Le
concours de la Palme IFRÉCOR a été créé
pour valoriser les actions locales menées ou soutenues par les
élus pour la préservation des récifs coralliens
et écosystèmes associés, herbiers et mangroves. Les
élus d’outre-mer sont des acteurs clés de la préservation
et de la gestion durable des récifs
coralliens et des écosystèmes associés. Pour sa sixième
édition, l’IFRÉCOR tire le signal d’alarme.
Soumis à de nombreuses pressions locales
comme globales, notamment celles liées aux changements climatiques
qui se sont traduites récemment par l'un de plus important
épisode de blanchissement, les récifs coralliens et écosystèmes
associés sont fortement menacés.
Pourquoi
se préoccuper des récifs coralliens ?
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La
France a une responsabilité de premier plan en matière
de préservation et de gestion durable de ces écosystèmes
: l'un des seuls pays au monde à disposer de récifs
coralliens dans 3 des 5 océans de la planète :
Océan Atlantique, Océan Indien et Océan
Pacifique. La France avec ses outre-mer - 57 557 km2 de récifs
et lagons - abrite près de 10% des récifs coralliens
et 20% des atolls du monde !
Quelles
sont les pressions, menaces qui pèsent sur les récifs
coralliens, les mangroves et les herbiers ?
La
destruction et la fragmentation des habitats
L’urbanisation du littoral et les travaux publics - routes,
ouvrages d'art, centrales électriques... - ont un impact
direct sur les récifs coralliens. De plus, le lessivage
des sols mis à nu par l’agriculture intensive,
le défrichage et la déforestation des bassins
versants accentuent l’érosion et entrainent ainsi
une mise en suspension de particules terrestres qui recouvrent
et étouffent, en aval, les récifs coralliens.
Les
pollutions
Toute pollution sur terre a une incidence en mer, et donc sur
les coraux. La pollution organique, issue du rejet d’eaux
domestiques mal traitées, favorise le développement
d’algues au détriment des coraux. Le rejet de pesticides
ou d’herbicides dans le milieu naturel a un impact majeur
sur les algues symbiotiques des coraux, nécessaires à
leur survie. Les pollutions surviennent également directement
en mer, par le rejet des eaux usées des navires par exemple,
ou accidents des cargos menant à des déversement
de pétrole ou autres substances chimiques en mer.
La
surexploitation des ressources
La surpêche d’espèces comestibles ou pour
l’aquariophilie avec usage de pratiques destructrices
comme les explosifs ou le poison diminue les stocks de façon
drastique, et le braconnage d’espèces remarquables,
comme le Napoléon ou les grosses loches de récifs,
met en péril la biodiversité marine. D'autre part,
le prélèvement de blocs de corail ou sable pour
la construction fragilise les récifs et altère
le flux des eaux des zones prélevées.
Les
espèces exotiques envahissantes
L’introduction d’espèces exotiques dans les
océans, par le biais de l’aquariophilie ou encore
des vidanges incontrôlées des eaux de ballast bouleversent
les équilibres biologiques naturels au détriment
d’espèces locales. L’une des espèces
exotiques envahissantes les plus ravageuses est le poisson lion
dans les Caraïbes, dont la population a explosé
ces dernières années, perturbant fortement les
équilibres des écosystèmes marins caribéens.
Le
tourisme non maîtrisé
Il entraîne une perturbation des milieux, des destructions
directes lors de mouillages ou directement par les mouvements
non contrôlés des visiteurs, des pollutions par
rejets d'hydrocarbures ou autres déchets des navires
de plaisance ou de tourisme.
Les
menaces s'intensifient
Les récifs du monde sont menacés d’extinction,
soumis à l’impact des activités anthropiques,
et du changement climatique tels que l'augmentation de la température
des océans ou l’acidification des océans.
Face à ces impacts, l'équilibre fragile nécessaire
au bon développement des coraux est perturbé et
les coraux blanchissent : traduction du stress subi. En 2016,
29% de la grande barrière de corail en Australie est
morte suite à un épisode massif de blanchissement
et environ 80% des coraux de Kiribati, Samoa, Fidji et Tonga
seraient déjà morts. En 2017 les récifs
du Pacifique ont de nouveau été soumis a un épisode
de blanchissement massif : c’est la première fois
dans l’histoire que l’on assiste à deux épisodes
de blanchissement de cette envergure durant deux années
consécutives.
