Fête de la Nature
PPPassionnés par nature
DDDDu 18 au 22 mai 2016, en France



Pour son 10ème anniversaire, la Fête de la Nature met à l’honneur les hommes et les femmes qui œuvrent pour la nature au quotidien : métiers, spécialités, engagements et actions pourront donner lieu à des rencontres, temps de partage, transmission de connaissance.
L’occasion pour le public de découvrir des métiers et vocations à travers des rencontres, des témoignages d’acteurs et de portraits illustrant les implications de ces
passionnés ; des animations gratuites, ouvertes à tous, pour se laisser surprendre par la nature à deux pas de chez soi... sur tout le territoire français, en métropole et en outremer, dans les villes, à la campagne comme dans les grands sanctuaires de nature.
Mais aussi des découvertes exceptionnelles de lieux secrets habituellement fermés au public, jeux de piste, chasses au trésor, visites de réserves naturelles, randonnées, pique-niques nature... 5 jours de festivités, pour découvrir ou redécouvrir des richesses naturelles extraordinaires, souvent insoupçonnées, et renouer avec notre environnement !
Apprendre, comprendre, ou tout simplement jouer, et s’émerveiller.

Un programme porté par près de 1000 organisateurs répartis sur l'ensemble du territoire


Victoria Morel
Lauréate du Concours visuel Fête de la Nature 2016
 

Chaque événement fait l'objet d'un examen par l'association Fête de la Nature dans le but d'obtenir le label Fête de la Nature et garantir au public une adéquation avec l'esprit de l'événement. Pour obtenir la labellisation, les manifestations doivent répondre aux critères inscrits dans la charte de la fête :

  • se dérouler aux même dates que la Fête de la Nature
  • faire progresser la connaissance sur la nature et la biodiversité
  • se dérouler au contact direct de la nature
  • promouvoir la protection de la biodiversité
  • favoriser une évolution des comportements en faveur de la biodiversité
  • être gratuite et ouverte à tous
  • rendre l’aspect le plus convivial possible
    • pour être ressentie comme un élément d’une fête

Une manifestation organisée dans le cadre de la Fête de la Nature ne peut en aucun cas :

  • porter un préjudice, direct ou indirect, au milieu naturel
    • le site doit être laissé dans l’état initial
  • être utilisée par les organisateurs comme un prétexte à justifier leurs activités non directement liées à la connaissance et à la conservation de la nature.

En outre, les organisateurs s’attacheront à proposer des manifestations originales, et veilleront à toucher le plus grand nombre au-delà des publics déjà sensibilisés, notamment les enfants et les jeunes. Les manifestations pourront se tenir dans des milieux très divers, y compris en ville et dans les jardins, et elles bénéficieront toujours de la meilleure accessibilité.

Sélection 2016 : Exemples de manifestations ayant obtenu le label Fête de la Nature 2016

LA MARE, RELATIONS ET DÉPENDANCES
Par le Conservatoire botanique national de Bailleul

Dans le petit monde de la mare, les relations et les dépendances entre les différents habitants sont essentielles mais parfois inimaginables. Découvrons ensemble ces échanges de bons procédés nécessaires à la vie de la mare.

MERCREDI 18 MAI. De 15h à 16h30. BAILLEUL (59)


DÉCOUVERTE DE LA NATURE AVEC 3 ÂNES DE BÂT
Par Ânes en Vexin

Passionné de nature... et des ânes! Gilles vous fera partager ses passions au cours d'un après-midi de découverte des ânes et du Vexin français. Une balade à faire en famille. Après une présentation de vos compagnons de marche, Gilles, votre guide-ânier, vous expliquera comment les préparer pour la balade.

MERCREDI 18 MAI. De 14h30 à 17h. LONGUESSE (95)
DES BORDS DE MER À CONTEMPLER
Par la station LPO de l'Île Grande

Cheminement découverte à la rencontre des différents visages du littoral de l’Île Grande. Quelques éléments de compréhension des formations visibles seront fournis tout en veillant à laisser une large place à l’échange et aux partages sur les observations, expériences, ressentis, liens entretenus avec ces espaces par tout à chacun.

SAMEDI 21 MAI. De 14h30 à 16h30. PLEUMEUR-BODOU (22)
À LA DÉCOUVERTE DES INSECTES
Par la Réserve Naturelle Régionale des gorges du Gardon

Nostalgique de vos jeunes années passées à courir derrière les papillons ? Désireux de mieux connaître et comprendre les petites bêtes qui vous entourent ? Venez participer à cette balade guidée par un entomologiste.


