancement divers,
et c’est également le cas pour les secteurs de CAP
18 et de Dubois, toujours à l’étude.
Par
ailleurs, la requalification des espaces publics est aussi engagée
dans des calendriers à court et long terme : la rue de
la Chapelle est requalifiée pour 2024, la porte d’Aubervilliers
d’ici 2030 avec la livraison du tramway T8. Derrière
ces différents calendriers se lisent des complexités
qui relèvent tout autant de questions de conception de
projet que de maîtrise foncière.
La
diachronie des projets doit être appréhendée
par une conception progressive du système des espaces végétalisés
de PNE, qui permettra d’articuler à une vision à
long terme les opportunités de projet. De nombreux projets
temporaires ont animé et continuent d’animer le territoire
de PNE, à l’image de Station MU porte d’Aubervilliers,
ou du km 25 sous le BP à la porte de la Villette. De nombreux
sites sont ainsi soumis à des calendriers qui immobilisent
un foncier qui pourrait être aménagé
temporairement, ou en préfiguration des aménagements
du parc promenade.
On
peut d’ores et déjà identifier 4 types de
sites susceptibles d’être activés, rapidement
et temporairement, et ainsi participer à la formation du
parc :
-
les grandes emprises de la SNCF : certaines sont
mobilisées dans le cadre du chantier du CDGX - Dubois,
entrepôt Ney -, d’autres sont à l’étude
- bande du faisceau Est, Entrepôt Bertrand, friche Rosa
Parks - ou pourraient l’être dans un avenir plus
ou moins proche : secteur sud de Chapelle International ;
-
les futurs secteurs de projets : le futur corridor
boisé de la Gare des Mines aujourd’hui occupé
par Station MU et la reconstitution provisoire du centre sportif
Charles Hermite, CAP 18, le terre-plein Baron au niveau de
la porte de la Villette ;
-
le Boulevard périphérique et ses délaissés
: les talus et le terre-plein central, certaines bretelles
dont la désaffection pourrait être mise à
l’étude - Aubervilliers, Chapelle -, ainsi que
les sous-faces de l’infrastructure ;
-
certains espaces publics : les rues aux écoles, l’extension
des parcs, et l’extension des centres sportifs aux rues
attenantes particulièrement.
|

Le parc Chapelle Charbon, phase 1
© Apur
– David Boureau |

Station MU - porte d’Aubervilliers
© Joséphine
Bruder – Ville de Paris
|
|

Rue Charles
Hermite, peinture au sol devant l’école
Cécile
Jaillard, les botaniques de Charles Hermite
©
Adagp, Paris, 2024 |

La porte de la Villette et l’opération reconquête
urbaine animant la sous-face
© 1024 architecture
|
|