La
dernière évaluation du risque d'extinction des
coraux en 2008 par la Liste Rouge mondiale des espèces
menacées de l’Union internationale pour la conservation
de la nature - UICN - considérait que près d'un
tiers des espèces de coraux était menacé
; les évènements récents font craindre
que ce chiffre soit aujourd'hui beaucoup plus élevé
et que le déclin des coraux s'accélère
encore. L'IFRÉCOR participe aux efforts déployés
pour aider à inverser cette tendance dans les territoires
français.
Des
zones de corail vivant serviront de source de larves pour les
récifs
touchés par le blanchissement. Illustration:
Virginia Westmecott - Source
: UICN
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Crédit photo : Fotolia
Le
dégradé de rouge indique des températures
océaniques élevées pouvant mener à
un
blanchissement des coraux. Plus de 70% des sites de récifs
coralliens du monde ont été
exposés à un niveau de stress menant à un
blanchissement.
Source : NOAA Coral Reef Watch (images satellites à 5 km)
Les
récifs ont prospéré dans les schémas
climatiques, de température, de rayons UV
et de courants.
Illustration ci-dessus et ci-contre : Virginia Westmacott
Source : UICN |
L’augmentation
des températures de surface,
de la fréquence des tempêtes, des taux de
dioxyde de carbone et d’UV, ainsi que la modification
des courants marins, dus au réchauffement de la planète,
menacent
aujourd’hui les récifs coralliens.
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La
pêche à l’explosif se pratique toujours
dans de nombreuses régions du monde,
détruisant systématiquement les récifs.
Photo: Lida Pet-Soede - Source
: UICN |
Les
lagons et les platiers récifaux sont détruits
lors des projets de mise en valeur des terres,
en particulier dans les îles à court de terres.
Photo: Susie Westmacott -
Source
: UICN |
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Une
mauvaise planification des construction
hôtelières, comme ici dans les Caraïbes,
entraîne souvent l’érosion et des dégâts
aux
récifs.
Photo: Susie Westmacott - Source
: UICN |
Le
déversement d’ordures et autres formes de
pollution représentent une menace majeure
pour les récifs.
Photo:
Susie Westmacott
- Source
: UICN |
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Comment
se portent
les récifs
de nos
Outre-mer ?
L’état
des récifs coralliens des outre-mer français est
contrasté, selon l’extension des récifs
et la pression démographique qui s’y applique.
Il est globalement bon dans les collectivités du Pacifique
- Nouvelle-Calédonie, Polynésie française
et Wallis -, à
l’exception de zones localisées de dégradations
dues aux pollutions, à la sédimentation terrigène,
aux cyclones ou
aux Acanthaster - étoile de mer se nourrissant des coraux
- ; bon
également dans les îles Éparses, isolées
dans l’Océan Indien.
Il est dégradé à La Réunion et dans
les Antilles, où l’évolution régressive
des peuplements se traduit par
une perte de diversité et du recouvrement corallien ;
à Mayotte également,
où une modification affecte les communautés
coralliennes en faveur d’espèces opportunistes
et robustes,
ou encore à Futuna, où les récifs sont
très dégradés.
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Qu'est-ce
que le blanchissement du corail ?
Les
coraux constructeurs de récifs coralliens sont des animaux
- appelés polypes - vivant en colonies. Ils se nourrissent
en capturant le plancton avec leurs tentacules ; ils vivent en
symbiose avec des algues microscopiques installées par
millions dans les tissus du polype ; grâce à la photosynthèse,
ces algues fournissent au corail nourriture et énergie
pour construire son squelette calcaire ; elles sont à l’origine
de la couleur verdâtre des coraux.