SAMEDI 21 MAI. De 10h à 17h. SANILHAC-SAGRIÈS (30)
LES TRÉSORS NATURELS DE L'ÎLE DE LA PLATIÈRE
Par l'Association des Amis de l'île de la Platière

Venez découvrir les trésors de la réserve naturelle de l'île de la Platière en compagnie d'un ou deux passionnés de la nature. Itinéraire pédestre le long du sentier 1 et 2 des espaces naturels de l'île de la Platière avec des étapes autour de la mare pédagogique et de l'observatoire aux oiseaux.

SAMEDI 21 MAI. De 15h à 16h30. PÉAGE DE ROUSSILLON (38)


BALADE AU CŒUR DU MARAIS
Par le Parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande

La balade permet de découvrir les richesses patrimoniales du marais Vernier. Le cadre typique, l’implantation du village et de ses chaumières n’auront plus de secrets pour vous grâce aux explications des animatrices. La balade se poursuivra en plein cœur d’un
courtil pour partir à la rencontre de la faune et de la flore si emblématiques des zones humides.

DIMANCHE 22 MAI. De 14h à 17h. MARAIS VERNIER (27)
Pour son 10ème anniversaire, la Fête de la Nature met à l’honneur
les hommes et les femmes qui œuvrent pour la nature au quotidien.


L’occasion pour le public de découvrir des métiers et vocations à travers des rencontres,
des témoignages d’acteurs et de portraits illustrant les implications de ces passionnés.




Philippe J. DUBOIS, Ornithologue (LPO)

On ne protège bien que ce qu’on connaît bien.

Cheville ouvrière de la Ligue de protection des oiseaux, Philippe J. Dubois a deux passions : les oiseaux et la vulgarisation.

Ornithologue, naturaliste, écologue, éditeur, conférencier, journaliste, écrivain… Philippe J. Dubois cumule peut-être les casquettes mais il assure n’avoir qu’une vocation. Je suis un passeur de savoirs, un vulgarisateur explique celui qui partage aujourd’hui l’essentiel de son temps entre la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) et la direction des éditions Delachaux et Niestlé, célèbre maison d’édition naturaliste. J’essaye d’être le trait d’union entre la communauté scientifique et le grand public. En France, les scientifiques connaissent des tas de choses mais ne savent pas bien communiquer, contrairement aux Anglo-saxons. Cette passion pour les sciences est d’abord une passion pour l’ornithologie. J’avais 12 ans quand une grande tante m’a offert un Peterson, célèbre guide d’identification des oiseaux. Ça a été la révélation.
Vient alors le temps des études. Après un diplôme de chirurgien dentaire passé par sécurité, Philippe se consacre à la biologie. Il planche sur une thèse consacrée à l’échasse blanche, élégant oiseau noir et blanc aux pattes rouges. Nous sommes en 1982, le jeune diplômé est alors recruté par la LPO. Il y poursuit ses travaux de recherche sur l’échasse et plus largement sur le limicoles, ces petits échassiers habitués des marais et des zones humides.

Au début des années 1990, Philippe se tourne vers le livre. Il garde un pied au sein de la LPO comme administrateur puis vice-président et devient conseiller scientifique aux éditions Nathan puis Gallimard. C’est à cette époque que l’ornithologue prend la plume et publie ses premiers livres. J’avais déjà écrit des articles dans des revues scientifiques, j’avais envie de partager mes connaissance avec un plus large public. On lui doit ainsi L’Inventaire des oiseaux de France*, somme des connaissances avifaunistiques effectuées depuis un siècle, un pavé de 600 pages plutôt réservé aux amateurs – très – éclairés. Mais il signe également La passion des oiseaux **, le b.a.-ba pour se lancer dans l’observation ou Les tribulations d’un chercheur d’oiseaux***, un bon résumé de ma passion.