|
 |
|
Partagée
avec tous les acteurs |
|
Sur
l’ensemble des 51,9 hectares du système, on comptabilise
17 propriétaires fonciers. 80 % de ce foncier relèvent
d’acteurs publics et parapublics, au premier rang desquels
la Ville de Paris et la SNCF.
Par
ailleurs, sur ce territoire de projet, de nombreux maîtres
d’ouvrage sont aujourd’hui en charge d’opérations
: Paris Sciences et Lettres pour le campus Condorcet - porte
de la Chapelle, Espaces Ferroviaires pour Chapelle International
et Hébert, Paris & Métropole Aménagement
pour la ZAC de la Gare des Mines et le développement
de la porte de la Villette, la société Crématoriums
de France pour le projet de funérarium de la porte de
la Villette, Icade Promotion pour le projet de reconstruction
de la halle Magenta.
À
ces acteurs s’ajoutent aussi les maîtres d’œuvre
- Michel Desvigne, l’AUC, laq, Base… - et une ingénierie
de conseil ou sociale, régulièrement sollicitée
: Une fabrique de la ville, Le sens de la ville, Plateau urbain,
Station MU…
Le
projet de parc promenade doit se construire avec l’ensemble
de ces acteurs, à travers une exploration des enjeux
de projet et opportunités foncières, et en proposant
une réflexion d’ensemble, augmentée du dialogue
et de la connaissance des opérations et de leurs calendriers
et contraintes. La mise en place d’un atelier réunissant
les directions de la Ville de Paris et des communes riveraines
et les maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre
est nécessaire à ce dialogue.
|
|
|
|
Aménager
des lieux stratégiques |
|
|
Aménager
des lieux stratégiques
Rosa
Parks : un îlot de chaleur urbain
© Apur
Tunnel
7.2 : un lien de la PC de part et d’autre
du faisceau ferroviaire est ©
Apur |
 |
Au
cœur
des 51,9 hectares de ce secteur de Paris Nord-Est, un parc promenade
de 27,4 hectares, sans circulation automobile, est possible.
Il s’agit de connecter un ensemble de parcs existants
et en projet : le parc Chapelle Charbon, le jardin Rachmaninov,
le futur parc de Cap 18, le jardin et la promenade Evora, la
PC19, les berges du canal et le futur parc de la porte de la
Villette, la forêt linéaire sud et nord, et le
square Claude Bernard.
Afin
de réaliser ce parc continu et de le rendre le plus accessible
possible, certains sites stratégiques doivent être
repensés pour créer un continuum paysager :
-
la végétalisation du parvis de la gare Rosa
Parks, aujourd’hui îlot de chaleur urbain, et
qui demain pourrait articuler les deux espaces verts de Rosa
Parks : l’actuel jardin Evora et le terrain SNCF fleché
espace vert dans l’OAP ;
-
le terrain SNCF, aujourd’hui une friche, qui est traversée
par une voie ferrée structurante du système
de la SNCF puisqu’assurant les connexions entre le faisceau
est et le faisceau nord. L’ouverture de ce terrain à
un programme neuf est néanmoins étudiée
par la SNCF avec une hypothèse d’urbanisme transitoire
;
-
l’ouverture de certains tunnels et leur mise en fonctionnalité
comme le tunnel 7.2 connectant l’aménagement
récent de la petite ceinture et le parvis de la gare
; ces aménagements nécessitent de renforcer
les dispositifs de gestion de l’espace public ;
-
sous le même faisceau ferroviaire, l’aménagement
du tunnel 8 est également une opportunité de
connecter le quartier Alphonse Karr au collège Suzanne
Lacore côté Macdonald ;
-
la végétalisation de l’emprise SNCF située
entre Chapelle Charbon et l’entrepôt Ney, aujourd’hui
site de chantier du CDGX, pourrait contribuer à la
formation d’une épaisseur végétale
renforcée en continuité de Chapelle Charbon.
Dans l’esprit de la végétalisation des
abords des infrastructures, cette parcelle permettrait de
renforcer le corridor régional identifiée au
SRCE ; ce site est d’autant plus stratégique
que l’aménagement de certains accès et
passages est la condition d’une meilleure visibilité
du grand parc et d’une réelle continuité
piétonne ;
-
l’aménagement d’un accès au niveau
de la porte de la Chapelle désenclaverait le parc Chapelle
Charbon ;
-
la création d’un passage sous le pont d’Aubervilliers
assurerait la connexion entre Chapelle Charbon et Rosa Parks.
Cette continuité pourrait être d'abord de nature
purement écologique, mais gagnerait à terme
à être ouverte au piéton. Il est nécessaire
pour cela d’investiguer la possibilité d’un
passage à niveau sur la voie ferrée qui traverse
ce site en diagonal ;
-
les berges de la rive est du canal Saint-Denis pourraient
également être valorisées, étant
intégrées au futur parc de la porte de la Villette,
étendues sur une partie des terrains de maintenance
de la RATP au nord du BP ;
-
l’aménagement du passage Forceval en continuité
des projets de requalification de la porte de la Villette
;
-
la végétalisation et l’ouverture potentielle
d’une partie de la parcelle de la blanchisserie de l’APHP
le long de la promenade Evora permettraient d’étendre
et de rendre plus lisible la continuité piétonne
entre Rosa Parks et le canal.
|
|