Sous
l’effet de facteurs de stress d’origines naturelle
et humaine, comme la pollution des eaux ou l’augmentation
de la température de l’eau, les coraux perdent leur
couleur ; ce blanchissement résulte de l’expulsion
des zooxanthelles ou de la perte de leurs pigments photosynthétiques.
Lors d’un épisode de blanchissement, les coraux peuvent
perdre entre 60 et 90% de leurs zooxanthelles, celles restant
pouvant perdre entre 50 et 80% de leurs pigments.
Si
le retour des conditions normales intervient dans un délai
suffisamment court, les polypes peuvent récupérer
des algues dans le milieu ou permettre à nouveau leur multiplication
dans leurs tissus. Les coraux se rétablissent alors, et
reprennent leur couleur. Si le stress perdure, les coraux meurent,
parfois sur de vastes étendues.
Les
colonies coralliennes blanchies, qu’elles meurent totalement
ou partiellement, sont bien plus vulnérables à l’envahissement
par les algues, à la maladie et aux organismes coralliens
qui creusent dans le squelette et affaiblissent la structure du
récif. Dans les endroits où les impacts du blanchissement
sont sévères, une couverture importante par les
algues peut empêcher la recolonisation par de nouveaux coraux,
altérant de façon considérable la diversité
des espèces coralliennes et provoquant une restructuration
de la communauté.
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Corail
en bonne santé : Le polype, un animal, héberge
les zooxanthelles, des algues unicellulaires, qui le
nourrissent et lui donnent une partie de sa couleur.
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Corail
blanchi :
Si la température de l’eau augmente, le corail expulse
ses microalgues.
Sans pigment, son squelette devient fluorescent, puis blanc alors
que sa santé décline. |
Le
blanchissment des coraux dans le monde
Les premiers épisodes de blanchissement remontent à
1870 mais, depuis les années 1980, les épisodes
de blanchissement sont devenus plus fréquents, répandus
et sévères. Les épisodes les plus sévères
ont eu lieu en 1998, 2002, touchant toutes les régions
du monde, et en 2010 dans la mer d’Adaman affectant surtout
la Thaïlande. En 2016-2017, l’épisode de blanchissement
le plus long et le plus destructeur jamais observé a eu
lieu, tuant les coraux à une échelle sans précédent.
Cet épisode a affecté notamment la Grande Barrière
de Corail en Australie avec une mortalité élevée
dans la partie nord - jusqu’à 90% dans certains endroits
-, mais aussi les coraux des Maldives (60% de mortalité),
du Japon (75%) et de Floride (66%). Les Outre-mer français
n’ont pas été épargnés, puisque
des coraux blanchis ont été observés à
Mayotte, les îles Eparses, en Nouvelle Calédonie,
en Polynésie française et à La Réunion
en 2016 et 2017.
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Distribution
mondiale des épisodes de blanchissement, 1998–2000
Source: World Conservation Monitoring Centre, Cambridge and United
Nations Environment Programme |
Pourquoi
s'en inquiéter en tant qu'élu ?
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Les
élus pour ambassadeurs
Grâce
à ses Outre-mer, la France abrite plus de 10% des récifs
coralliens de la planète dans les trois océans.
Ce
patrimoine exceptionnel lui confère une responsabilité
mondiale de le préserver ! Le maintien d’une
bonne fonctionnalité écologique des écosystèmes
littoraux et marins nécessite que des mesures soient prises
: les élus d’outre-mer peuvent faire la différence
! Leur connaissance du terrain et des besoins associés
à leur collectivité, leur capacité à
pouvoir impulser localement des actions concrètes en font
des ambassadeurs de choix dans la protection des récifs
coralliens et écosystèmes associés.
Élus,
mobilisez-vous pour préserver ces formidables richesses
naturelles, tant qu’il est encore temps !
La
biodiversité récifale, richesses des outre-mer
Plusieurs
études récentes menées par l’IFRÉCOR,
démontrent qu’au-delà de leur participation
à la biodiversité marine, les récifs coralliens
et les écosystèmes associés - herbiers et
mangroves - rendent des services aux populations locales. Ils
sont une source importante de revenus économiques pour
les territoires.