1998, retour à la LPO. Philippe est nommé attaché de presse et porte-parole de l’association aux côtés d’un certain Allain Bougrain-Dubourg : une période passionnante. Ensemble, ils monteront par exemple une campagne de dons pour tenter de sauver les oiseaux mazoutés victimes du naufrage de l’Erika. Le 12 décembre 1999, ce navire se brisait en deux au large de la Bretagne. 20 000 tonnes de fioul se sont déversées sur 400 kilomètres de côtes, tuant des dizaines de milliers d’oiseaux. Philippe est désormais en charge de la problématique biodiversité et changement climatique pour l’ONG de protection de la nature. Il étudie des espèces indicatrices du réchauffement à l’instar de la cigogne blanche. Ce bel oiseau qui passait autrefois l’hiver en Afrique n’hésite pas à hiverner désormais dans le sud de la France. Parallèlement, il fonde et dirige enfin Ornithos, la revue française d’ornithologie de terrain éditée par la LPO, l’une des plus importantes en Europe. On vous l’a dit : l’homme est passeur.

*Inventaire des oiseaux de France, Georges Olioso, Pierre Le Maréchal, Pierre Yésou, Philippe-Jacques Dubois, Ed. Nathan.
** La passion des oiseaux, Philippe-Jacques Dubois, Marc Duquet, Ed. Delachaux et Niestlé
*** Les tribulations d’un chercheur d’oiseaux, Philippe-Jacques Dubois, Ed. de La Martinière.

Philippe J. DUBOIS
Ornithologue (LPO)

Marie LE SCANVE, Garde du littoral
Maison du littoral, Ploumanac’h (22)

S’imprégner de la nature et du paysage

Garde du littoral, Marie Le Scanve aime faire partager sa passion pour un site naturel exceptionnel : les landes et le chaos granitique de Ploumanac’h, au cœur de la côte de granit rose en Bretagne.

J’ai ressenti comme un appel du lieu, ça a été un vrai coup de foudre : c’est peu dire que Marie le Scanve est attachée au site de Ploumanac’h. La rencontre a eu lieu en 1996. Tout juste diplômée de la fac de géographie d’Angers, Marie réalise son stage de fin d’études dans cette station balnéaire des Côtes d’Armor, célèbre pour ses impressionnants rochers de granit rose. Elle y travaille encore aujourd’hui comme garde au sein de la Maison du littoral. Ici, on ne connait pas la routine. Je viens tous les jours mais je n’ai jamais l’impression de revenir au même endroit. La lumière change en permanence. L’équipe compte sept personnes dont trois gardes du littoral. Ils ont pour tâche d’entretenir et protéger ce site naturel de 80 hectares, haut lieu de fréquentation touristique. Les landes et le chaos granitique de Ploumanac’h attire chaque année plus de 600 000 personnes. À la fin des années 1990, le site était très abîmé. Le piétinement des visiteurs avait dégradé la végétation et érodé le sol : À certains endroits on marchait sur la roche à nue. Depuis des travaux ont été effectués, des sentiers ont été aménagés, bruyères et ajoncs ont de nouveau prospéré attirant passereaux, insectes et lézards.

Marie LE SCANVE Garde du littoral (Ploumanach)



Gilles CARCASSÈS, chargé de mission biodiversité
Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise

Une ville bien aménagée peut protéger la biodiversité

Chargé de mission biodiversité à la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, Gilles Carcassès collecte des données sur la nature et œuvre à sa préservation.

Vous y découvrirez un élégant passereau observé dans le parc François-Mitterrand à Cergy, des agneaux solognots âgés de quelques jours ou des conseils pour jardiner sans produits chimiques : le blog Nature en ville à Cergy-Pontoise est un peu la vitrine des activités de Gilles Carcassès. Le chargé de mission biodiversité de cette communauté d’agglomération de l’ouest francilien y consigne en particulier ses photos et observations naturalistes. Je fais du terrain au quotidien, j’ai un appareil photo greffé au cou et ne l’enlève que pour dormir précise-t-il en souriant. Ce jour-là, ce sont des chardonnerets élégants qui ont les honneurs de la une. Mais la photo de ces passereaux amateurs de graines sauvages est un prétexte. Ces chardonnerets viendraient-ils si la pelouse était régulièrement tondue comme une moquette ? interroge le commentaire du blog. Bien sûr que non, car il leur faut des plantes montées en graines. La gestion différenciée des espaces verts est bénéfique pour la biodiversité. Car la mission de Gilles ne se limite pas – loin de là – à récolter et à partager des données sur la biodiversité de ce territoire de 200 000 habitants.

 

Gilles CARCASSÈS
Chargé de mission biodiversité
(Communauté d'agglomération de Cergy-Pontoise)

Thomas MICHEL, animateur nature
Association Demain la Terre !

