Qui
croirait que la championne internationale des villes en transition est
une petite commune française ?
C’est pourtant Rob
Hopkins,
fondateur du mouvement des villes en transition, qui le dit. Qu’est-ce
qu’on attend ?
raconte comment une petite ville d’Alsace de 2 200 habitants, Ungersheim,
s’est lancée dans la démarche
de transition
vers l’après-pétrole en décidant de réduire
son empreinte écologique, à l’initiative de la municipalité.
Synopsis
Ungersheim a lancé en 2009 un programme de démocratie
participative, baptisé 21 actions pour le XXIe
siècle, qui englobe tous les aspects de la
vie quotidienne : alimentation, énergie, transports,
habitat, argent, travail et école. L’autonomie
est le maître mot du programme qui vise à
relocaliser la production alimentaire pour réduire
la dépendance au pétrole, à promouvoir
la sobriété énergétique et
le développement des énergies renouvelables,
et à soutenir l’économie locale grâce
à une monnaie complémentaire : le Radis.
Depuis 2005, la commune a économisé
120 000 euros en frais de fonctionnement et réduit
ses émissions directes de gaz à effet de
serre de 600 tonnes par an. Elle a créé
une centaine d’emplois. Et elle n’a pas augmenté
ses impôts locaux.
Alors, Qu’est-ce qu’on attend ?
Le film a été tourné sur 4 saisons,
pendant une année cruciale - 2015 - qui a vu l’aboutissement
de la quasi totalité du programme de transition.
Plus qu’une boîte à outils,
dont chaque territoire - communes rurales ou quartiers
urbains - peut s’inspirer, cette chronique de la
transition au quotidien montre le bonheur et la fierté
d’agir ensemble pour cette grande cause universelle
qu’est la protection de la planète.
Qu’est-ce qu’on attend ? est aussi
un hommage à ces élus locaux, habités
d’une vision, qui savent mobiliser l’enthousiasme
de leurs concitoyens dans le sens du bien commun.
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©
Frantisek
Zvardon
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Les
21 actions du programme de transition
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En 2015, les
21 actions du programme de transition étaient accomplies,
sauf une : l’installation d’une épicerie coopérative
et solidaire,
prévue pour 2016. Pour mettre en oeuvre la feuille de route,
la municipalité développe une démarche de démocratie
participative qui associe cinq commissions citoyennes à toutes
les décisions des élus : Le développement
soutenable, Les énergies renouvelables,
La cohésion sociale, L’aménagement du territoire
et l’accessibilité, Sport, culture, loisirs et eau.
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L’AUTONOMIE ALIMENTAIRE PAR LA RELOCALISATION DE LA PRODUCTION
EN BIO
Ungersheim
© M2R
Films |
La
commune a acheté un terrain de huit hectares, appartenant
à un céréalier - Ungersheim est cerné
par mille hectares de blé et de maïs conventionnels)
pour le louer à l’association Icare, membre
du Réseau national des Jardins
de Cocagne. En sont issus Les Jardins du Trèfle
Rouge, une ferme maraîchère bio qui emploie
une trentaine de salariés, dont vingt-cinq personnes
en contrat de réinsertion. Toutes les semaines, ils
fournissent 200 paniers et alimentent la cuisine collective
municipale, qui prépare chaque jour plus de 500 repas
- entièrement bio - pour la cantine d’Ungersheim
et de cinq communes avoisinantes.
Afin
d’atteindre l’autonomie alimentaire, la municipalité
a aussi créé une Régie agricole dont
elle a confié la direction à un ex-jeune vétérinaire
reconverti dans la permaculture et le maraîchage.
Les Jardins du Trèfle Rouge et la Régie agricole
constituent les piliers de la filière De la graine
à l’assiette, complétée
par une Conserverie municipale qui transforme les fruits
et légumes déclassés. La commune a
bien sûr banni l’utilisation de pesticides.
Depuis 2006, les techniciens municipaux n’utilisent
plus aucun pesticide ou engrais chimique pour l’entretien
des espaces verts. Ungersheim a reçu le label trois
libellules octroyé par la région Alsace
et l’agence de l’eau Rhin-Meuse, ainsi que le
prix des Trophées de l’Innovation en 2013.
Les employés du service technique sont équipés
de vêtements de travail en coton bio issu du commerce
équitable et sont étroitement associés
au processus de transition. |
L’AUTONOMIE
ÉNERGÉTIQUE : RÉDUCTION DE LA CONSOMMATION
ET DÉVELOPPEMENT DES ÉNERGIES RENOUVELABLES
Ungersheim
est à l’origine de la plus grande centrale
photovoltaïque d’Alsace, installée sur
une friche industrielle de quatre hectares. D’une
capacité de 5,3 mégawatts, la centrale fournit
aujourd’hui de l’électricité -
hors chauffage - pour 10 000 habitants. La piscine municipale
est dotée de panneaux photovoltaïques et, comme
sept autres bâtiments municipaux, elle est reliée
à un réseau de chauffage au bois alimenté
par des plaquettes qui proviennent en partie de l’élagage
de la forêt communale. Récemment, une éolienne
Piggott
d’une capacité de 2000 Watts a été
installée pour alimenter les Jardins du Trèfle
Rouge et la Maison des Natures et des Cultures, le dernier
grand chantier de la commune. Ce magnifique bâtiment
agricole à énergie passive - bois, paille,
torchis - abritera bientôt une malterie bio, outre
la conserverie, l’atelier de préparation des
paniers... La commune a réduit l’éclairage
public alimenté par des ampoules LED. La consommation
d’énergie a ainsi baissé de 40%. En
2015, Ungersheim a développé un partenariat
avec Jugend Solar, un projet développé
par Greenpeace Suisse qui associe des jeunes scolaires à
l’établissement du cadastre solaire des communes.