Ces études soulignent ainsi que les récifs coralliens,
s’ils sont gérés correctement, contribuent
au bien-être économique et social des populations
par le biais de divers services rendus.
Revenus
issus de l’activité de la pêche commerciale
ou de loisirs, attraction touristique, protection des plages et
du littoral, séquestration du carbone, bio-prospection,
éducation… chaque année les récifs
coralliens permettent de générer des millions d’euros
au PIB des territoires ultra-marins et de réaliser des
économies substantielles par la protection qu’ils
assurent face à l’érosion côtière.
Focus
sur la Nouvelle-Calédonie
À
titre d’exemple, en Nouvelle-Calédonie, les récifs
coralliens apportent chaque année jusqu’à
100 millions d’euros par an au PIB du territoire.
Au
premier rang, la pêche !
Une famille sur trois en Nouvelle-Calédonie pratique la
pêche, soit à des fins commerciales, ou dans un cadre
plus informel comme la pêche vivrière ou plus touristique
comme la pêche de loisirs pratiquée à bord
d’embarcations à moteur. Par ailleurs, les récifs
agissent comme sources de nutriments pour l’aquaculture,
et sont aussi des producteurs importants pour les larves consommées
par les principales espèces de thons, cibles de la pêche
hauturière. Chaque année la valeur financière
totale de la pêche dépendante des écosystèmes
coralliens en Nouvelle-Calédonie, est estimée entre
50 et 70 millions d’euros.
Tourisme
et loisirs : plaisir des yeux !
Les récifs par leur beauté et leur rareté
sont une attraction touristique majeure. L’inscription de
six zones récifales sur la liste des biens naturels du
Patrimoine Mondial de l’Humanité de l’UNESCO
a accentué l’attractivité des récifs
coralliens.
Plongées, sorties d’observations sous marine, sorties
en bateau... l’activité touristique liée aux
récifs coralliens génère à elle-seule
en Nouvelle-Calédonie 24 à 28 millions d’euros
par an et près de 1 650 emplois directs et indirects. Au
total, ce sont entre 80 000 et 100 000 touristes par an qui visitent
ce bel archipel et font vivre, grâce à leur présence,
l’ensemble du système touristique : hébergement,
alimentation, transport, activités de loisirs...
La
protection du littoral : enjeu économique et humain
Les écosystèmes coralliens participent à
la préservation des littoraux. Véritables barrières
naturelles, ils agissent comme des remparts contre les fortes
houles océaniques, atténuent l’impact des
tsunamis et réduisent ainsi l’ampleur des dégâts
causés par ces phénomènes naturels.
En Nouvelle-Calédonie, 115 à 220 millions d’euros
d’économie sont réalisés chaque année.
La commune de Nouméa est la grande bénéficiaire
de cette protection avec des économies pouvant atteindre
145 millions d’euros.
Bio-prospection,
recherche et éducation : une source de revenus primordiale,
un bien-être pour tous
Les organismes vivant dans les récifs peuvent être
à l’origine de nouveaux médicaments, de compléments
alimentaires ou encore de bases cosmétiques.
Si un point d’honneur est mis pour la préservation
de la biodiversité des écosystèmes coralliens,
l’exploitation des nouvelles molécules valorisables
induit chaque année le versement de royalties pour le territoire.
En Nouvelle-Calédonie, ce potentiel économique,
non exploité pour le moment, est estimé entre 0,5
et 4,5 millions d’euros.
Assainissement
des eaux
Les mangroves et les herbiers possèdent une importante
capacité de filtration. Par leur réseau racinaire
complexe, ils assurent la filtration des eaux, empêchant
ainsi l’étouffement du récif à cause
de la sédimentation. La mangrove agit comme un filtre naturel
à l’embouchure des cours d’eau. |
La
palme IFRÉCOR 2017 |
Depuis
15 ans l’IFRÉCOR - Initiative Française
pour les Récifs Coralliens - agit pour la préservation
et la gestion durable des récifs coralliens, herbiers
et mangroves dans les collectivités françaises
d’Outre-mer.