Ouvrir les yeux sur la diversité du vivant

Animateur nature dans une association de l’Hérault, Thomas Michel aime sensibiliser petits et grands aux richesses de la biodiversité et à la préservation de l’environnement.

Je suis un animateur multicarte avance Thomas Michel. Depuis près de 4 ans, ce dernier travaille au sein de l’association Demain la Terre ! Implantée dans le Pays Cœur d’Hérault, entre le Causse du Larzac, le Lac du Salagou et les gorges de l’Hérault, cette structure est spécialisée dans l’éducation à l’environnement et la valorisation du patrimoine. Thomas assure ici des animations sur le thème de la nature, de l’eau, des déchets, du jardinage ou de l’énergie. Cet après-midi-là, il accompagne un petit groupe d’adultes sur le Sentier des garrigues au-dessus du village de Nébian. Cette belle balade de 6 kilomètres offre un joli point de vue sur la vallée de l’Hérault et les contreforts du sud du Massif central. Elle permet aussi et surtout d’observer de nombreuses plantes méditerranéennes. En chemin, l’animateur attire par exemple l’attention de ses visiteurs sur des Nombrils de Vénus, une plante grasse qui s’agrippent à la rocaille, plus loin, c’est une Barlie de Robert, une orchidée et des Narcisses douteux, une des premières fleurs de la garrigue à la fin de l’hiver. J’aide les gens à ouvrir les yeux sur la beauté et la diversité du vivant.

Thomas MICHEL Animateur nature (Demain la Terre !)




Gaëlle PERRU ROUARD DUC, patrouilleuse équestre
Site Salagou – Cirque de Mourèze

Le cheval : un animal magique pour sensibiliser à l’environnement

Patrouilleuse équestre, Gaëlle participe à la surveillance et à la protection d’un site exceptionnel : le Grand Site Vallée du Salagou – Cirque de Mourèze. Ce paysage de collines arides entourant un lac abrite une faune et une flore exceptionnelles.

Ici on nous appelle les amazones du lac ou les cowgirls : ce nous désigne Camille et Gaëlle, les deux patrouilleuses équestres du Grand Site du Salagou - Cirque de Mourèze. Chaque année, de mars à novembre, elles assurent – à cheval – la surveillance de cet espace naturel magnifique au cœur de l’Hérault. Imaginez un immense miroir bleu entouré de montagnes rouges. À certains endroits on se croirait dans le Grand canyon du Colorado, à d’autres au Mali en Afrique affirme Gaëlle. En attente du label Grand Site de France à l’instar de la Baie de Somme ou du Marais poitevin, ce paysage abrite de nombreuses espèces végétales et animales remarquables. On y trouve par exemple un couple d’Aigles de Bonelli, l’un des rapaces les plus rares et les plus menacés de France. Ici, on croise des lézards ocellés, le plus grand lézard d’Europe ou des outardes canepetières, un oiseau des plaines qui a beaucoup souffert de l’intensification de l’agriculture. Récemment, on a découvert sur les rives du lac des traces de la présence de loutres dont les épreintes - les crottes - ont une odeur de poisson et de miel très caractéristique.

Gaëlle PERRU-ROUARD-DUC patrouilleuse équestre
(Grand site vallée du Salagou-cirque de Mourèze)

Laurent DEBAS, océanologue
Planète mer

L’avenir sera ce que nous en ferons.

Pragmatisme et concertation : c’est aujourd’hui la philosophie de l’association Planète mer, c’est depuis longtemps le credo de son directeur Laurent Debas. Rencontre.

L’océanographe a les pieds sur terre. Laurent Debas, 55 ans, directeur et co-fondateur de Planète mer aime le concret. Son association et son équipe de 6 salariés travaillent à la protection de la vie marine et des activités humaines qui y sont liées. Nous sommes dans le dialogue et la co-construction avec les professionnels, notamment les pêcheurs.

