Pour
son 10ème anniversaire, la Fête de la Nature met
à l’honneur les hommes et les femmes qui œuvrent pour
la nature au quotidien : métiers, spécialités, engagements
et actions pourront donner lieu à des rencontres, temps de partage,
transmission de connaissance.
L’occasion pour le public de découvrir des métiers
et vocations à travers des rencontres, des témoignages d’acteurs
et de portraits illustrant les implications de ces passionnés
; des animations gratuites, ouvertes à tous, pour se laisser surprendre
par la nature à deux pas de chez soi... sur tout le territoire français,
en métropole et en outremer, dans les villes, à la campagne comme dans
les grands sanctuaires de nature.
Mais aussi des découvertes exceptionnelles de lieux secrets habituellement
fermés au public, jeux de piste, chasses au trésor, visites de réserves
naturelles, randonnées, pique-niques nature... 5 jours de festivités,
pour découvrir ou redécouvrir des richesses naturelles extraordinaires,
souvent insoupçonnées, et renouer avec notre environnement !
Apprendre, comprendre, ou tout simplement jouer, et s’émerveiller.
Un
programme porté par près de 1000 organisateurs répartis
sur l'ensemble du territoire
|
|
Chaque
événement fait l'objet d'un examen par l'association
Fête de la Nature dans le but d'obtenir le label
Fête de la Nature et garantir au public
une adéquation avec l'esprit de l'événement.
Pour obtenir la labellisation, les manifestations doivent
répondre aux critères inscrits dans la charte
de la fête :
-
se
dérouler aux même dates que la Fête
de la Nature
-
faire
progresser la connaissance sur la nature et la biodiversité
-
se
dérouler au contact direct de la nature
-
promouvoir
la protection de la biodiversité
-
favoriser
une évolution des comportements en faveur de
la biodiversité
-
être
gratuite et ouverte à tous
-
rendre
l’aspect le plus convivial possible
- pour
être ressentie comme un élément
d’une fête
Une
manifestation organisée dans le cadre de la Fête
de la Nature ne peut en aucun cas :
En
outre, les organisateurs s’attacheront à proposer
des manifestations originales, et veilleront à toucher
le plus grand nombre au-delà des publics déjà
sensibilisés, notamment les enfants et les jeunes.
Les manifestations pourront se tenir dans des milieux très
divers, y compris en ville et dans les jardins, et elles
bénéficieront toujours de la meilleure accessibilité.
|
|
Sélection 2016 : Exemples
de manifestations ayant obtenu le label Fête de la Nature
2016
|
LA
MARE, RELATIONS ET DÉPENDANCES
Par le Conservatoire botanique national de Bailleul
Dans le petit monde de la mare, les relations et les dépendances
entre les différents habitants sont essentielles mais parfois
inimaginables. Découvrons ensemble ces échanges de
bons procédés nécessaires à la vie de
la mare.
MERCREDI 18 MAI. De 15h à 16h30. BAILLEUL (59) |
|
|
DÉCOUVERTE
DE LA NATURE AVEC 3 ÂNES DE BÂT
Par Ânes en Vexin
Passionné de nature... et des ânes! Gilles vous fera
partager ses passions au cours d'un après-midi de découverte
des ânes et du Vexin français. Une balade à faire
en famille. Après une présentation de vos compagnons
de marche, Gilles, votre guide-ânier, vous expliquera
comment les préparer pour la balade.
MERCREDI 18 MAI. De 14h30 à 17h. LONGUESSE (95) |
DES BORDS DE MER À CONTEMPLER
Par la station LPO de l'Île Grande
Cheminement découverte à la rencontre des différents
visages du littoral de l’Île Grande. Quelques éléments
de compréhension des formations visibles seront fournis tout
en veillant à laisser une large place à l’échange
et aux partages sur les observations, expériences, ressentis,
liens entretenus avec ces espaces par tout à chacun.