Soutenue financièrement par le ministère de la
Transition écologique et solidaire et le ministère
des Outre-mer, l’IFRÉCOR s’applique à
sensibiliser l'ensemble des acteurs publics et privés
aux échelles nationale et locales à l’importance
des récifs coralliens. L'IFRÉCOR est la déclinaison
française de l'Initiative Internationale pour les Récifs
Coralliens - ICRI - dont la France a la présidence depuis
2016.
La mise en oeuvre du concours Palme IFRÉCOR
est assurée par le Comité français de l’Union
Internationale pour la Conservation de la Nature - UICN - en
tant que membre de l'IFRÉCOR.
Gérer
et protéger les récifs coralliens et écosystèmes
associés :
des actions à privilégier
Le
maintien d’une bonne fonctionnalité écologique
nécessite que des mesures de gestion durable soient prises.
Par leur connaissance locale du terrain les élus peuvent
agir, au travers de leurs politiques locales, pour lutter contre
les pollutions et les dégradations, pour protéger,
valoriser et si nécessaire, restaurer les récifs
coralliens et concourir ainsi à une gestion intégrée
de la zone côtière.
Réduire
les effets de la pollution
Les citoyens ultra-marins peuvent être invités
à utiliser davantage de produits biodégradables
et à faire le tri sélectif de leurs déchets.
Une agriculture raisonnée vise aussi à apporter
les quantités exactes d’eau et d’engrais
à son exploitation et à diminuer ou arrêter
définitivement l’utilisation de pesticides. De
plus, il est important de veiller à une bonne qualité
des eaux urbaines par le biais de programmes d’assainissement
ambitieux.
Gérer
rationnellement les ressources vivantes
Après avoir sensibilisé les touristes et les pêcheurs
à des pratiques responsables, des contrôles réguliers
permettent de lutter efficacement contre toutes les formes de
braconnage ou de non-respect de l'environnement littoral et
marin.
Créer
des aires marines protégées
Dans le cadre d'une gestion intégrée des zones
côtières les aires marines protégées
sont l’un des moyens pour protéger efficacement
et stratégiquement le patrimoine marin exceptionnel mais
menacé des outre-mer. Il a été observé
que dans les aires marines protégées augmentent
le nombre, la taille et la capacité de reproduction des
poissons augmentent.
Renforcer
l'éducation à l'environnement récifal en
milieu scolaire
Daniel Zaïdani, président du Conseil général
de Mayotte, a soutenu la réalisation d’une grande
campagne de sensibilisation à la protection des Dugongs
et des tortues marines de Mayotte. Les Dugongs et les tortues
marines se nourrissent sur les herbiers et les récifs
coralliens. Ces espèces, par leur présence, sont
des bio-indicateurs du bon état de santé des herbiers
et récifs.
Différents outils de sensibilisation ont été
mis en place :
-
Une enquête a été menée en langue
locale auprès de 406 pêcheurs sur les impacts
de la pêche artisanale sur les mammifères marins
et les tortues marines à Mayotte.
-
Un spot télévisé de sensibilisation de
30 secondes a été réalisé et diffusé
sur la chaîne locale.
-
Un diaporama, un jeu concours et un dossier pédagogique
à destination des établissements scolaires ont
été mis en place.
Améliorer
la connaissance par la recherche
À la Réunion, une étude a permis de comparer
la structure des populations d’Epinephelus merra
- une des espèces de mérou les plus exploitées
dans la pêche traditionnelle - dans différentes
zones de la Réserve Nationale Naturelle Marine.
Cette étude a répondu à un triple objectif
:
-
Développer une meilleure connaissance de l’espèce
en vue de la protéger
raisonnablement par rapport à son exploitation, et
de fait, adapter la pratique de la pêche, protéger
l’habitat de celle-ci pour maintenir les conditions
environnementales favorisant son développement.
-
Mettre en évidence un effet réserve.
-
Mettre en place les bases de la concertation pour adapter
la pêche traditionnelle en fonction des résultats
obtenus.
Cette
étude a également rappelé la nécessité
de protéger le corail vivant en tant qu’habitat
préférentiel et source de nourriture de ce type
d’espèce.