C’est ainsi le cas avec ceux de la prud’homie de Saint-Raphaël dans le Var. Cette association de patrons pêcheurs a créé au Cap Roux, au pied du massif de l’Esterel, l’une des plus grandes réserves de pêche de France continentale. 445 hectares dont les eaux claires abritent plus de 80 espèces de poissons, des mollusques, des crustacés et… de nombreuses convoitises. Sars, rougets, chapons, homards et langoustes sont ici les proies de certains pêcheurs à la ligne et chasseurs sous-marins peu scrupuleux. Depuis deux ans, un partenariat étroit s’est noué entre Planète mer et la prud’homie varoise. Ensemble, ils ont mis sur pied un programme de surveillance expérimental et commencé à étudier l’évolution possible du statut de la zone en y associant des pêcheurs professionnels et amateurs, des clubs de plongées... Impliquer les gens de terrain, c’est une garantie de succès, assure le directeur de Planète mer. Tout reste néanmoins à pérenniser. Il faut en trouver les moyens pour assurer une vraie surveillance et un suivi scientifique sur le long terme et enfin, mettre en place la bonne gouvernance.

Laurent DEBAS Océanologue
(Planète mer)



Amélie SANDER, retraitée animatrice
Club CPN l’Héron dans l’eau, Villeneuve d’Ascq (59)
 

Transmettre la culture naturaliste

Retraitée passionnée par la pédagogie et l’éducation à la nature, Amélie Sander est engagée depuis plus de 30 ans au sein de la fédération des clubs CPN.

Je ne suis pas une naturaliste de haut niveau mais plutôt une éducatrice. Cette jeune retraitée est la vice-présidente de la Fédération des clubs Connaître et Protéger la Nature. Mais Amélie est aussi et surtout la cheville ouvrière du CPN l’Héron dans l’eau, qui accueille chaque année 70 enfants de 4 à 15 ans. Ils se retrouvent tous les quinze jours pour une sortie qui sera consacrée aux oiseaux des jardins, plantes des rues ou petites bêtes de la mare… On apprend à découvrir la biodiversité locale pas les ours polaires ou les pandas, précise Amélie Sander. Il faut que cela ait du sens pour l’enfant. L’éducation passe par le réel. Les fleurs et les insectes à côté de chez lui sont aussi importants que les grands singes et les éléphants.

Thimothée RICORDEAU,
responsable de centrales hydroélectriques
EDF

Concilier production d’énergie et biodiversité

Ingénieur, responsable d’une équipe de 30 hydrauliciens et de cinq centrales hydroélectriques au cœur des Pyrénées, Timothée Ricordeau s’attache à accorder activité industrielle et respect de l’environnement.

Ça y est, ils ont choisi leurs aires ! s’exclame Timothée Ricordeau en raccrochant son téléphone. Comme chaque année à la même époque, le responsable EDF du groupement d’usines de Luz-Pragnères reçoit un appel du Parc national des Pyrénées. Objectif : l’informer lorsque les deux couples de gypaètes barbus du secteur choisissent les falaises sur lesquelles ils nicheront. Jusqu’à l’envol des jeunes cet été, Timothée et ses équipes ne survoleront pas ces zones en hélicoptère afin de ne pas gêner la reproduction de ce grand vautour casseur d’os. Concilier activité industrielle et préservation de l’environnement : c’est l’une des préoccupations majeures de cet ingénieur diplômé de l’École des mines d’Albi. À 33 ans, il dirige dans les Hautes-Pyrénées un ensemble de cinq centrales hydroélectriques. Elles produisent assez d’électricité pour couvrir les besoins d’une ville de 315 000 habitants. Parmi ces centrales, celle de Pragnères, alimentée par 78 millions de m3 d’eau provenant de différents barrages et prises d’eau est la plus puissante des Pyrénées. Ces captages assurent la cueillette de l’eau dans les ruisseaux et torrents de montagne. L’eau, la première des énergies renouvelables comme aime le dire l’hydraulicien, est donc ici une ressource particulièrement précieuse : Mais elle ne nous appartient pas, nous devons la partager et la protéger.

Timothée RiCORDEAU Responsable de centrales hydroélectriques (EDF)




Claire MICHEL, chargée de programme sciences participatives
Association Noé

On peut tous agir pour la biodiversité

Au sein de l’association Noé, Claire Michel est en charge des programmes de sciences participatives. Des dispositifs qui ont selon elle un double objectif : scientifique et citoyen.

Je suis très colibriesque, avance Claire Michel. Si chacun prend sa part, on arrivera à faire changer les choses. Cette référence au Mouvement Colibris, initié par Pierre Rahbi, pionnier de l’agriculture biologique, n’est pas neutre. Claire travaille au sein de l’association Noé qui fait elle aussi de la coopération un moteur du changement. Cette dernière a en effet lancé le premier programme de sciences participatives en France. Depuis 2006, l’opération papillon, fait appel à chacun de nous pour aider les chercheurs à mieux connaitre ces insectes pollinisateurs. En 10 ans, le dispositif a permis de comptabiliser un million et demi de papillons grâce à la mobilisation de milliers d’observateurs bénévoles.

