Après une arrivée à Fort Lauderdale le 27 février,
le navire met le cap vers Washington du 14 au 20 mars, une escale majeure
de son parcours
en cette année électorale, pour sensibiliser et accueillir
à bord des décideurs politiques et économiques, des
universitaires…, et témoigner de solutions concrètes
déjà disponibles pour une société bas carbone,
notamment dans le secteur maritime. Premier ambassadeur français
des ODD, Energy Observer se rendra donc à Washington puis à
New-York pour, à nouveau, aller à la rencontre des institutionnels,
des investisseurs, des relais d’opinion et du grand public, à
l’heure de ces choix stratégiques. Le navire traversera ensuite
l’Atlantique pour la 3ème fois, avant de rentrer à
Saint-Malo, son port d'attache, puis de revenir sur le lieu de son baptême
à Paris - 2017 - pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques.
Une année décisive et passionnante !
Un
mix énergétique fiable
Les
technologies embarquées, combinant de multiples sources
d'énergies renouvelables et formes de stockage, batteries
et surtout hydrogène, préfigurent les réseaux
énergétiques intelligents - smart grid - de demain,
reproductibles à grande échelle, partout et pour
tous. |
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L’hydrogène,
clé de voute du système Energy Observer
L’hydrogène
est à ce jour le meilleur allié des énergies
renouvelables. Élément chimique le plus abondant
de l’univers, léger et d’une densité
énergétique 3 fois supérieure à des
carburants traditionnels, il permet de stocker le surplus d’énergies
renouvelables et de pallier leur intermittence. Si Energy Observer
devait stocker son énergie uniquement avec des batteries
traditionnelles, il pèserait deux fois plus lourd !
Aujourd’hui, les 62 kilos d’hydrogène stockés
à bord fournissent 1 MWh d’électricité
et 1 MWh de chaleur, ce qui représente la consommation
moyenne d’un ménage de 4 personnes pendant 1 mois
et 10 jours.
Si la mobilité maritime et terrestre répondent à
des exigences toujours plus fortes de puissance, de vitesse et
de fiabilité, l’hydrogène est à ce
jour l'un des vecteurs énergétiques offrant une
alternative crédible aux énergies fossiles sans
impacts sur l’environnement. En testant à bord de
ce navire un système énergétique basé
sur un mix d’énergies renouvelables et de l’hydrogène
produit à bord par électrolyse de l'eau de mer,
Energy Observer ouvre la voie à de multiples applications
terrestres et maritimes, pouvant être répliquées
à l’échelle d’un usager, d’un
quartier voire d’une ville. |
©
Energy Observer Productions - George Conty |
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L’énergie
à bord d’Energy Observer |
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Bilan
des technologies
Le
navire a franchi le cap symbolique des 62 000 milles nautiques
avant d’arriver au Brésil en decembre dernier. L’année
2023 a vu de nombreux travaux de réparation et d’optimisation
organisés à bord. 2022 a en effet été
éprouvante pour l’ensemble des systèmes, avec
de très fortes chaleurs, des eaux souvent troubles, et
un incident de manutention en Malaise. L’ensemble du système
haute pression a été démonté et revu
à Cape Town, après de longs travaux sur le solaire
dans l’Ocean Indien.
Désalinisation
Le
système de désalinisation installé à
bord donne toujours de très bons résultats. Constitué
de trois étages successifs de désalinisateurs à
l’excellent rendement de la Société bretonne
SLCE, installée près de Lorient, ils ont fait l’objet
d’un entretien constant en 2022 et 2023. Les eaux des ports
indonésiens, puis de Singapour, Langkawi, Cochin puis Port
Elizabeth, Durban et Cape Town ont nécessité une
maintenance normale du système, mais l’ensemble fonctionne
parfaitement, fournissant eau fraîche à l’équipage,
et surtout eau déionisée de qualité pour
l’électrolyseur.
Électrolyseur
Toujours
basé sur un système Proton Onsite spécifiquement
transformé par les ingénieurs d’Energy Observer,
l’électrolyseur embarqué donne également
toute satisfaction. Il peut produire jusqu’à 8 kg
par jour d’hydrogène vert - 4 Nm3/hr étant
sa production nominale -, lorsqu’il est en fonctionnement.
Sa consommation électrique (7 kWh/Nm3) pousse l’équipage
à électrolyser à quai ou au mouillage, lorsqu’il
n’y a pas trop d’autres importantes consommations
simultanées, même s’il est théoriquement
possible d’électrolyser en navigation lorsque les
OceanWings procurent assez de poussée pour assurer la mobilité
du navire. Plus de 300 Kg d’hydrogène vert ont été
produits à bord en 2023.