Développer
l'information auprès du grand public
À Saint-Martin, sur l’îlet Pinel, le Vice-président
de Saint Martin, Pierre Aliotti, a soutenu la création
d’un sentier sous-marin éducatif dans la réserve
naturelle nationale de Saint-Martin.
Grâce à un équipement FM installé
sur les tubas, le visiteur peut tout au long de sa promenade
sous-marine profiter d’un audio-guide.
Ce projet favorise la découverte de l’écotourisme
sur l’îlet Pinel, et répond à la nécessité
de sensibilisation et d’éducation afin de protéger
le récif. D’ailleurs les élèves des
écoles sont reçus gratuitement une fois par mois.
Informer
les différents groupes d'acteurs
L’information des différents groupes d’acteurs
est primordiale pour générer des comportements
responsables.
Les pêcheurs, font partie des acteurs à sensibiliser
sur les conséquences de la surpêche et du braconnage.
Les sensibiliser à une pêche responsable et respectueuse
de l’environnement est primordiale.
Il est aussi important de rappeler aux aménageurs la
nécessité d'éviter, réduire et/ou
compenser les impacts des grands projets et de sensibiliser
les touristes à l’impact écologique de leurs
vacances dans la région. Un tourisme responsable peut
se développer simplement, en les invitant, dans un premier
temps, à reproduire les qu’ils appliquent chez
eux.
Former
des volontaires au suivi de l'état de santé des
récifs corallines et écosystèmes associés
En matière d’éducation, la formation à
l’éco-volontariat est une belle initiative à
prendre.
Huguette Bello, Maire de Saint-Paul à la Réunion,
a soutenu la mise en place de la formation Reef Check Saint-Paul,
dispensée par des biologistes marins. Ils transmettent
leur savoir et encadrent des volontaires afin qu’ils étudient
l’état de santé d’un récif.
Ce projet a permis de densifier le réseau de suivi des
récifs coralliens pour aider à mieux comprendre
leur évolution sur le littoral de la commune de Saint-Paul.
Il met également en avant les principes de l’éco-volontariat
qui favorisent la sensibilisation des usagers aux récifs
coralliens.
Restaurer
La restauration de la biodiversité d’Outre-mer
est également très importante pour la pérennité
des récifs coralliens, herbiers et mangroves dont le
rôle écologique est primordial. En matière
de restauration, Jacques Gillot, le président du Conseil
général de Sainte-Rose en Guadeloupe a soutenu
un projet de transplantation expérimentale d’herbiers.
Ce projet vise à pallier les destructions et la fragmentation
de ces herbiers face aux activités humaines.
La
palme IFRÉCOR
Depuis
2011, le concours est ouvert aux élus des territoires
suivants : Martinique, Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélémy,
La Réunion, Mayotte, TAFF, les îles éparses,
Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna et Polynésie
Française. Les maires, membres élus des Conseils
généraux, régionaux et territoriaux, Assemblées
provinciales et territoriales des collectivités ci-dessus
sont invités à présenter leur candidature.
Le jury désigne, pour cette 6ème édition,
jusqu’à 5 projets présélectionnés
qui seront mis en avant dans les médias, et un lauréat
unique. Les récompenses :
-
le trophée Palme IFRÉCOR, création
originale d’une artiste représentant
la beauté des récifs coralliens,
-
une dotation de 5 000 euros,
-
une
valorisation médiatique particulière grâce
aux médias qui suivent et relayent cette 6ème
édition de la Palme IFRÉCOR.
Le
thème de 2017, l'urgence d'agir : des actions novatrices
en faveur des coraux, herbiers et mangroves
Dans le cadre de cette 6ème édition de la Palme
IFRÉCOR, les élus sont invités à
présenter leurs projets et initiatives innovants, concourant
à la résilience des coraux, herbiers et mangroves
face au changement climatique sur le thème l’urgence
d’agir : des actions novatrices en faveur des coraux,
herbiers et mangroves. Ce thème, en lien avec les
phénomènes de blanchissement des récifs
coralliens constatés en 2016 et 2017 dans le monde, récompense
les actions innovantes mises en place par les élus locaux
pour répondre aux défis du changement climatique,
permettant d’augmenter la résilience des coraux,
herbiers et mangroves.