 

Claire MICHEL chargée de programmes
(Noé)

Jean-François LESIGNE, Ingénieur
(RTE)

Changer le regard des industriels sur la nature

Attaché environnement, Jean-François Lesigne développe au sein de RTE des projets qui transforment les emprises des lignes électriques en véritables corridors de biodiversité.

Et si les lignes à haute tension ne transportaient pas seulement du courant mais permettaient aussi aux oiseaux, aux insectes et aux plantes de prospérer et de se déplacer ? Cette idée apparemment farfelue est en fait un projet très sérieux et très concret. Il est conduit par Jean-Francois Lesigne. L’homme est le Monsieur environnement chez RTE : Réseau de Transport d’Électricité.Cette grande entreprise a pour mission fondamentale d’assurer à tous l’accès à une alimentation électrique économique, sûre et propre. En 2008, elle a décidé de développer des espaces favorables à la biodiversité sous - ses - lignes. Il faut dire que RTE en gère plus de 100 000 kilomètres. Ce sont des tranchées qui traversent forêts et paysages mais qui sont aussi des espaces peu utilisés par l’homme et où paradoxalement la nature est tranquille. Un inventaire réalisé par le Muséum national d’histoire naturel a ainsi recensé plus de 700 espèces végétales – dont de nombreuses plantes rares – sous les 330 kilomètres de lignes à haute tension d’Île-de-France.

Jean-François LESIGNE attaché environnement
(RTE)


Thierry LAMANT technicien forestier dendrologue
(ONF)

Thierry LAMANT, technicien forestier et dendrologue
Office national des forêts (ONF)
 

La diversité génétique pour faire face au changement climatique

Thierry Lamant a une passion d’enfance : les arbres. Il en a fait son métier. Technicien forestier et dendrologue dans un service de recherche forestière de l’ONF, il participe à l’étude des capacités d’adaptation des espèces forestières au réchauffement.

Le dendrologue est aussi menacé que les plantes dont il s’occupe ironise Thierry Lamant. Technicien forestier au Conservatoire Génétique des Arbres Forestiers, un laboratoire du département Recherche Développement et Innovation de l’ONF associé à l’INRA, l’homme est spécialisé en dendrologie. Branche de la botanique, cette discipline scientifique étudie arbres et arbustes, c’est-à-dire les plantes ligneuses qui produisent du bois par opposition aux plantes vivaces ou annuelles. C’est une science fondamentale qui n’intéresse plus personne aujourd’hui. La dendrologie ne s’enseigne quasiment plus en France, regrette Thierry Lamant. Il existe heureusement des amateurs très actifs mais, à 52 ans, je suis l’un des plus jeunes !


À propos de la Fête de la Nature
Chaque année : - Plus de 5 000 animations - Près de 800 000 participants - Plus de 800 organisateurs mobilisés


Créée en 2007 à l’initiative du Comité français de l’union internationale de conservation de la nature (UICN) et du magazine Terre Sauvage,
la Fête de la Nature est devenue un moment de rassemblement festif et convivial autour de la nature à travers toute la France.
Elle est soutenue depuis sa création par le ministère de l’Écologie, une charte a ainsi été signée en 2007. Pendant 5 jours,
à travers des milliers de manifestations gratuites et ouvertes à tous, la nature est célébrée chaque année au mois de mai.
Elle permet à chacun de découvrir ou redécouvrir l’immense diversité et la grande richesse de la faune et la flore du territoire français.
Depuis 2009, la Fête de la Nature est coordonnée par l’association éponyme, qui rassemble l’ensemble des organismes nationaux impliqués, et des partenaires de l’événement, oeuvre pour accompagner les organisateurs de manifestations et porte la communication nationale de l’événement. Plus de 40 partenaires impliqués dans la préservation de la nature se mobilisent pour la Fête de la Nature,
parmi lesquels des associations, des établissements publics, mais aussi des entreprises, des institutions, des acteurs territoriaux.
L’initiative est aujourd’hui reprise en Suisse et aux Pays-Bas.
En Île-de-France