SAMEDI 21 MAI. De 14h30 à 16h30. PLEUMEUR-BODOU (22) |
|
|
À LA DÉCOUVERTE DES INSECTES
Par la Réserve Naturelle Régionale des gorges du Gardon
Nostalgique de vos jeunes années passées à courir
derrière les papillons ? Désireux de mieux connaître
et comprendre les petites bêtes qui vous entourent ? Venez participer
à cette balade guidée par un entomologiste.
SAMEDI 21 MAI. De 10h à 17h. SANILHAC-SAGRIÈS (30) |
LES TRÉSORS NATURELS DE L'ÎLE DE LA PLATIÈRE
Par l'Association des Amis de l'île de la Platière
Venez découvrir les trésors de la réserve
naturelle de l'île de la Platière en compagnie d'un
ou deux passionnés de la nature. Itinéraire pédestre
le long du sentier 1 et 2 des espaces naturels de l'île de
la Platière avec des étapes autour de la mare pédagogique
et de l'observatoire aux oiseaux.
SAMEDI 21 MAI. De 15h à 16h30. PÉAGE DE ROUSSILLON
(38) |
|
|
BALADE
AU CŒUR DU MARAIS
Par le Parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande
La balade permet de découvrir les richesses patrimoniales du
marais Vernier. Le cadre typique, l’implantation du village
et de ses chaumières n’auront plus de secrets pour vous
grâce aux explications des animatrices. La balade se poursuivra
en plein cœur d’un courtil pour partir à
la rencontre de la faune et de la flore si emblématiques des
zones humides.
DIMANCHE 22 MAI. De 14h à 17h. MARAIS VERNIER (27) |
Pour son 10ème anniversaire,
la Fête de la Nature met à l’honneur
les hommes et les femmes qui œuvrent pour la nature au quotidien.
L’occasion pour le public de découvrir
des métiers et vocations à travers des rencontres,
des témoignages d’acteurs et de portraits illustrant
les implications de ces passionnés.
|
|
Philippe
J. DUBOIS, Ornithologue (LPO)
On
ne protège bien que ce qu’on connaît bien.
Cheville
ouvrière de la Ligue de protection des oiseaux, Philippe
J. Dubois a deux passions : les oiseaux et la vulgarisation.
Ornithologue,
naturaliste, écologue, éditeur, conférencier,
journaliste, écrivain… Philippe J. Dubois cumule peut-être
les casquettes mais il assure n’avoir qu’une vocation.
Je suis un passeur de savoirs, un vulgarisateur explique
celui qui partage aujourd’hui l’essentiel de son temps
entre la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) et la direction
des éditions Delachaux et Niestlé, célèbre
maison d’édition naturaliste. J’essaye d’être
le trait d’union entre la communauté scientifique et
le grand public. En France, les scientifiques connaissent des tas
de choses mais ne savent pas bien communiquer, contrairement aux
Anglo-saxons. Cette passion pour les sciences est d’abord
une passion pour l’ornithologie. J’avais 12 ans
quand une grande tante m’a offert un Peterson, célèbre
guide d’identification des oiseaux. Ça a été
la révélation.
Vient alors le temps des études. Après un diplôme
de chirurgien dentaire passé par sécurité,
Philippe se consacre à la biologie. Il planche sur une thèse
consacrée à l’échasse blanche, élégant
oiseau noir et blanc aux pattes rouges. Nous sommes en 1982, le
jeune diplômé est alors recruté par la LPO.
Il y poursuit ses travaux de recherche sur l’échasse
et plus largement sur le limicoles, ces petits échassiers
habitués des marais et des zones humides.