Celui-ci consiste à mesurer le potentiel solaire
de chaque toit, en tenant compte de l’exposition et
de la surface disponible. En Suisse, 12 000 jeunes ont déjà
été mobilisés. Si tous les toits mesurés
étaient équipés de panneaux solaires,
la Suisse pourrait fermer trois centrales nucléaires. |
La centrale
solaire d’Ungersheim ©
M2R Films |
L’HABITAT
PAR L’IMPLANTATION D’UN ÉCO-HAMEAU ZÉRO
CARBONE
Construction
de la Maison des Natures et Cultures ©
M2R Films |
Favorisé
par la commune, cet Éco-hameau comprend neuf maisons
et appartements.
Réunis en société civile immobilière,
les copropriétaires ont signé une charte,
jointe à l’acte de vente du terrain. Elle reprend
les dix principes dits de Bedzed,
du nom d’un quartier du Sud de Londres totalement
autonome du point de vue énergétique : zéro-carbone,
zéro-déchet, construction passive...
LA
MONNAIE LOCALE : LE RADIS POUR STIMULER L’ÉCONOMIE
RÉELLE
Lancé
officiellement le 13 juillet 2013, le Radis
- la monnaie locale d’Ungersheim - est adossé
à l’euro. Son utilisation dans les commerces
ou les entreprises locales permet de stimuler l’économie
de la commune en encourageant la consommation et la production
de proximité.
Les familles qui payent avec des Radis pour les centres
de loisirs ou les activités parascolaires ont droit
à une réduction de 25%. Les producteurs locaux
et les commerçants offrent également une réduction
de 10% aux habitants payant en Radis. |
LES
TRANSPORTS PAR UN CHEVAL UTILITAIRE POUR LE MARAÎCHAGE ET
LE TRANSPORT SCOLAIRE
Il
s’appelle Richelieu et il est la coqueluche
des enfants. Ce solide hongre de Trait
Comtois est le cheval à tout faire du village
: transport scolaire - 4600 kms en voiture épargnés
chaque année -, travaux agricoles, arrosage des
pelouses, collecte des sacs et des déchets recyclables.
Deux emplois ont été créés
pour le conduire. En 2015, Richelieu a été
rejoint par Kosak pour l’aider dans ses tâches.
La
mascotte d’Ungersheim ©
M2R Films
©
M2R Films
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LA
DÉMOCRATIE PARTICIPATIVE
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Instaurée
dès 2009, la démocratie participative constitue
la pierre angulaire du
programme de transition d’Ungersheim. Quelque quatre-vingts
habitants se réunissent
régulièrement pour envisager ensemble le
village de demain. On y parle de pic pétrolier,
de dépendance énergétique,
de réchauffement climatique, d’emplois,
et de résilience.
La résilience, c’est-à-dire la capacité
à réagir aux crises et à être
autonome, est le concept central du mouvement de la transition,
explique le maire Jean-Claude Mensch. Pour déterminer
et suivre les projets, la municipalité a créé
des commissions
consultatives, composées de citoyens et d’élus,
qui orientent la politique de la commune. C’est ainsi
que le contrat qui liait la ville à la Lyonnaise
des Eaux a été interrompu, pour créer
une Régie municipale, ce qui a entraîné
une baisse de la facture de 20% pour les usagers.
Démocratie participative ©
M2R Films
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Moisson de variétés
anciennes de blé ©
M2R Films |
Richelieu
et Kosak, les chevaux municipaux ©
M2R Films |
La Conserverie municipale ©
M2R Films |
Installation
de panneaux photovoltaïques sur un bâtiment municipal
©
M2R Films
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Le pain de Lili est fait avec du
blé qui ne rend ni obèse, ni allergique.
©
M2R Films |
La transition
mobilise les bénévoles ©
M2R Films |
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Film
documentaire Qu’est-ce qu’on attend ?
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EN SALLE LE 23 NOVEMBRE 2016
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Réalisation
: Marie-Monique
Robin |
Montage
: Françoise
Boulègue |
Image
: Guillaume
Martin |
Son
: Marc
Duployer |
Musique
: Jean-Louis
Valero |
Production
: M2R
Films |
Programmation
: Yann Vidal |
Le
film est auto-produit. Durée : 1h59
Avec la participation de :
Mulhouse Alsace Agglomération (M2A),
Shaman-Labs,Olivier Legrain |
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