Compression
Le
stockage à bord étant conçu autour de réservoirs
compressés à 350 bars, les deux étages de
compression sont essentiels pour stocker suffisamment d’hydrogène
: jusqu’à 62 kg répartis dans les huit réservoirs.
Les compresseurs disponibles sur le marché étant
conçus pour les stations fixes, ils sont beaucoup trop
lourds et volumineux pour être embarqués. C’est
pourquoi deux étages de compression spécifiques
ont été développés avec la société
Nova Swiss : le premier de 30 bars, pression de sortie de l’électrolyseur,
à 180 bars, puis un second de 180 à 350 bars. Depuis
2017, ces compresseurs ont demandé beaucoup de travail
de mise au point, et consommé de nombreuses membranes de
tous types de matériaux. Nova Swiss a soutenu ces développements
en fournissant des composants de façon régulière,
et en envoyant des techniciens sur les principaux chantiers d’optimisation.
Une
nouvelle importante opération de maintenance des compresseurs
a été organisée aux Seychelles en 2023, pour
permettre au système de fonctionner correctement : nouvelles
membranes, démontage des compresseurs, et tests de mise
en pression de l’ensemble du réseau hydrogène
à bord.
Réservoirs
Les
réservoirs Luxfer montés sur le bateau depuis 2017
ont eux aussi subi une très importante opération
de mise à niveau à Cape Town, en collaboration avec
Air Liquide et les ingénieurs d’EO Concept. Pour
la première fois, les réservoirs ont été
sortis de leurs logements sur le pont du navire, et les têtes
munies de capteurs et chargées de contrôler les flux,
changées après inertie à l’azote. Les
ingénieurs d’Energy Observer ont pu introduire une
caméra endoscopique à l’intérieur des
réservoirs pour inspecter minutieusement l’état
du liner interne. Aucun défaut n’a été
révélé après sept années de
bons et loyaux services. L’ensemble du circuit a ensuite
été soumis à des tests de pression avant
d’être remis en route, en pleine capacité,
pour rejoindre le Brésil.
Pile
à combustible
La
pile à combustible Toyota, qui anime le système
de production électrique du bord, a subi une grosse révision
en Malaisie, surtout à cause de doutes sur certains périphériques
de refroidissement. Ce module fonctionne toujours à une
puissance de 70 kW, meilleur compromis de rendement. Spécifiquement
conçu pour fonctionner sur un bateau, donc avec un échangeur
de température - et non pas un système de radiateur
comme sur les voitures hydrogène -, le refroidissement
est un développement spécial pour le navire, tout
comme l’admission d’air qui doit traiter humidité
et salinité. Rappelons qu’un clone du système
est également en fonctionnement au centre de R&D de
Toyota Europe, et que d’autres systèmes similaires,
baptisés REXH2, sont distribués par Energy Observer
Developments partout dans le Monde. Energy Observer reste donc
un laboratoire flottant essentiel pour optimiser la durée
de vie et la fiabilité du système complet, permettant
ainsi une maintenance prédictive de tous les autres REXH2
en service.
Solaire
Les
panneaux photovoltaïques bifaciaux - développés
par l’Institut National de l’Energie Solaire - présents
sur les ailes latérales et arrière du navire ont
été installés en 2016-2017. Particulièrement
exposés aux vagues, notamment ceux positionnés à
l’avant des ailes latérales, beaucoup ont subi des
casses matérielles après avoir été
frappés par de fortes vagues, notamment durant la traversée
du Pacifique. Le rendement global de ces panneaux bifaciaux a
donc subi une perte d’efficacité préjudiciable
à la performance globale, et certains ont dû être
remplacés. Quelques panneaux ont également subi
des infiltrations d’eau dans leurs encapsulements, toujours
dues aux paquets de mer reçus lors de passages dans du
très mauvais temps et de la forte vague.
Les
panneaux solaires flexibles présents partout ailleurs sur
le navire font quant à eux l’objet d’un partenariat
très actif avec Solbian, leur fabricant italien. Les innovations
en matière de polymères, de colles, de contacteurs
sont toutes testées à bord du navire, et cela implique
un suivi attentif de leurs performances, grâce au logiciel
de suivi développé à bord du bateau, Energy
Management System. Certains matériaux innovants n’ont
pas résisté aux chaleurs de l’Asie du Sud
Est, et d’autres composants ont également connu un
vieillissement prématuré. À chaque fois,
Solbian récupère les pièces endommagées,
ou les recycle dans les pays d’escale d’Energy Observer,
et les remplace par des évolutions corrigées. Energy
Observer est ainsi le véritable laboratoire d’essai
en situation extrêmes des innovations solaires maritimes,
constamment optimisées à bord. Certains panneaux
usagés ont également fait l'objet de dons à
des fins pédagogiques.