Au début
des années 1990, Philippe se tourne vers le livre. Il garde
un pied au sein de la LPO comme administrateur puis vice-président
et devient conseiller scientifique aux éditions Nathan puis
Gallimard. C’est à cette époque que l’ornithologue
prend la plume et publie ses premiers livres. J’avais
déjà écrit des articles dans des revues scientifiques,
j’avais envie de partager mes connaissance avec un plus large
public. On lui doit ainsi L’Inventaire des oiseaux
de France*, somme des connaissances avifaunistiques effectuées
depuis un siècle, un pavé de 600 pages plutôt
réservé aux amateurs – très – éclairés.
Mais il signe également La passion des oiseaux **,
le b.a.-ba pour se lancer dans l’observation ou
Les tribulations d’un chercheur d’oiseaux***,
un bon résumé de ma passion.
1998, retour
à la LPO. Philippe est nommé attaché de presse
et porte-parole de l’association aux côtés d’un
certain Allain Bougrain-Dubourg : une période passionnante.
Ensemble, ils monteront par exemple une campagne de dons pour tenter
de sauver les oiseaux mazoutés victimes du naufrage de l’Erika.
Le 12 décembre 1999, ce navire se brisait en deux au large
de la Bretagne. 20 000 tonnes de fioul se sont déversées
sur 400 kilomètres de côtes, tuant des dizaines de
milliers d’oiseaux. Philippe est désormais en charge
de la problématique biodiversité et changement
climatique pour l’ONG de protection de la nature. Il
étudie des espèces indicatrices du réchauffement
à l’instar de la cigogne blanche. Ce bel oiseau qui
passait autrefois l’hiver en Afrique n’hésite
pas à hiverner désormais dans le sud de la France.
Parallèlement, il fonde et dirige enfin Ornithos,
la revue française d’ornithologie de terrain éditée
par la LPO, l’une des plus importantes en Europe.
On vous l’a dit : l’homme est passeur.
*Inventaire
des oiseaux de France, Georges Olioso, Pierre Le Maréchal,
Pierre Yésou, Philippe-Jacques Dubois, Ed. Nathan.
** La passion des oiseaux, Philippe-Jacques Dubois, Marc
Duquet, Ed. Delachaux et Niestlé
*** Les tribulations d’un chercheur d’oiseaux,
Philippe-Jacques Dubois, Ed. de La Martinière.
Philippe
J. DUBOIS
Ornithologue (LPO) |
Marie LE SCANVE, Garde du littoral
Maison
du littoral, Ploumanac’h (22)
S’imprégner
de la nature et du paysage
Garde
du littoral, Marie Le Scanve aime faire partager sa passion pour
un site naturel exceptionnel : les landes et le chaos granitique
de Ploumanac’h, au cœur de la côte de granit rose
en Bretagne.
J’ai
ressenti comme un appel du lieu, ça a été un
vrai coup de foudre : c’est peu dire que Marie le Scanve
est attachée au site de Ploumanac’h. La rencontre a
eu lieu en 1996. Tout juste diplômée de la fac de géographie
d’Angers, Marie réalise son stage de fin d’études
dans cette station balnéaire des Côtes d’Armor,
célèbre pour ses impressionnants rochers de granit
rose. Elle y travaille encore aujourd’hui comme garde au sein
de la Maison du littoral. Ici, on ne connait pas la routine.
Je viens tous les jours mais je n’ai jamais l’impression
de revenir au même endroit. La lumière change en permanence.
L’équipe compte sept personnes dont trois gardes
du littoral. Ils ont pour tâche d’entretenir et protéger
ce site naturel de 80 hectares, haut lieu de fréquentation
touristique. Les landes et le chaos granitique de Ploumanac’h
attire chaque année plus de 600 000 personnes. À la
fin des années 1990, le site était très abîmé.
Le piétinement des visiteurs avait dégradé
la végétation et érodé le sol : À
certains endroits on marchait sur la roche à nue. Depuis
des travaux ont été effectués, des sentiers
ont été aménagés, bruyères et
ajoncs ont de nouveau prospéré attirant passereaux,
insectes et lézards.