Le
jury du concours
Cette année, le jury a rassemblé des représentants
des partenaires impliqués dans l’organisation du
concours, y compris l’ACC’DOM.
La
cérémonie de remise de la palme
La cérémonie de remise de la Palme a eu lieu à
l’occasion de la journée dédiée à
l’Outre-mer durant le Congrès annuel des Maires,
à Paris, qui se tenait du 20 au 23 novembre 2017. Les
élus ont découvert ainsi lors d’une réception
par la ministre des Outre-mer, le 21 novembre, les enjeux de
la Palme IFRÉCOR et les spécificités de
chacun des projets.
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La
gamme de menaces pour les récifs dus
aux activités humaines.
Illustration :
Virginia Westmacott
Source : UICN |
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Corail
mort :
Si le corail est soumis à une exposition prolongée
aux stress liés à l’environnement, les algues
filamenteuses recouvrent son squelette et il meurt partiellement
ou totalement. Les algues sont un frein à sa recolonisation. |
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Coraux
branchus (Acropora sp.) blanchis à Mayotte, ouest
de l’Océan Indien, en 1998.
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Replanter
les mangroves peut augmenter la protection naturelle de la côte
contre l’érosion et réduire la sédimentation
dans les récifs avoisinants, comme ici à Maurice.
Photo: Susie Westmacott
Source
: UICN
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Colonie
de Agaricia sp. faisant état d’un
blanchissement partiel à Bonaire, Caraïbes, en 1998.
Photo:
Susie Westmacott -
Source
: UICN |
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Coupe
transversale d’une colonie corallienne et de ses polypes,
montrant les tentacules rétractés et étendus.
Illustration
:
Virginia Westmacott
Source
: UICN
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Et
le lauréat est… |
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Mardi 21 novembre, Annick Girardin, ministre des Outre-mer,
a dévoilé le projet lauréat 2017 du
concours Palme IFRÉCOR. La cérémonie
de remise de la Palme s’est déroulée
au ministère des Outre-mer, en présence exceptionnelle
de Guillaume Néry, quadruple champion du monde d'apnée
et Julie Gautier, sa femme et réalisatrice de vidéo
en apnée, parrains de cette 6ème édition.
Je suis très heureuse de récompenser une
élue calédonienne qui s’est beaucoup
investie pour la protection du lagon en Province Nord. Madame
HEO n’hésite pas à montrer l’exemple
au sein de sa propre commune pour défendre la biodiversité
récifale, déclare Annick Girardin, ministre
des Outre-mer.
Les récifs coralliens sont de véritables
oasis de vie qui rendent des services inestimables à
l’humanité. En parcourant la mer et plongeant
régulièrement je constate qu’il est
urgent de se mobiliser pour les préserver, ajoute
Guillaume Néry, quadruple champion du monde d'apnée.
En tant que parrain de ce concours, je suis heureux
de soutenir les actions menées par des élus
engagés comme Madame HEO, qui contribuent à
la protection de ces écosystèmes uniques.
Les Outre-mer français englobent 10% des récifs
coralliens du monde. Les élus ultramarins sont donc
des ambassadeurs de premier rang pour encourager la protection
des ces milieux naturels source d’émerveillement
et de services socio-économiques et culturels. A
l’échelle mondiale, les services à l’humanité
de ces écosystèmes sont estimés à
30 milliards de dollars par an. Cette année, le thème
de la Palme IFRÉCOR était l’urgence
d’agir et a permis de mettre en valeur trois
projets innovants. Bravo à la lauréate de
Nouvelle-Calédonie, Madame HEO, dont le projet était
particulièrement ambitieux, souligne Bernard
Cressens, Président de l’UICN France.
Le
lauréat 2017
La
Palme IFRÉCOR 2017 est décernée au
projet Plans de gestion sur la Zone Côtière
Nord-Est, Patrimoine Mondial de l’UNESCO de Nouvelle-Calédonie.