Éolien
Energy
Observer embarque deux ailes automatiques OceanWings de 32 m²
depuis 2019, conçues par VPLP, et dont le suivi est désormais
assuré par Ayro. Le navire laboratoire développait
les seuls exemplaires opérationnels en conditions réelles
et quotidiennes de ces innovants systèmes. Ce développement
inclut une optimisation de l’accastillage, de l’assemblage,
le remplacement régulier de composants et la fourniture
de données pour l’utilisation opérationnelle
de ces ailes.
Depuis
leur installation en 2019, elles ont parcouru plusieurs dizaines
de milliers de milles nautiques, et l’équipage estime
à environ 30% leur apport en propulsion. Cet apport est
évident en zone d’alizés et de vents portants
soutenus, permettant en outre de dépasser les 12 nœuds
de vitesse sans impacter la consommation moyenne électrique
du bateau. Pour Energy Observer, il s’agit aujourd’hui
du système éolien automatique le plus prometteur
et le plus accessible, une fois son développement abouti.
Dorénavant,
le navire Canopée, affrété par Ariane Espace,
utilise lui aussi ce système, dans une dimension beaucoup
plus importante, preuve que les investissements effectués
par Energy Observer depuis 2019 trouvent des applications industrielles
concrètes chez les acteurs maritimes. |
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Globalement,
les systèmes développés sur Energy Observer
prouvent que la mixité énergétique est la clé
d’une autonomie sans limites. L’objectif est désormais
de poursuivre les innovations tout en donnant une priorité
absolue à la fiabilité et à la durabilité
de l’ensemble des technologies développées.
Ceci afin de convaincre les communautés maritimes que leur
usage est dorénavant mature.
.. |
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...
.Le
navire Energy Observer
...........Un
laboratoire de la transition écologique conçu
pour repousser les limites des technologies zéro
émission
...........
..........
.Les missions d’Energy
Observer :
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...
Des innovations pour accélérer la
transition énergétique
Energy Observer est un laboratoire où ingénieurs,
chercheurs et scientifiques développent les innovations
qui feront des énergies renouvelables une réalité
pour tous. À travers ce navire, ce sont des technologies
de pointe en matière d'hydrogène, de batteries,
de solaire, d'éolien ou de production d’hydroélectricité
qui sont mises à l'épreuve du milieu le
plus exigeant qui soit : l'océan. Des technologies
qui ont déjà été éprouvées
et optimisées sur plus de 50 000 milles nautiques
de navigation. La mixité et la diversité
des énergies renouvelables sont la clé de
systèmes énergétiques résilients
zéro carbone développés par les ingénieurs,
avec le soutien de partenaires industriels. Ce développement
de solutions énergétiques fiables, durables,
sans émissions nocives, et accessibles économiquement,
sont au cœur des enjeux de cette Odyssée.
Une
exploration des initiatives qui changent le monde
L’aventure
Energy Observer, c’est aussi une Odyssée
historique de 7 ans à la rencontre des pionniers
qui innovent pour la sauvegarde de la planète,
en réinventant l’agriculture, l’énergie,
l’économie, la mobilité et en trouvant
des solutions pour protéger la biodiversité.
Des innovations positives et concrètes qui fonctionnent
déjà, et montrent qu'un autre monde et futur
sont possibles. Premier ambassadeur français des
17 Objectifs de développement durable fixés
par l’ONU en 2015, Energy Observer porte le message
de la France sur la nécessaire préservation
de notre environnement partout dans le monde.
Sensibiliser
tous les publics
À
chaque escale, l'équipe part à la rencontre
de femmes et d’hommes qui portent des projets innovants,
locaux et réplicables. Energy Observer Solutions
est la vitrine de cet écosystème d’acteurs
engagés à travers le monde, grâce
des films courts diffusés librement sur une plateforme
dédiée. Le Ministère de la Transition
écologique, l’Ademe, l’Association
Internationale des Universités, l’Unesco,
ou encore la SDSN, soutiennent le projet pour identifier
les pionniers et les solutions autour du monde.
Par
ailleurs, à chaque grande escale de l'Odyssée,
un village d'exposition y est déployé. Libre
d'accès, il est destiné à sensibiliser
tous les publics aux enjeux de la transition énergétique
et écologique. Familles, étudiants, élus
et décideurs industriels locaux sont invités
à plonger dans l’aventure Energy Observer
de manière ludique et immersive. Cette exposition
itinérante accueille près de 100 000 personnes
chaque année.
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D'expéditions en innovations, Energy Observer
explore des solutions concrètes et développe
des technologies pour accélérer la transition
écologique.
energy-observer.org |
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