Marie
LE SCANVE Garde du littoral (Ploumanach) |
|
|
Gilles
CARCASSÈS, chargé de mission biodiversité
Communauté
d’agglomération de Cergy-Pontoise Une
ville bien aménagée peut protéger la biodiversité
Chargé
de mission biodiversité à la Communauté d’agglomération
de Cergy-Pontoise, Gilles Carcassès collecte des données
sur la nature et œuvre à sa préservation.
Vous y découvrirez
un élégant passereau observé dans le parc François-Mitterrand
à Cergy, des agneaux solognots âgés de quelques
jours ou des conseils pour jardiner sans produits chimiques : le
blog Nature en ville à Cergy-Pontoise est un peu
la vitrine des activités de Gilles Carcassès. Le chargé
de mission biodiversité de cette communauté d’agglomération
de l’ouest francilien y consigne en particulier ses photos
et observations naturalistes. Je fais du terrain au quotidien,
j’ai un appareil photo greffé au cou et ne l’enlève
que pour dormir précise-t-il en souriant. Ce jour-là,
ce sont des chardonnerets élégants qui ont les honneurs
de la une. Mais la photo de ces passereaux amateurs de graines sauvages
est un prétexte. Ces chardonnerets viendraient-ils si
la pelouse était régulièrement tondue comme
une moquette ? interroge le commentaire du blog. Bien sûr
que non, car il leur faut des plantes montées en graines.
La gestion différenciée des espaces verts est bénéfique
pour la biodiversité. Car la mission de Gilles ne se
limite pas – loin de là – à récolter
et à partager des données sur la biodiversité
de ce territoire de 200 000 habitants.
Gilles
CARCASSÈS
Chargé de mission biodiversité
(Communauté d'agglomération de Cergy-Pontoise) |
Thomas
MICHEL, animateur nature
Association
Demain la Terre !
Ouvrir
les yeux sur la diversité du vivant
Animateur
nature dans une association de l’Hérault, Thomas Michel
aime sensibiliser petits et grands aux richesses de la biodiversité
et à la préservation de l’environnement.
Je
suis un animateur multicarte avance Thomas Michel. Depuis près
de 4 ans, ce dernier travaille au sein de l’association Demain
la Terre ! Implantée dans le Pays Cœur d’Hérault,
entre le Causse du Larzac, le Lac du Salagou et les gorges de
l’Hérault, cette structure est spécialisée
dans l’éducation à l’environnement et
la valorisation du patrimoine. Thomas assure ici des animations
sur le thème de la nature, de l’eau, des déchets,
du jardinage ou de l’énergie. Cet après-midi-là,
il accompagne un petit groupe d’adultes sur le Sentier
des garrigues au-dessus du village de Nébian. Cette
belle balade de 6 kilomètres offre un joli point de vue sur
la vallée de l’Hérault et les contreforts du
sud du Massif central. Elle permet aussi et surtout d’observer
de nombreuses plantes méditerranéennes. En chemin,
l’animateur attire par exemple l’attention de ses visiteurs
sur des Nombrils de Vénus, une plante grasse qui s’agrippent
à la rocaille, plus loin, c’est une Barlie de Robert,
une orchidée et des Narcisses douteux, une des premières
fleurs de la garrigue à la fin de l’hiver. J’aide
les gens à ouvrir les yeux sur la beauté et la diversité
du vivant.
Thomas
MICHEL Animateur nature (Demain la Terre !) |
|
|
Gaëlle
PERRU ROUARD DUC, patrouilleuse équestre
Site
Salagou – Cirque de Mourèze Le
cheval : un animal magique pour sensibiliser à l’environnement
Patrouilleuse
équestre, Gaëlle participe à la surveillance
et à la protection d’un site exceptionnel : le Grand
Site Vallée du Salagou – Cirque de Mourèze.
Ce paysage de collines arides entourant un lac abrite une faune
et une flore exceptionnelles.