Le projet est porté par Madame Nadia HEO, Présidente
de la commission environnement de la province Nord. La lauréate
a reçu une dotation de 5 000 euros qui viendra abonder
le projet présenté.
Je suis profondément honorée de recevoir
ce trophée, qui couronne un travail de longue haleine
de la province Nord, impliquant l’ensemble des acteurs
locaux, les jeunes, les femmes, les mairies, ainsi que les
autorités coutumières, pour mieux préserver
notre lagon à valeur universelle exceptionnelle,
déclare Nadio HEO, Présidente de la commission
de la province Nord en Nouvelle-Calédonie et Lauréate
2017 du concours Palme IFRÉCOR. C’est un
projet ambitieux que je soutiens depuis ses débuts,
et sa reconnaissance au niveau national est pour moi vraiment
significative. Elle va nous permettre de redoubler d’efforts
pour réduire les impacts sur nos précieux
récifs coralliens, herbiers et mangroves. |
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Les critères de sélection du jury reposaient
sur l’implication des collectivités et des
parties prenantes, l’innovation, ainsi que la démonstration
d’impacts positifs
sur la résilience de l’état de santé
des récifs coralliens et des écosystèmes
associés.
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Découvrir
la vidéo du projet :
PASSION
LAGON - CEN 2016
Tout
savoir sur la gestion du bien inscrit sur la Liste du patrimoine
mondial. Qui sont ces personnes, quelles sont les actions
qui participent au maintien en bon état de santé
des lagons et récifs
de Nouvelle-Calédonie ?
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Plans
de gestion sur la Zone Côtière Nord-Est
- Patrimoine Mondial de l’UNESCO
Projet porté par Nadia HEO, Présidente
de la commission environnement de la Province Nord
Depuis
2014, la collectivité de la Province Nord a mis en
place des plans de gestion sur la Zone Côtière
Nord-Est inscrite au Patrimoine Mondial de l’UNESCO,
accompagnée des acteurs locaux des villages concernés
: Touho, Poindimié, Poum et Ouégoa. Soit 371
400 hectares de récifs, herbiers et mangroves. Ces
plans de gestion intègrent, sur la base d'un diagnostic
environnemental participatif, l'ensemble des préoccupations
des populations et des collectivités locales en matière
de préservation des récifs coralliens et des
écosystèmes associés. Les sites concernés
présentent des enjeux de conservations variés,
dont la gestion des prélèvements des ressources
halieutiques, la gestion du trait de côte, la gestion
des feux de brousse et la gestion des déchets. Les
plans de gestion fixent les objectifs à moyen terme
concernant la gestion des zones inscrites au Patrimoine
Mondial. Ils définissent également les actions
prévues, leur coût, les pilotes, ainsi que
les indicateurs nécessaires à leur évaluation.
Plusieurs actions ont d'ores et déjà été
mises en oeuvre en matière de replantation de mangroves,
de sensibilisation locale, d'arrachage d'espèces
invasives.
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Communiqué
de la présidence de la Province Nord : province-nord.nc
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IFRÉCOR
: Initiative française pour les récifs
coralliens
Créée
en 1999, l'IFRÉCOR agit pour la protection et la
gestion durable des récifs coralliens et
des écosystèmes associés - mangroves,
herbiers - dans les collectivités françaises
d'outre-mer.
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L'IFRÉCOR
est constituée d'un comité national et d'un
réseau de 8 comités locaux représentant
les collectivités françaises abritant des
récifs coralliens : Guadeloupe, Martinique, La Réunion,
Mayotte, les îles Éparses, Nouvelle-Calédonie,
Wallis et Futuna et la Polynésie française.
Le secrétariat du comité national de l'IFRÉCOR
est assuré par le ministère de l'écologie
et par le ministère chargé de l'outre-mer.
Chacun des comités locaux et le comité national
rassemblent, à leur niveau, l'ensemble des acteurs
concernés par la protection et la gestion durable
des récifs coralliens : parlementaires, représentants
des 8 comités locaux, représentants des départements
ministériels intéressés, chercheurs,
socioprofessionnels et représentants d'ONG.
ifrecor.com |
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