Friche
SNCF derrière la plateforme du
tramway ©
Apur
Parcs…

La PC19 au droit de la porte de la Chapelle
© Apur
Développer
les typologies du parc |

Site
APHP : une ouverture potentielle
du jardin Evora sur le canal ©
Apur
… et jardins

Le jardin ferroviaire en projet, secteur Hébert
© Osty
et associés
|
|
Espaces
publics végétalisés

La rue
Lounès Matoub ©
Apur – David Boureau |
Espaces
végétalisés non accessibles

Corridor
du CDGX ©
Apur |
Une
stratégie de développement du système doit
être poursuivie en prenant appui sur les typologies existantes
et leur développement. Il s’agit d’étendre
les parcs, jardins et squares existants, piétonniser
et végétaliser les espaces publics en continuité
des parcs et des équipements, intensifier la végétation
sur les talus et le long des infrastructures, et ouvrir ponctuellement
des cœurs
d’îlots végétalisés.
Outre
les 45,3 hectares d’espaces existants et en projet au
sein de PNE, 6,6 ha sont déjà identifiés
et permettraient de développer davantage encore le parc
:
-
l’extension
du parc Chapelle Charbon pourrait ainsi se poursuivre en direction
de la porte de la Chapelle d'une part, de façon à
libérer un accès et ouvrir le parc sur la future
place, et, d'autre part, en direction du parvis Rosa Parks,
de façon à créer une continuité
de cheminement de Chapelle Charbon jusqu’au canal Saint-Denis
;
-
l’extension
des squares Charles Hermite et Claude Bernard à leurs
rues adjacentes : rue Charles Hermite, rues Émile Bollaert
et Lounès Matoub ;
-
la
végétalisation des voies latérales au
BP comme celle de la rue du Chemin de fer ou de l’impasse
Marteau ;
-
la
création de cour oasis dans l'école
Eva Kotchever ou encore dans celle du lycée Jenatzi
;
-
le
renforcement de la végétation dans les parcelles
privées : parcelles de la SNCF - notamment celle contigüe
au parc Chapelle Charbon et accueillant le CDGX -, parcelle
du marché Magenta.
Les
cœurs d'îlots
Par
ailleurs, le renforcement de la végétation aux
abords du BP, tel que présenté dans le Livre blanc
du BP, supposerait d’étudier la désaffection
de certaines bretelles ou l’élargissement du terre-plein
central actuellement planté. Au regard de la complexité
des études, ces hypothèses ne sont pas comptabilisés
dans les 6,6 ha potentiels identifiés.
|
|

La cour
oasis du groupe scolaire
Charles Hermite ©
Henri Garat – Ville de Paris |

Le centre
sportif des Fillettes ©
Apur |
|
Un
grand système métropolitain contemporain
Le
système paysager de Paris Nord Est depuis la porte de la
Chapelle © Apur - Céline Ohrsinger |
.....
.Note
Parc promenade Paris Nord-Est
Aménagement d'un grand système
paysager
..............
L’Apur,
Atelier parisien d’urbanisme, est une association
loi 1901 qui réunit autour de ses membres fondateurs,
la Ville de Paris et l’État, les acteurs
de la Métropole du Grand Paris.
|
|
|
......

|
....
Ses
partenaires sont :

|
|
Directeur
et directrice de la publication : Alexandre Labasse -
Patricia Pelloux
Note réalisée par : Ludovic Pepion, Patricia
Pelloux et Louise Lepage
En lien avec : la DU (SDA) et la DEVE (SPA, AEU)
Cartographie, traitement statistique, photos et illustrations
: Apur
apur.org
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|