Ici on nous appelle les amazones du lac ou les cowgirls :
ce nous désigne Camille et Gaëlle, les deux
patrouilleuses équestres du Grand Site du Salagou - Cirque
de Mourèze. Chaque année, de mars à novembre,
elles assurent – à cheval – la surveillance de
cet espace naturel magnifique au cœur de l’Hérault.
Imaginez un immense miroir bleu entouré de montagnes rouges.
À certains endroits on se croirait dans le Grand canyon
du Colorado, à d’autres au Mali en Afrique affirme
Gaëlle. En attente du label Grand Site de France à l’instar
de la Baie de Somme ou du Marais poitevin, ce paysage abrite de
nombreuses espèces végétales et animales remarquables.
On y trouve par exemple un couple d’Aigles de Bonelli, l’un
des rapaces les plus rares et les plus menacés de France.
Ici, on croise des lézards ocellés, le plus grand
lézard d’Europe ou des outardes canepetières,
un oiseau des plaines qui a beaucoup souffert de l’intensification
de l’agriculture. Récemment, on a découvert
sur les rives du lac des traces de la présence de loutres
dont les épreintes - les crottes - ont une
odeur de poisson et de miel très caractéristique.
Gaëlle
PERRU-ROUARD-DUC patrouilleuse équestre
(Grand site vallée du Salagou-cirque de Mourèze) |
Laurent
DEBAS, océanologue
Planète
mer
L’avenir sera ce que nous en ferons.
Pragmatisme
et concertation : c’est aujourd’hui la philosophie de
l’association Planète
mer, c’est depuis longtemps le credo
de son directeur Laurent Debas. Rencontre.
L’océanographe
a les pieds sur terre. Laurent Debas, 55 ans, directeur et co-fondateur
de Planète mer aime le concret. Son association
et son équipe de 6 salariés travaillent à la
protection de la vie marine et des activités humaines qui
y sont liées. Nous sommes dans le dialogue et la co-construction
avec les professionnels, notamment les pêcheurs.
C’est
ainsi le cas avec ceux de la prud’homie de Saint-Raphaël
dans le Var. Cette association de patrons pêcheurs a créé
au Cap Roux, au pied du massif de l’Esterel, l’une des
plus grandes réserves de pêche de France continentale.
445 hectares dont les eaux claires abritent plus de 80 espèces
de poissons, des mollusques, des crustacés et… de nombreuses
convoitises. Sars, rougets, chapons, homards et langoustes sont
ici les proies de certains pêcheurs à la ligne et chasseurs
sous-marins peu scrupuleux. Depuis deux ans, un partenariat
étroit s’est noué entre Planète
mer et la prud’homie varoise. Ensemble, ils ont mis sur pied
un programme de surveillance expérimental et commencé
à étudier l’évolution possible du statut
de la zone en y associant des pêcheurs professionnels
et amateurs, des clubs de plongées... Impliquer les gens
de terrain, c’est une garantie de succès, assure le
directeur de Planète mer. Tout reste néanmoins à
pérenniser. Il faut en trouver les moyens pour assurer une
vraie surveillance et un suivi scientifique sur le long terme et
enfin, mettre en place la bonne gouvernance.
Laurent
DEBAS Océanologue
(Planète mer) |
|
|
Amélie
SANDER, retraitée animatrice
Club
CPN l’Héron dans l’eau, Villeneuve d’Ascq
(59)
Transmettre la culture naturaliste
Retraitée passionnée par la pédagogie
et l’éducation à la nature, Amélie Sander
est engagée depuis plus de 30 ans au sein de la fédération
des clubs CPN.
Je
ne suis pas une naturaliste de haut niveau mais plutôt une
éducatrice. Cette jeune retraitée est la vice-présidente
de la Fédération des clubs Connaître et Protéger
la Nature. Mais Amélie est aussi et surtout la cheville ouvrière
du CPN l’Héron dans l’eau, qui accueille chaque
année 70 enfants de 4 à 15 ans. Ils se retrouvent
tous les quinze jours pour une sortie qui sera consacrée
aux oiseaux des jardins, plantes des rues ou petites bêtes
de la mare… On apprend à découvrir la biodiversité
locale pas les ours polaires ou les pandas, précise Amélie
Sander. Il faut que cela ait du sens pour l’enfant. L’éducation
passe par le réel. Les fleurs et les insectes à côté
de chez lui sont aussi importants que les grands singes et les éléphants.
|
Thimothée
RICORDEAU,
responsable de centrales hydroélectriques
EDF
Concilier
production d’énergie et biodiversité
Ingénieur,
responsable d’une équipe de 30 hydrauliciens et de
cinq centrales hydroélectriques au cœur des Pyrénées,
Timothée Ricordeau s’attache à accorder activité
industrielle et respect de l’environnement.
Ça
y est, ils ont choisi leurs aires ! s’exclame Timothée
Ricordeau en raccrochant son téléphone. Comme chaque
année à la même époque, le responsable
EDF du groupement d’usines de Luz-Pragnères reçoit
un appel du Parc national des Pyrénées. Objectif :
l’informer lorsque les deux couples de gypaètes barbus
du secteur choisissent les falaises sur lesquelles ils nicheront.
Jusqu’à l’envol des jeunes cet été,
Timothée et ses équipes ne survoleront pas ces zones
en hélicoptère afin de ne pas gêner la reproduction
de ce grand vautour casseur d’os. Concilier activité
industrielle et préservation de l’environnement : c’est
l’une des préoccupations majeures de cet ingénieur
diplômé de l’École des mines d’Albi.
À 33 ans, il dirige dans les Hautes-Pyrénées
un ensemble de cinq centrales hydroélectriques. Elles produisent
assez d’électricité pour couvrir les besoins
d’une ville de 315 000 habitants. Parmi ces centrales, celle
de Pragnères, alimentée par 78 millions de m3 d’eau
provenant de différents barrages et prises d’eau est
la plus puissante des Pyrénées. Ces captages assurent
la cueillette de l’eau dans les ruisseaux et torrents
de montagne. L’eau, la première des énergies
renouvelables comme aime le dire l’hydraulicien, est
donc ici une ressource particulièrement précieuse
: Mais elle ne nous appartient pas, nous devons la partager
et la protéger.
Timothée
RiCORDEAU Responsable de centrales hydroélectriques (EDF) |
|
|
Claire
MICHEL, chargée de programme sciences participatives
Association
Noé
On peut tous agir pour la biodiversité
Au sein de l’association Noé, Claire Michel
est en charge des programmes de sciences participatives. Des dispositifs
qui ont selon elle un double objectif : scientifique et citoyen.
Je
suis très colibriesque, avance Claire Michel. Si chacun prend
sa part, on arrivera à faire changer les choses. Cette
référence au Mouvement Colibris, initié par
Pierre Rahbi, pionnier de l’agriculture biologique, n’est
pas neutre. Claire travaille au sein de l’association Noé
qui fait elle aussi de la coopération un moteur du changement.
Cette dernière a en effet lancé le premier programme
de sciences participatives en France. Depuis 2006, l’opération
papillon, fait appel à chacun de nous pour aider les
chercheurs à mieux connaitre ces insectes pollinisateurs.
En 10 ans, le dispositif a permis de comptabiliser un million et
demi de papillons grâce à la mobilisation de milliers
d’observateurs bénévoles.
Claire
MICHEL chargée de programmes
(Noé) |
Jean-François
LESIGNE, Ingénieur
(RTE)
Changer
le regard des industriels sur la nature
Attaché
environnement, Jean-François Lesigne développe au
sein de RTE des projets qui transforment les emprises des lignes
électriques en véritables corridors de biodiversité.
Et si les lignes à haute tension ne transportaient pas seulement
du courant mais permettaient aussi aux oiseaux, aux insectes et
aux plantes de prospérer et de se déplacer ? Cette
idée apparemment farfelue est en fait un projet très
sérieux et très concret. Il est conduit par Jean-Francois
Lesigne. L’homme est le Monsieur environnement chez RTE :
Réseau de Transport d’Électricité.Cette
grande entreprise a pour mission fondamentale d’assurer
à tous l’accès à une alimentation électrique
économique, sûre et propre. En 2008, elle a décidé
de développer des espaces favorables à la biodiversité
sous - ses - lignes. Il faut dire que RTE en gère
plus de 100 000 kilomètres. Ce sont des tranchées
qui traversent forêts et paysages mais qui sont aussi
des espaces peu utilisés par l’homme et où paradoxalement
la nature est tranquille. Un inventaire réalisé
par le Muséum national d’histoire naturel a ainsi recensé
plus de 700 espèces végétales – dont
de nombreuses plantes rares – sous les 330 kilomètres
de lignes à haute tension d’Île-de-France.
Jean-François
LESIGNE attaché environnement
(RTE) |
|
Thierry
LAMANT technicien forestier dendrologue
(ONF) |
Thierry
LAMANT, technicien forestier et dendrologue
Office national
des forêts (ONF)
La diversité génétique pour faire
face au changement climatique
Thierry Lamant a une passion d’enfance : les
arbres. Il en a fait son métier. Technicien forestier et
dendrologue dans un service de recherche forestière de l’ONF,
il participe à l’étude des capacités
d’adaptation des espèces forestières au réchauffement.
Le dendrologue est aussi menacé que les plantes dont il s’occupe
ironise Thierry Lamant. Technicien forestier au Conservatoire Génétique
des Arbres Forestiers, un laboratoire du département Recherche
Développement et Innovation de l’ONF associé
à l’INRA, l’homme est spécialisé
en dendrologie. Branche de la botanique, cette discipline scientifique
étudie arbres et arbustes, c’est-à-dire les
plantes ligneuses qui produisent du bois par opposition aux plantes
vivaces ou annuelles. C’est une science fondamentale qui
n’intéresse plus personne aujourd’hui. La dendrologie
ne s’enseigne quasiment plus en France, regrette Thierry Lamant.
Il existe heureusement des amateurs très actifs mais, à
52 ans, je suis l’un des plus jeunes !
|
À
propos de la Fête de la Nature
Chaque année : - Plus
de 5 000 animations - Près de 800 000 participants - Plus
de 800 organisateurs mobilisés
|
Créée en 2007 à l’initiative du Comité
français de l’union internationale de conservation
de la nature (UICN) et du magazine Terre Sauvage,
la Fête de la Nature est devenue un moment de rassemblement
festif et convivial autour de la nature à travers toute la
France.
Elle est soutenue depuis sa création par le ministère
de l’Écologie, une charte a ainsi été
signée en 2007. Pendant 5 jours,
à travers des milliers de manifestations gratuites et ouvertes
à tous, la nature est célébrée chaque
année au mois de mai.
Elle permet à chacun de découvrir ou redécouvrir
l’immense diversité et la grande richesse de la faune
et la flore du territoire français.
Depuis 2009, la Fête de la Nature est coordonnée
par l’association éponyme, qui rassemble l’ensemble
des organismes nationaux impliqués, et des partenaires de
l’événement, oeuvre pour accompagner les organisateurs
de manifestations et porte la communication nationale de l’événement.
Plus de 40 partenaires impliqués dans la préservation
de la nature se mobilisent pour la Fête de la Nature,
parmi lesquels des associations, des établissements publics,
mais aussi des entreprises, des institutions, des acteurs territoriaux.
L’initiative est aujourd’hui reprise en Suisse et aux
Pays-Bas.
En
Île-de-France
|
|
|